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Album

29 octobre 2016 - S.A.D.E

Witchthroat Serpent

Sang-Dragon

LabelDeadlight Entertainment
styleDoom/Stoner
formatAlbum
paysFrance
sortieavril 2016
La note de
S.A.D.E
7/10


S.A.D.E

Chroniqueur doom, black, postcore, stoner, death, indus, expérimental et avant-garde. Podcast : Apocalypse

Formé en 2011 à Toulouse, Witchthroat Serpent a déjà sorti un premier album éponyme en 2014. Dans une veine doom/stoner très typé Electric Wizard, le trio a commencé à se faire un nom et s'est vu programmé un peu partout en France. Deux ans plus tard, le groupe revient avec nouvel album, intitulé Sang-Dragon.

Avec une pochette qui pourrait servir d'affiche à un film d'horreur de série B italien des années 70 (ce qui n'est pas une tare, bien au contraire !), Witchthroat Serpent annonce déjà la couleur : ça va fuzzer ! Et en effet, l'intro de l'album, Hydra's Bewitchment, ça fuzz et ça wawawe comme il faut : on plonge directement dans une ambiance fumeuse et mystérieuse avec une guitare toute en effets. Comme dit plus haut, l'héritage d'Electric Wizard traverse la musique des Toulousains d'un bout à l'autre, l'ombre du magicien plane constament sur les ambiances, le son et la compostion. Et ici, deux réactions sont possibles : les ronchons trouveront ça trop pompé sur les Anglais, tandis que les gens moins exigeants pourront quand même apprécier la bête.

Impossible de donner tort aux premiers : oui, Witchthroat Serpent sillone dans la trace d'Electric Wizard. Mais non, ça ne fait pas de leur musique une vulgaire copie de la bande à Osborn. Le son de l'album est vraiment au poil, avec ce qu'il faut de fuzz, ce qu'il faut de lourdeur et ce qu'il faut de psychédélisme pour avoir un équilibre assez idéal. Ecoutez l'intro de Siberain Mist, avec ce petit solo bluesy sur une basse ronflante, et vous voilà déjà dans la stratosphère. Jusqu'à ce que le premier riff vous rattrape par la peau du cul pour vous le botter juste comme il faut (votre cul). Le chant est également un point fort de l'album, et permet au groupe de se détacher un peu de la filiation Electric Wizard : plus en avant dans le mix, moins trituré et avec moins de reverb', le chant de Fredrik Bolzann offre un cachet 70's bien agréable. On se prend facilement à fredonner les refrains, celui de Lady Sally en tête.

Si l'ensemble de l'album est homogène, certains titres qui tirent quand même leur épingle du jeu : Into The Black Wood et Behind Green Eyes. Le premier tout en lourdeur et en puissance, avec un premier riff coup de poing, qui reviendra cogner plus tard. Le chant prend des allures plus menaçantes sans perdre son aspect envoûtant, même lorsque l'instru devient plus rugueuse comme sur le pont au tempo plus rentre-dedans. A l'inverse, Behind Green Eyes explore plus en profondeur le côté planant et psychédélique de la force : on se retrouve facilement hypnotisé par la deuxième moitié du morceau, quand la guitare se lance dans un solo bien perché alors derrière des effets bien rétro viennent étoffer l'aspect 70's déjà mentionné.

Witchthroat Serpent ne révolutionne pas la scène doom/stoner (et n'en a d'ailleurs pas la prétention), le groupe se contente de faire les choses bien : et ça fonctionne. Le spectre du Wiz' plane toujours, mais le trio arrive à forger sa propre identité, son propre univers. Un deuxième album solide donc, qui, s'il ne sort pas des sentiers battus, propose une musique efficace et bien produite.

Tracklist de Sang-Dragon :

01.Hydra's Bewitchment
02.A Caw Rises From My Guts
03.Siberian Mist
04.Lady Sally
05.Into The Black Wood
06.Behind Green Eyes
07.Mystical Devotee

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