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Album

27 septembre 2017 - S.A.D.E

Echolot

Volva

LabelCzar Of Crickets
stylePsychedoom/Progesstoner
formatAlbum
paysSuisse
sortieseptembre 2017
La note de
S.A.D.E
7/10


S.A.D.E

Chroniqueur doom, black, postcore, stoner, death, indus, expérimental et avant-garde. Podcast : Apocalypse

Sorti en 2014, le premier LP d'Echolot, sobrement intitulé I, présentait déjà de très bonnes choses : dans un registre que le trio qualifie de Psychedoom/Progresstoner, Echolot livrait un album convaincant, avec certes quelques facilités, mais globalement bien construit et intéressant sur toute la ligne. En 2017, les Suisses reviennent avec Volva sur le label Czar Of Crickets, découvreur de musique post et prog' dans le pays des montres.

Si la tracklist, commençant par le titre II et semblant donc faire directement suite à I, laisse à penser que Volva reprend les choses là où le premier LP les avait laissées, ce n'est en fait pas aussi simple. Volva propose bien sûr des passerelles évidentes avec I, avec comme premier point un style relativement proche : une grosse armature rock prog bien aéré qui court le long de morceaux-fleuves, avec par moment des éclats plus stoner ou plus doom, tantôt dans l'éruption inattendue (II en fin de parcours), tantôt plus dans la montée en puissance (la dernière séquence III, IV). Que ce soit sur les parties vraiment planantes et psychés ou bien sur les passages plus lourds, Echolot fait preuve de plus de maturité que sur I. Riffing mieux fichu sur les incursions doom, lignes de basses vraiment intéressantes au niveau des divagations haut perchées (l'ouverture est exemplaire à ce titre), un travail fin et minutieux sur les nappes et les effets de guitares donnant du relief et de la richesse aux morceaux, un chant souvent (mais pas tout le temps, on y revient) prenant et lanscinant, tout cet ensemble fait deVolva un véritable bon second album.

Bon album qui aurait pu devenir excellent s'il avait bénéficié d'une meilleure production. Assez surprenamment, le son de Volva est plus faiblard que celui de I. Si cela n'est pas trop dérangeant sur les passages vraiment prog', les orientations doom/stoner de l'album s'en trouvent moins impactantes. Là où ces dernières auraient clairement pu être entraînantes et puissantes, il leur manque au final une petite touche de quelque chose pour être vraiment mémorables. Ce qui n'empêche pas néanmoins de se retrouver à secouer la tête à certains moments, l'efficacité des riffs évoquée plus haut permettant de profiter malgré cette prod' un peu molle. Autre petite réserve, concernant le chant cette fois-ci. Comme annoncé un peu plus tôt, le chant est réussi, avec par moment de superbes superpositions à la Pink Floyd (IV). Mais Echolot s'est également laissé aller à des expérimentations plus osées avec un résultat qu'on peut sobrement qualifier de mitigé. Sur le dernier titre, le chant s'aventure dans un style déclamatoire tendance messianique. Et autant quand on s'appelle Attila Csihar ça passe (dans un tout autre registre, mais l'idée est là), autant ici, c'est plus discutable, voire même un peu ridicule. Et c'est fort dommage parce que ce dernier morceau, sans ce chant hasardeux, avait tout pour faire figure de meilleur titre de l'album : une intro psyché tout en douceur, une progression lente, mais permanente, une ambiance à la fois rétro et un peu futuriste...malheureusement le tout tombe à l'eau à cause de ce chant si malvenu. Dommage.

D'un point de vue composition, Volva est un album vraiment bien ficelé et solide. Echolot fait preuve d'assurance et de maîtrise sur toute la durée de l'album, et l'heure d'écoute passe sans problème. Mais le son un peu faible empêche aux morceaux de dévoiler tout leur potentiel et c'est vraiment frustrant : il ne manque vraiment pas grand chose pour que ça fonctionne à merveille, mais au final, on reste dans le pas mal.

Tracklist de Volva :
01.II
02.III
03.IV
04.V

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