Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Farsot

IIII

LabelLupus Lounge
styleBlack Metal
formatAlbum
paysAllemagne
sortieoctobre 2007
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Hormis le Shining, l’année Black fut décevante pour ma part surtout après le grand cru 2006 et ses Secrets Of The Moon, Drudkh ou encore Negura Bunget. Il s’avère, néanmoins, que j’ai très mal cherché car cette petite bombe n’attendait que moi depuis quelques mois déjà. Quelle petite bombe ? Je parle bien sur de ce IIII, premier effort des énigmatiques Farsot. En effet, un certain mystère tourne autour du groupe de part le nom des membres - 3818.w par exemple à la guitare - et le nom de l’album. Que peut bien signifier ce IIII ? Quatre peut être comme le nombre de thème présenté, à savoir la haine, la peur, la mort et le deuil.

Bien que les noms soient farfelus, la musique des Allemands l’est beaucoup moins. Elle, n’a d’ailleurs, pas mais alors pas du tout l’aspect futuriste que l’élément du dessus pouvait laisser présager. Farsot est un groupe aux valeurs traditionnelles qui se veut assez Raw (notamment au niveau de la production assez crade mais qui dans le même temps, met en valeur chacun des instruments, y compris la basse) et pas très joyeux, pour ne pas dire haineux voire dépressif. C’est sur qu’on parle de Black en même temps. Certains éléments auraient pu sans problème prétendre à figurer sur le dernier album de Shining, Halmstad ou bien sur l’album culte de tout dépressif se respectant un peu, le mythique Death Pierce Me de Silencer, pas au niveau du chant rassurez vous.Ainsi le groupe ne réinvente rien mais propose un Black Metal excellemment bien ficelé.

A un point que je trouve cet album parfait pour initier les personnes encore innocentes à ce style qui fait souvent peur - Comme chaque chose que l’on ne connaît pas ! Déjà la durée joue en sa faveur. Seulement quarante deux minutes même si c’est très relatif car l’album ne contient que quatre vrais titres, ce qui ramène la moyenne à dix minutes par morceau. Mais c’est sans prendre en compte « Thematik : Trauer » qui fait vingt minutes. Mais ne prenez pas la fuite, on est à des années lumières de Nargaroth et je ne sais quel autre groupe aimant les chansons d’un quart d’heure avec seulement deux riffs. Ici, c’est du Black de haute volée à la fois prenant, varié et pas trop éprouvant.

Revenons, je vous prie, sur ces trois termes :
- L’album est prenant dans le sens où toutes les chansons n’ont aucun mal à vous faire vous évader de l’endroit où vous êtes, quel qu’il soit. Il vous suffira juste de fermer les yeux et de vous laisser emporter par le rythme des guitares - qui reste longtemps en tête - et le chant profond et haineux (un chant Black en somme mais l’Allemand rajoutant encore un petit je ne sais quoi en plus) de 10.XIXt pour être totalement envoûté la musique du combo allemand – Au passage : superbe pays de Black Metal avec notamment les géniaux Secrets Of The Moon et les talentueux Lunar Aurora.

- IIII est également varié entre les breaks, les passages haineux, ceux plus aériens – il y a même quelques légers claviers rappelant justement Shining sur « Thematik : Trauer » - qui n’arrêtent pas de s’enchaîner avec pas mal de fluidité. Pas le temps donc de s’ennuyer ici. Le groupe joue très rarement la note de trop et sait changer le rythme quand le besoin s’en fait sentir. Ainsi, les seuls moments de répit pour l’auditeur seront les trois interludes.

- Cet album est bien travaillé, assez complexe mais n’est pourtant pas très éprouvant. J’entends par là que l’album est tellement beau, bien ficelé et surtout court qu’une fois terminé, on en redemande. On est donc loin d’un Silencer qui est un summum en matière d’album éprouvant. C’est bien ce qui permettra à des novices de s’initier. Néanmoins, la durée de l’album est semble t-il un peu courte pour les auditeurs plus confirmés qui auraient bien demandé un ou deux titres supplémentaires.

Hormis la durée, l’autre problème réside dans les influences du groupe qui ne sont clairement pas digérées. Souvent durant ce IIII, vous vous direz, tiens ce riff me rappelle quelque chose, tiens cette partie de clavier, ça ne viendrait pas d’autre part (comme je le soulignais avec Shining) ? Mais comme le groupe a de très bonnes influences et que ce n’est qu’un premier effort, cela passe mais qu’on ne l’y reprenne plus !

Qu’à cela ne tienne, Farsot est une formation prometteuse qui devrait avoir de beaux jours devant elle. J’attends avec pas mal d’impatience leur future livraison qui espérons-le nous donnera quelques précisions sur le mystérieux concept qui tourne autour du groupe et qui devrait être à n’en pas douter encore meilleur que ce IIII.

01. Thematik : Hass
02. Hass – Angst
03. Thematik : Angst
04. Angst – Tod
05. Thematik : Tod
06. Tod – Trauer
07. Thematik : Trauer

Les autres chroniques