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dimanche 4 juin 2017

Necrowretch + Hexecutor + Ritualization

Bandidos MC - Avignon

Sleap

Live reporter et chroniqueur occasionnel dans divers genres (principalement extrême).

Sleap : Cela fait maintenant deux ans que l’association Volume Brutal fait trembler la cité des papes avec ses fameux Thrash Bash. Autant axés Heavy / Speed que Black / Death, en passant par le Doom ou le Thrash, ces concerts ont lieu au Bandidos Motorcycle Club et semblent souvent rencontrer un franc succès dans le milieu underground français. Pour ma part, malgré des affiches toutes plus alléchantes les unes que les autres, je n’avais toujours pas pu assister à une seule de ces dates. Manque d’argent, pas de moyen de locomotion, ou tout simplement un autre concert le même soir, il aura fallu attendre le huitième Thrash Bash pour que tous les facteurs soient réunis en ce qui me concerne. Et pour cette date marquant les deux ans de l’association, Sébastien et ses confrères ont mis le paquet, c’est le moins que l’on puisse dire. Deux des meilleures formations Death Metal françaises actuelles accompagnées par LE groupe de Thrash FR de la décennie, le tout pour à peine 10 euros et avec une bière offerte. Elle est pas belle la vie ?

Ritualization

Sleap : Personne n’était sûr de l’ordre de passage des groupes tant ceux-ci se valent aux niveaux qualité et popularité. Chacune des trois formations a en plus sorti un full-length récemment. Mais il faut bien commencer par quelque chose, et ce sont donc les cinq colosses de Ritualization qui ouvrent le bal. Cela fait très exactement deux ans et deux jours depuis la date parisienne avec Portal, Impetuous Ritual et Chaos Echoes, et je trépigne d’impatience de revoir enfin l’un de mes groupes français préférés sur scène, surtout depuis la sortie de leur terrible premier album.

Et le carnage commence sur le classique Graveyard Coven tiré de l’EP de 2013. Pour mon premier concert dans cette salle je constate qu’en plus d’être bon, le son n’est pas hyper fort. Les bouchons sont presque inutiles, un excellent point ! La paire de guitariste nous assène des riffs tous aussi déments les uns que les autres. Rappelant évidemment Morbid Angel, mais plus précisément leurs héritiers d’AngelCorpse ou de Centurian. Le tout agrémenté de leads ponctuels, tantôt épileptiques, tantôt lents et mortuaires, un régal ! En plus de l’ultime Morbid Magick Stigmata – qui ramène enfin quelques personnes dans les premiers rangs – je prends surtout mon pied sur les fantastiques Beneath the Sepulchre et Heretics, tous deux taillés pour le live. Malgré le charisme indéniable du frontman Manu, toujours aussi imposant et menaçant sur scène, c’est surtout Blastum qui, une fois n’est pas coutume, nous en met plein la vue. Il s’agit là d’un de mes batteurs français préférés dans la scène extrême actuelle, et le revoir sur scène est un véritable plaisir. Sa puissance et sa rapidité n’ont d’égale que sa précision absolument millimétrique. Une véritable claque à chaque prestation !

Et, après un remarquable Last Rites to the Damned, le groupe nous gratifie d’une reprise de Devil Speaks in Tongues des dieux Mortem. Je suis tout simplement bouche bée… On regrettera juste un public encore un peu trop timide en ce début de soirée, mais Ritualization vient assurément de mettre une branlée monumentale à l’assemblée. De très loin mon meilleur concert du groupe !

Hexecutor

Sleap : Désolé pour les fans d’Hexecutor mais je ne vais clairement pas m’attarder sur la prestation des Rennais ce soir. Ce doit être la cinquième ou sixième fois que je vois le groupe et j’en ai marre de rabâcher. Alors oui, il s’agit à mon sens du meilleur groupe de Thrash français actuel, oui leur premier album est l’une des tueries absolues de 2016, oui leurs prestations live sont toujours aussi extraordinaires, et oui, celle-ci ne fera pas exception à la règle.

Le public se met enfin à remuer, notamment sur les classiques que sont désormais La Sorcière du Marais ou Phalanx of Damnation. Les quatre métallistes © sont toujours aussi possédés, mention spéciale au jeu de scène synchronisé de Jey, Joey et Julien lors de certains breaks. Et, les refrains sont presque tous repris en chœur par la foule : Hangmen of Roazhon, Metal Witchcraft et bien évidemment l’hymne suprême qu’est HardRockers City.

Un concert encore une fois incroyable de la part des Rennais. Impossible de choisir une date particulière tant leurs shows sont à chaque fois irréprochables. À très bientôt !

Necrowretch

Sleap : Alors que le niveau de ce soir est déjà stratosphérique, la nouvelle mouture de Necrowretch s’apprête déjà à nous asséner le coup de grâce. Comme à leur habitude, Vlad et ses compères effectuent les balances sur des riffs de Sarcofago. Jusqu’à présent, je n’avais pu voir le groupe que lors de festivals open air, et j’exulte déjà de pouvoir enfin assister à un de leurs concerts en salle, qui plus est en tête d’affiche.

Et la déferlante débute sur la doublette Sprawl of Sin / Satanic Slavery histoire de faire un K.O. d’entrée de jeu.  Quelle puissance ! Le frontman Vlad semble plus possédé que jamais, jetant des regards assassins à toute l’assemblée, et ses vocaux sont toujours aussi agressifs et haineux. Malgré des compositions typiquement Death Metal, la musique du groupe semble s’être encore plus Sarcofagoifiée au fil du temps, un vrai régal tant en live qu’en studio ! Et l’ajout de Kevin à la seconde guitare est définitivement LE meilleur choix possible. De mon côté de la scène, certains de ses riffs sont difficilement discernables par manque de son, mais la seconde guitare est assurément l’élément qu’il manquait au combo valentinois.

Outre la majorité de titres du nouvel album tels que les terribles Bestial Rites et Curse of Blasphemy, le quatuor nous envoie également d’anciens missiles comme The Anthropomancer ou Goat-Headed. En plus du nouveau bassiste au CV impressionnant (Burial Invocation, Decaying Purity, Hyperdontia…), c’est le batteur qui attire toute l’attention. Son jeu à la fois bestial et précis est complété par ses regards et mimiques tout aussi habités par le diable que son confrère Vlad. Le point d’orgue du set est pour moi l’interprétation des éponymes Putrid Death Sorecry et Even Death May Die, qui sont enchainés sans aucune forme de transition. Tout simplement ahurissant ! Je mentionne également le fantastique Black Death Communion dont le refrain ultra fédérateur semble faire mouche pour toute la salle.

Et après un terrible Verses from the Depths, dont l’incantation centrale de Vlad me colle la chair de poule, le groupe nous achève avec un rappel sur Putrefactive Infestation tiré de l’EP du même nom. Même si, en termes de Death Metal, je prends un peu plus mon pied avec le style de Ritualization, je reconnais que Necrowretch constitue sans nul doute l’apothéose de cette soirée d’anthologie. Une assurance, une setlist et une ambiance tout simplement parfaites !

***

Merci à Sébastien et à l’association Volume Brutal pour cette monstrueuse date qui me fait encore plus regretter de ne pas avoir pu assister aux précédents Thrash Bash. Merci aux trois groupes de la soirée qui constituent à mon sens le gratin de la scène underground française actuelle. Merci au Bandidos MC d’accueillir tout ce beau monde, et évidemment aux fans qui, à vue de nez, semblent s’être déplacés en nombre pour cette petite mais dantesque date.

Geste de guerre ! ©