Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Aeternam

Disciples Of The Unseen

LabelMetal Blade Records
styleMesopotamian death metal
formatAlbum
paysCanada
sortiefévrier 2010
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Quand on demande quels sont les groupes de death connus au Canada, on pense immédiatement à Quo Vadis, à Cryptopsy, à Kataklysm, à Martyr, voir à Unexpect. Mais un petit nouveau pointe le bout de son nez : Aeternam. Fort d’une signature en juin 2009 chez Metal Blade Records, avant la sortie de son premier disque, le groupe, à la musique prometteuse semble voué à une ascension forte si ce premier album, Disciples of the Unseen, est réussi. C’est ce que nous allons voir dès maintenant, même si pour ma part, ça fait 2 ans que je les suis :

Tout d’abord, l’artwork et le livret, signés de Pascal Laquerre, sont très soignés. Le rouge feu prédominant augure d’un album chaleureux, riche et crépitant comme les flammes. La musique que l’on écoute sort de l’ordinaire : On respire un air provenant d’orient, un air rafraîchissant dans une mouvance death metal où l’originalité pêche très souvent. Tous les passages de guitare sont très inspirés : non seulement les riffs majeurs des morceaux sont entraînants, mais aussi les soli (en solo ou en duo), qui sont tous mélodieux. Ce sont ces guitares, d’Achraf Loudiy et d’Alex Loignon, qui confèrent ainsi à l’album une bonne symbiose entre la brutalité et la mélodie. De plus, la linéarité est exclue, grâce à une grande richesse de riffs, de tempos et de rythmiques. Des titres tels « Angel Horned », « Esoteric Formulae » (au chant clair efficace), « Goddess Of Masr » sont des morceaux très convaincants : on semble donc avoir affaire à un groupe talentueux.
L’agencement des morceaux a lui aussi été bien pensé, avec des morceaux rapides, des petits voyages inter morceaux et des transitions réfléchies. Si bien que l’écoute de l’album s’effectue parfaitement d’une seule traite et c’est le cas pour les multiples écoutes qui suivent après. Tout ça pour dire qu’on ne sent pas poindre la monotonie dans ce disque. C’est notamment grâce à la très bonne performance du batteur Antoine Guertin : Ses parties collent parfaitement à la musique, tout en proposant de nombreuses rythmiques assez techniques. Aussi, il faut ajouter qu’il a composé plusieurs morceaux dans l’album, ce qui est assez rare pour un batteur.

Mais encore, les passages en guitare acoustique, à la sitar, à la flûte, au violon ou accompagnés de percussions orientales (intro de « The Coronation Of Seth », le morceau « Iteru », le milieu de « Circle In Flames ») sont vraiment réussis et font voyager (surtout « Iteru » qui nous plonge en pleine Egypte ancienne). De même, le clavier de Samuel Dubois est présent à bon escient, juste là où il fallait (et pas trop, comme on l’entend souvent dans les albums mélodiques). Il donne à Disciples Of The Unseen un côté atmosphérique intéressant. De même, le clavier va quelque fois de pair avec l’ajout de vocaux féminins en fond (« Angel Horned », « Goddess Of Masr »). Le rendu final est ainsi excellent et on le doit notamment à la production de très bonne facture, œuvre de JeF Fortin et du groupe lui-même : chaque instrument est clairement audible, le mix idéal a été trouvé pour faire à la fois parler la mélodie et paraître bestial quand il faut. Ensuite, on peut noter que même si un Lapointe est parti (Dominic « Forest » Lapointe, d’Augury, qui a quitté le metal), un autre est à la basse dans Aeternam : Jonas Lapointe. A l’écoute de l’album, il possède un bon niveau, sans pour autant impressionner comme son homonyme à basse fretless. Bref, à la lecture de tout ce qui précède, ce premier album des québécois d’Aeternam a beaucoup de qualités.
Cependant, Disciple Of The Unseen possède quelques morceaux moins bons que les autres : par exemple, « Hamunaptra » a trop tendance à s’installer dans la lenteur. Mais cette lenteur, qui pourrait être lourde et massive, ne l’est pas assez pour convaincre. Aussi, « Ouroboros », a ce même défaut, même si quelques passages en lead guitar sont bien sympathiques. Enfin, l’ultime chapitre de leur œuvre, « Through The Eyes Of Ea », aussi entraînant soit-il, n’apporte rien de neuf au reste de l’album, car il puise dans des idées présentes sur les autres morceaux. Mais c’est aussi la voix death d’Achraf Loudiy qui pêche un peu dans l’album : certains comme moi la trouveront monocorde, monotone et manquant de profondeur. C’est dommage car il possède un registre vocal assez étendu, avec un chant clair expressif et émouvant. De plus, même si la plupart du temps il chante en anglais, des passages en chant arabe par ci par là viennent judicieusement agrémenter l’album.

Pour conclure, Aeternam a rendu une très bonne copie avec son premier opus Disciples Of The Unseen. Cet album devrait figurer parmi les bonnes découvertes death de l’année 2010. Dommage juste que quelques passages du devoir plaisent moins. Mais l’élève aura tout le loisir de progresser, et espérons le, Ad Vitam Aeternam

1. Ars Almadel
2. Angel Horned
3. Esoteric Formulae
4. The Coronation of Seth
5. Hamunaptra
6. Iteru
7. Goddess of Masr
8. Ouroboros
9. Circle in Flames
10. Through the Eyes of Ea