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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Stillborn

Esta rebelión es eterna

LabelDissonance Records/Pagan Records
styleBlackened Death Metal
formatAlbum
paysPologne
sortieseptembre 2008
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

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Troisième opus de Stillborn qui est un nouvel album sans en être vraiment un puisque alternant reprises de titres cultes avec des morceaux du groupe et dont le titre mystérieux, mi-pompeux : "Esta Rebelión Es Eterna" (avouez que pour un groupe polonais … mais il s’agît là d’une des marques de fabrique du groupe) sous titré « A tribute to Unholy Metal », rien que ça, peut laisser l'amateur éclairé sujet à quelques interrogations. L’artwork de la pochette, réalisée par le bassiste du groupe (comme l'intégralité du livret par ailleurs), apporte de prime abord quelques éléments de réponse : agressive, sombre et ... raffinée.

Ainsi, bien qu’il semble évident que les gaillards n’ont pas oublié de prendre leur ration quotidienne de porridge à la vodka quand ils étaient petits, nombre de petits détails viennent renforcer la brutalité de l’opus et permettent ainsi de sublimer la haine véhiculée en une violence qui s’exprime tantôt par des décharges d'adrénaline pure, tantôt par des mid-tempos plus vicieux mais tout aussi dévastateurs sur lesquels les vociférations entremêlées se répandent dans maelström vindicatif. Le secret de cette alchimie repose d'une part sur un line-up (enfin) en béton armé réuni depuis 2006 et sur une production qui donne aujourd'hui toute son ampleur au travail abattu (merci le Screw Factory Studio) : les guitares sont incisives, puissantes et sont claires lors des solis, la basse a ce petit cliquetis métallique qui fait du bien, les parties de batterie d’August sont un véritable bonheur d'agressivité grâce à un son de caisse claire qui claque sans prendre sur les guitares et une sonorisation de la double triguée qui permet de clairement distinguer quand le bûcheron va très vite ou ... à fond (d'ailleurs celui-ci a le plus grand mal à lâcher la double, même sur les reprises); néanmoins ce vigoureux personnage a le métier et l'intelligence de préserver les quelques moments nécessaires à ce que les titres respirent … pour mieux repartir à l’assaut de l’auditeur . Les cymbales ne sont pas oubliées et remplissent leur devoir tant dans les accentuations posées sur les morceaux les plus rapide que dans les mid-tempos induit par les reprises des titres old school. Sur ce point le chant hargneux des membres du combo, plaisant par les sentiments qu’il inspire, varie pour s'adapter, tant en grain qu'en phrasé, aux titres repris. D'autre part si les nouvelles compositions sont fidèles à ce que proposait déjà le groupe, tout en franchissant un nouveau palier en terme de compacité et d’efficacité, le fait de s’attaquer à des morceaux cultes comportait une certaine dose de risque, surtout après tout juste deux albums et une renommée internationale a ses balbutiements; Stillborn justifie pleinement le terme d’hommage rendu : là ou d’autres considèrent les reprises comme des passages obligés ou, engoncés dans une révérence limitatrice ne font que rejouer le morceau, Stillborn a l’audace mais aussi la compétence de réinterpréter, dans le respect du travail des aînés; le groupe se permettant de raboter certains passages et de placer une double quasi omniprésente, bien que moins rapide que sur ces propres titres, il s'agit plus là d'Esprit que d'un banal copier/coller avec un son plus moderne.

Stillborn a voulu se faire plaisir et cette envie, passionnelle, est hautement contagieuse d'autant que l'album est finalement plus homogène que l'on aurait pu le craindre (en partie grâce à la double) et l'alternance des morceaux old school et des compos récentes du groupe (un pallier au dessus question violence) fait passer les 25 petites minutes de cet album hybride, plutôt que bâtard, en maintenant l'intérêt de l'auditeur. Reste néanmoins qu'au vu de la mise en bouche proposée un "vrai" album ne serait pas de refus.


1. E.R.E.E.
2. Abandon All Hope
3. Soldiers of Hell (Reprise de Running Wild )
4. Quickly You Rot
5. Sodomize the Dead (Reprise de Piledriver)
6. Into the Mouth of Madness
7. The Third of the Storms (Reprise de Hellhammer)
8. March Again
9. Nightmare (Reprise de Sarcofago)

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