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mardi 17 avril 2018

Primordial + Moonsorrow + Der Weg Einer Freiheit @ Paris

Trabendo - Paris

Dolorès

Non.

Quelques dates dans l’année sont pour moi toujours l’occasion de prévoir un petit weekend culturel dans la capitale. Primordial étant l’un de mes groupes favoris, il était impensable pour moi de ne pas me déplacer pour venir les voir présenter leur nouvel album. Je me retrouve ainsi dans le Parc de la Villette en ce samedi après-midi, à chercher le Trabendo, et après m’être trompée de file (j’ai failli aller voir Macklemore au Zénith !), j’arrive enfin devant la scène avec, malheureusement, un peu de retard pour le groupe d’ouverture.

Toutes les photographies sont celles de Deuskin Photography.

Der Weg Einer Freiheit


 

Bien qu’il s’agisse du groupe le plus extrême de la soirée, d’une certaine manière, je suis très heureuse de voir les Allemands ouvrir pour cette date. Après les avoir vus en festival, au Motocultor en 2015, et après avoir été très agréablement surprise, je peux enfin les découvrir en salle. Autant dire tout de suite que le Trabendo est déjà bien rempli dès l’ouverture, et que même si je n’ai pu me placer que sur le côté, le son est plutôt bon ! Malheureusement, je ne peux pas dire de même de la vue, puisque malgré la disposition de la salle, je ne verrai rien du tout de la scène pendant les deux premiers concerts de la soirée. Incompréhensible puisque la salle est décomposée en mini-étages, ce qui est censé permettre à ceux plus au fond de voir tout de même le groupe qui joue. Dommage.

Avec le retard, je n’ai malheureusement pu voir que la seconde partie du concert, c’est-à-dire un titre de chaque album du groupe. Heureusement, j’ai la chance de voir « Zeichen », mon morceau favori, issu du premier album. Bien que le dernier opus soit excellent, je garde une affection particulière pour Unstille, et je ne pense pas être la seule puisque le public est conquis, surtout à ce moment-là du set.



Je suis particulièrement contente de voir que le groupe, après 3 albums, est devenu extrêmement pro et carré dans ce qu’il fait, et que la prestation live est maîtrisée au détail près. Le chant clair final sur « Aufbruch » est parfait, juste et envoûtant sans être noyé dans la reverb, et bien plus mis en avant dans le mix live que sur album. En bref, je suis très heureuse de voir que Der Weg Einer Freiheit, que je n’avais pas revu depuis 2015, a réussi à trouver sa place dans la scène, et son public. Ils ont réussi à réunir tous les points nécessaires pour que d’autres portes s’ouvrent, à présent.


Setlist :

Einkehr
Skepsis, part 1
Zeichen
Requiem

Aufbruch
 



Moonsorrow


Je m’excuse par avance pour les fans du groupe, car je n’ai jamais complètement accroché à Moonsorrow. En réalité, je suis toujours embêtée car il y a des titres que j’aime beaucoup d’eux, ceux qui sonnent plus extrêmes, ou ceux qui ont des interludes ambiance rituel tribal. Et c’est finalement la même chose en live, puisque les titres choisis pour la setlist puisent un peu partout dans la discographie du groupe. Ce qui ravira les plus grands fans du groupe sera pour moi le point qui ne m’aura pas permis d’apprécier entièrement leur prestation. Les atmosphères et les dynamiques sont trop variées et éparpillées pour que je puisse maintenir mon attention du début à la fin.

La setlist est tout de même principalement axée sur le dernier album en date, qui semble avoir séduit les fans du groupe. Personnellement, j’ai particulièrement apprécié les premiers titres, « Pimeä » « Suden Tunti » et « Ruttolehto incl. Päivättömän päivän kansa », ces deux derniers étant issus du nouvel album par ailleurs. Je dois avouer que si je ne suis globalement pas fan de leurs titres plus rythmés et entraînants, ceux que j’ai cités ont ces passages plus martiaux et tribaux qui rendent extrêmement bien en live, ou des riffs plus rentre-dedans (« Pimeä ») qui fonctionnent à merveille avec le son de Trabendo et le public de fans présent ce soir.
 


Je pense qu’une bonne partie du public venait bien voir Moonsorrow en priorité. Présent du début à la fin, il semblait manger dans la main du groupe, survolté. Bien que Moonsorrow joue en milieu de soirée, il s’agit apparemment d’une tournée en co-headline, c’est-à-dire que le temps de set était aussi long que pour Primordial : un peu plus d’une heure pour chacun. De quoi combler tout le monde.
 

