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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Mournful Congregation

The June Frost

LabelWeird Truth
styleFuneral Doom
formatAlbum
paysAustralie
sortiejanvier 2009
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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Sortir pour aller voir de bons concerts, c'est aussi le risque de découvrir un nouveau groupe et de revenir chez soi sans même se rendre compte qu'on s'est ruiné en ayant acheté deux cd de la surprise en question. C'est ce qu'il s'est passé lors de l'excellente première édition du Rotomagus Doomicus Metallicus avec Mournful Congregation. Forcément du Funeral Doom avec trois guitares sur scène et des mélodies inoubliables, cela laisse des traces. Et puis se dire qu'on assiste au tout premier concert du groupe hors d'Australie, cela rajoute un peu de piment. Une fois la très bonne prestation achevée, s'en suivent des écoutes prolongées du dernier album en date The June Frost qui est une des merveilles Doomesque de 2009.

Quatre ans pour sortir un nouvel album, c'est long mais on peut très vite le pardonner quand la qualité est de mise (pas le catcheur) et c'est bien le cas ici. Le groupe a repris ses bases à savoir des mélodies qui poussent l'auditeur à ne pas vraiment savoir s'il doit pleurer devant le désespoir du groupe ou alors s'il doit pleurer devant la beauté de l'oeuvre. Ce sentiment est renforcé sur The June Frost avec la présence d'un nouveau guitariste, Justin Hartwig qui rajoute plus de mélodies et de petits soli à l'ensemble toujours de manière gracieuse. Les mélodies sont plus poussées et sans doute plus marquantes que sur The Monad Of Creation. La raison est simple, sur The Monad Of Creation, il n'y avait que quatre morceaux pour une heure de musiques alors que The June Frost propose neuf morceaux pour une même durée. Il est vrai que parmi ces neuf titres, il y en a également que quatre qui puissent être considérés comme de vraies chansons, le reste jouant le rôle soit d'introduction, soit de conclusion ou soit d'interludes avec à chaque fois une place de choix laissée aux guitares et notamment Justin Hartwig qui est une des rares personnes à pouvoir jouer des soli aussi tristes et qui collent aussi bien à du Funeral Doom. Quel toucher !
The June Frost est donc bien plus espacé que son grand frère et devient donc plus facile d'écoute mais surtout, marque bien plus les esprits.

Ce qui est fascinant dans ce groupe est ce raffinement, cette classe, cette grâce que contient leur musique et qui en fait de loin l'un des meilleurs groupe du genre. Ils se démarquent ainsi vis à vis des autres pontes du Funeral Doom. Mais, ce constat est encore plus saisissant sur The June Frost où le nombre de mélodie s'est accru et où les passages clairs sonnent comme aucune autre formation tant le toucher du groupe se différencie sensiblement. Je n'ai jamais entendu une guitare claire sonner avec autant de grâce que sur « White Cold Wrath Burnt Frozen Blood » ou « Descent Of The Flames » dans lequel elle sonne comme les aiguilles d'une horloge d'une fatalité implacable et il en va de même avec les soli beaux et tristes (« The June Frost », « Suicide Choir »). La production réalisée par le groupe lui même est donc un des gros points forts de l'album qui ne compte, d'ailleurs, pas de réel point faible à mon avis.

La voix de Damon Good, le principal protagoniste de ce groupe à la fois chanteur, guitariste, bassiste et compositeur, n'est pas très variée entre chuchotements plaintifs et principalement, une voix gutturale et monocorde au possible mais qui pour autant se marie à merveille avec le groupe. Ce chant poignant, suffoquant, fait, en effet, penser aux derniers soupirs d'un homme avant la délivrance qui le guette à grand pas après tant de souffrances. Prenez donc ce « Descent Of The Flames » ou « Suicide Choir » qui finissent paisiblement et on pourrait presque dire joyeusement après cette avalanche de souffrances comme le repos salvateur.

The June Frost s'impose comme le meilleur album de Funeral Doom sorti cette année de par son originalité, de par, bien entendu, sa qualité mais aussi de par ce sublime contraste entre le désespoir et la beauté. La fatalité effraie (« A Slow March To The Burial » est assez évocateur de ce coté) mais dans le même temps, cette mort est salvatrice et apportera le calme et le repos à cette personne qui souffre durant l'heure que dure l'album. The June Frost est, tout simplement, d'une désespérante beauté.

« Doom is for those whose hearts beat slower »

1. Solem Strikes The Funeral Chime
2. White Cold Wrath Burnt Frozen Blood
3. Desecnt Of The Flames
4. The June Frost
5. A Slow March To The Burial
6. The Februar Winds
7. Suicide Choir
8. The Wreath

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