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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Lifelover

Erotik

LabelTotal Holocaust Records
styleRock dépressif à tendance extrême
formatAlbum
paysSuède
sortiefévrier 2007
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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Je me rappelle encore du jour où j'avais vu la pochette laide et rocambolesque du premier album de Lifelover, représentant une femme nue, couchée dans un lit de petites fleurs blanches et recouverte de sang. Cet album, que je n'ai d'ailleurs toujours pas eu le temps d'écouter, était apparu l'année dernière chez GoatowaRex. Un an après la sortie de Pulver, les Suédois de Lifelover déboulent avec un second opus intitulé Erotik et qui sort cette fois chez Total Holocaust.

Sans pour autant s'arrêter au critère de l'originalité, il va sans dire que THR aime les groupes bizarroïdes qui sortent du moule. Des sorties telles que Stalaggh, Lurker of Chalice, Woods of Infinity, voire même Nortt, pour le coup, en témoignent. Eh bien, sachez le d'avance, les bouffons non-conformistes de Lifelover ne font pas exception. Il ne s'agit pas d'un groupe de true black ultragrim, mais d'un quintette à l'humour sombre et décalé - il n'y a qu'à voir le nom du groupe, ses photos, ou regarder les titres des chansons (cf. : "I Love (To Hurt) You"). D'ailleurs, cet humour un peu dérisoire me rappelle parfois Woods of Infinity qui, dans le genre, n'est pas mal non plus...

Tirant leurs influences dans le black metal, Lifelover exécute un genre de musique marginal, expérimental et qui se rapprocherait plus d'un rock sombre et dépressif. Bien que les styles soient à dissocier, la démarche du groupe peut éventuellement faire penser à Lik, ou bien même Amesoeurs, le nouveau projet de Neige (Peste Noire). Certains aspects de l'album de Lifelover me rappelent également un peu la vague des années 80. On songe notamment à la batcave, mais surtout à la cold wave. Leurs influences vont, comme je l'ai souligné précédemment, du black jusqu'à The Cure ou Joy Division. En effet, on reconnaît la patte de The Cure, par exemple, pour son atmosphère mélancolique, froide et même pour les vocaux, parfois. Car du chant clair, ce n'est pas ce qui manque ici...

Cependant, il reste difficile de classer et même de décrire le genre musical pratiqué par nos Suédois. Les morceaux de Erotik divergent entre eux. Un morceau comme "Besatt", par exemple, diffère nettement de morceaux tels que "En Man I Sina Sämsta År", "Välkommen Till Pulvercity", ou bien encore "Saltvatten (Du + Jag VS. Tellus)". Le premier nous offre plutôt un rock mélancolique dans lequel la voix me rappelle étrangement celle du chanteur Himinbjorg. En revanche, les deux magnifiques morceaux que sont "En Man I Sina Sämsta År" et "Välkommen Till Pulvercity" scandent les influences black metal du groupe. Il n'y a qu'à écouter "Välkommen Till Pulvercity", un morceau dans lequel Lifelover nous montre tout son talent, pour s'en assurer. Avec ses riffs foutrement intenses, son piano créant cet aspect délicat, subtil et son chant typiquement black metal, piquant, déconcertant, singulier et fantastique tant il est gorgé de désespoir... Ajoutez à cela une atmosphère sombre et quasi psychédélique. Quant à "Saltvatten (Du + Jag VS. Tellus)", c'est un morceau folk qui met l'accent sur le côté sombre réverbéré par l'album. En ce sens, il nous renverrait plutôt à la multitude de groupes de la scène neo-folk ou dark-folk (au choix).

Au final, Erotik est un album obscur, varié, mélancolique, hypnotisant, fin, dérisoire et original de surcroît... Enfin bref, un album sensationnel qui met en valeur l'étonnante personnalité du groupe.

1. Förspel & Intrång
2. Sweet Illness Of Mine
3. I Love (To Hurt) You
4. En Man I Sina Sämsta År
5. Dödens Landsväg
6. Välkommen Till Pulvercity
7. Saltvatten (Du + Jag VS. Tellus)
8. Besatt
9. Höstdepressioner
10. Humörets Bottenvåning
11. Museum Of Past Affections
12. Nitlott

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