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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Khali-Juga

Yadernaya Zima

LabelArmour Get Dawn
styleDark Ambient / Folk / Black Metal
formatAlbum
paysRussie
sortiejanvier 2003
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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Vous vous demandez peut-être ce que signifie ce nom étrange de Khali-Juga (ou pas) ? Eh bien, pour les intéressés, sachez que ce terme désigne l'âge terrible de Khali, la déesse Noire, déesse de la destruction dans la religion hindouiste. Le Khali-Juga (ou Kali-Yuga) serait en réalité chez les Hindous ce qu'est l'âge de fer chez les Grecs...
Formé en 2002, Khali-Juga est une formation russe menée par Helga et Nihil. En 2003, le duo nous livre Yadernaya Zima qui n'est autre que le premier album (et release) du combo.

N.B. : Les titres originels des morceaux sont en russe et que ceux que je vous donne ici ne sont que les traductions en anglais.

Yadernaya Zima s'amorce avec "Awainting", un morceau constitué de nappes de synthé si stridentes que l'on croirait presque entendre sangloter un violon, accompagné du bruit que produisent les vagues lorsqu'elles se fracassent contre des rochers. L'humeur maussade qui teinte globalement l'album s'installe dès ce premier morceau... S'enchaîne alors la seconde piste, "Field", qui nous donne un aperçu des vocaux sombres et puissants de Nihil - créateur de Ogneslav, pour les connaisseurs -, ainsi que de la douceur et de la gravité de la voix de dame Helga. Des arpèges de guitare larmoyants diffusent avec apathie une impression de vide intense qui caractérise si bien ce disque. Un troisième morceau intitulé "City of Winds" s'annonce de la même manière que son prédécesseur. Derrière ces mêmes arpèges de guitares nébuleuses et la même voix enchanteresse d'Helga souffle un vent triste et morne. Vient alors "Devastation", premier et dernier titre doté d'une légère teinte Black Metal due aux guitares saturées et aux cris bilieux, désolants de Nihil. Les touches de synthétiseur qu'il nous offre réverbérant une image inquiétante du monde décadent dans lequel on vit. Surgit alors le titre le plus majestueux de ce chapitre, le dénommé "Nuclear Winter". Ce dernier montre toute la splendeur du chant de Helga qui, en l'espèce, est élégiaque, viscéral, à la fois proche et lointain, mordant, encré de douceur et d'éloquence... D'ailleurs, son timbre de voix donne une fois encore cette impression de vide béant et si profond que l'on croirait s'y perdre... "Nuclear Winter nous sert également des nappes de clavier froides, quasi-extatiques, enveloppant l'auditeur et ne le lâchant durant sept minutes. Un morceau qui, finalement, dégage cette atmosphère fantastique de noirceur, magnétique et quasi-psychédélique - sans pour autant tomber dans la dépravation hippie... Enfin bref, un morceau absolument transcendant qui peu s'avérer nocif lorsqu'on force trop sur la vinasse... Ou la vodka, en l’occurrence.
Nuclear Winter se ferme en beauté avec "Ice" et "Embraced by Chaos".

Pour apprécier cette oeuvre à sa juste valeur, il est d'abord nécessaire d'aimer le genre de musique Dark Ambient, et c'est un genre de musique qui ennuie généralement les gens... Mais si celui-ci est un style dont vous raffolez, alors la première galette dont nous accouche les Russes - bien que peu accessible -, vous séduira certainement.

1. Awaiting
2. Field
3. City Of Winds
4. Devastation
5. Nuclear Winter
6. Ice
7. Embraced By Chaos