Setlist :

Pimeä
Ruttolehto inc. Päivättömän päivän kansa
Suden tunti
Kivenkantaja
Mimisbrunn
Kuolleiden maa

Primordial

Bon, vous l’aurez sans doute compris, je suis principalement venue voir Primordial, pour la quatrième fois. J’étais curieuse de voir le groupe présenter le nouvel album, que j’ai vraiment apprécié. Malheureusement, cela signifie aussi une setlist tout à fait différente, et le groupe se permet d’ailleurs de jouer cinq titres du dernier album ! C’est beaucoup, surtout quand on sait que l’album est sorti il y a à peine deux semaines. Un pari risqué, finalement, puisqu’il est possible que le public ne soit pas encore tout à fait familier des nouveaux morceaux.
 


Néanmoins, la setlist est vraiment bien faite puisqu’entre chaque titre du nouvel album vient s’intercaler des grands classiques du groupe. On a donc, bien évidemment, « Gods to the Godless », « No Grave Deep Enough », « As Rome Burns », « Traitors Gate », « The Coffin Ships » et « Empire Falls ». On remarque toutefois que le groupe abandonne bien vite les titres de Where Greater Men Have Fallen… Aucun titre de l’avant dernier opus. Primordial a donc décidé de faire le deuil de cet album pour tout miser sur la nouveauté et les grands classiques du groupe.

Néanmoins, les morceaux de Exile Amongst The Ruins ont été choisis avec soin, puisqu’ils sont tous adaptés, d’une manière ou d’une autre, à la performance live. « Nail Their Tongues » est une excellente nouvelle ouverture de concert, « To Hell or the Hangman » est le tube punchy du nouvel album. L’éponyme « Exile Amongst the Ruins » et « Upon Our Spiritual Deathbed » sont les valeurs sûres, qui reprennent le style déjà bien connu du groupe. Je note toutefois le défaut de ne pas pouvoir assurer les deux voix en question/réponse sur la partie finale de « Upon Our Spiritual Deathbed », qui enlève pas mal du charme du titre. Le nostalgique « Stolen Years », dévoilé depuis quelques temps permet néanmoins au public de trouver un point de repère dans les nouveaux titres. Il est d’ailleurs encore davantage émouvant en live.
 


Dommage pour la petite bulle dans le public, d’individus fortement alcoolisés, qui ont confondu Primordial avec un groupe de Folk pouet pouet, et qui gâcheront quelque peu l’immersion dans certains titres. Alan Averill ne manquera pas de lancer une petite blague à leur sujet, sans que tout le monde comprenne l’ironie de la phrase je pense. A l’issue de « Stolen Years », instant émotion de la setlist, le frontman ponctuera l’ensemble d’un beau : « if this song is about anything, it’s stage diving… ».

Je serai toujours déçue par la setlist puisqu’il y a des titres qu’ils ne jouent, à mon goût, pas assez. Certes, tout le monde attend « As Rome Burns » et « Empire Falls », mais sur le même album, il y a d’autres titres qui passeraient tout à fait en live. Idem pour l’album Redemption At The Puritan's Hand, qui regorge de pépites un peu oubliées.
 


A part cela, un très bon son, un groupe motivé et prêt à défendre ses nouveaux titres, pour plus d’une heure de pur bonheur pour les fans du public. Il semblerait néanmoins que le groupe ait proposé une prestation complètement inverse, le lendemain, à Bruges selon Nostalmaniac et Florent. Trop alcoolisé, Alan n’avait apparemment plus de voix. Je me sens d’autant plus heureuse de les avoir vus la veille, où Alan semblait apprécier sa bouteille de Merlot sans trop en ressentir les effets, si ce n’est un couplet débuté trop tôt sur l’un des titres, mais bien rattrapé. Cela résume bien le souci des tournées, où les soirées se suivent mais ne ressemblent pas…


Setlist :

Nail their Tongues
Gods to the Godless
Exile Amongst the Ruins
No Grave Deep Enough
To Hell or the Hangman
As Rome Burns
Stolen Years
Traitors Gate
Upon our Spiritual Deathbed
The Coffin Ships
Empire Falls

 

Merci à Garmonbozia pour l’accréditation, à Deuskin Photography d’eMaginarock pour les photos, et aux copains parisiens pour l’accueil dans la capitale.