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dimanche 13 septembre 2015

Nile + Suffocation + Bloodtruth + Truth Corroded + Chabtan

CCO - Villeurbanne

S.

En ce pluvieux samedi de septembre, le CCO de Villeurbanne accueille les légendaires Américains de Nile, dans le cadre de leur tournée européenne intitulée « What should not be unearthed », du nom de leur nouvel album fraîchement sorti chez Nuclear Blast en août dernier. Dans leurs valises, ils ont emmené leurs compatriotes de Suffocation. Trois autres formations complètent ce soir le tableau : Bloodtruth, Truth Corroded et Chabtan. Une soirée placée sous le signe du Death Metal. Moi qui suis un fervent (et intégriste) blackeux, j’appréhende, venant ici exclusivement pour Nile

On commence avec une rigueur exemplaire sur l’horaire à 18h pétantes, avec les franciliens de Chabtan, jeune formation ayant sorti leur premier album il y a quelques mois. Pendant trente minutes, le quintet va délivrer une sorte de Deathcore/Thrash qui va me laisser totalement de marbre, trop « moderne » et « djeunz » pour moi. Néanmoins les membres étaient contents d’être là, soutenus par un public assez nombreux pour cette ouverture (merci les concerts le samedi !). Pour ce qui me concerne, je me fendrai d’un sobre « c’est pas ma came… », surtout quand le chanteur demande au public si on « kiffe », au secours je hais ce mot. En réalité, je renais lorsqu’au changement de plateau l’orga’ passe des morceaux du dernier Behexen ahah. Bon, je m’égare là.

 


Contrairement à ce qui était annoncé au départ, ce n’est pas Truth Corroded qui poursuit mais Bloodtruth. Peu m’importe à dire vrai. Une chose de sûre, les Italiens ne sont pas venus pour faire dans la dentelle, nous assénant d’un brutal Death Metal, avec une touche technique, me rappelant en cela Deicide. Ce ne sont pas les quelques chants grégoriens placés ci et là en interlude qui vont adoucir les cages à miel. On notera au passage la prestation vocale de Luigi Valenti, gutturale à souhait. Une demi-heure plutôt convaincante au final.

 


C’est donc au tour de Truth Corroded d’enchainer. Je ne vais pas longtemps tourner autour du pot, la musique des Australiens ne va guère me convaincre, ça beugle sur du Death lourd et rapide mais restant relativement linéaire et ennuyant. Je décroche rapidement, certainement à cause de la voix du chanteur, plus hurlée façon hardcore que growlée à la Death. En rédigeant ces quelques lignes je consulte leur page Metal-Archives, ils sont catégorisés en « Thrash/Metalcore ». Ce n’est donc pas un mythe, je déteste bien tout ce qui est étiqueté « -core »…Alors en attendant la fin, je m’amuse à contempler l’assistance du haut du balcon du CCO, le public commence à être bien chaud dans la fosse, tandis que sur scène les mecs de Suffocation apportent des bières aux membres. Par ailleurs, en regardant le show, je me rends compte que les jeux de lumières sont assez pauvres et monotones ce soir.

 


Bon, voyons voir ce que donne cette seconde tête d’affiche, Suffocation, que je ne connais que de nom alors que les ricains ont un paquet d’années d’existence au compteur puisque créé en 1988. Ils sont à ce titre fermement attendus par le public, public que je vais certainement me mettre à dos après ces quelques lignes…car oui, je me suis royalement ennuyé du début à la fin du set. Cette impression de toujours écouter le même morceau en boucle, avec ce schéma qui se répète inlassablement : de la double-pédale, des riffs et passages lourds et rapides, de la grosse voix qui racle bien les amygdales et un solo qui s’insère au milieu de ce capharnaüm. Je commence de plus en plus à me demander ce que je fous ici ce soir (putain mais quel rabat-joie). Alors certes Suffocation c’est carré, technique et pro, mais non, vraiment, leurs morceaux ne me parlent pas…et puis d’ailleurs, sérieusement, c’était quoi cette musique de gangsta en intro et en outro ?! Vite, la suite.

 


Pendant de longues minutes le staff s'affaire à réagencer la scène, on enlève la batterie qui a servi aux quatre précédents groupes pour dévoiler celle cachée en arrière-plan, ce qui libère de l'espace. Il est vrai que tout ce beau monde était à l'étroit sur scène, surtout en profondeur. Il est précisément 21h40, Nile entre en piste pour nous balancer leur set. Avec deux décennies d’activité, le groupe a l’embarras du choix au niveau du répertoire. Bien que leur tournée soit liée à la sortie de leur nouvel opus, sur les quinze morceaux interprétés ce soir, seuls trois en seront issus. Pour le reste, les Américains piochent ci et là dans leur discographie et on peut dire qu’ils n’ont pas déçu avec leurs titres riches et captivants, leurs solos si particuliers, véritables marque de fabrique de leur Death « pharaonique », consonance somme toute discrète, nous restons ici en présence de Brutal Death. Mention spéciale à « The Blessed Dead », avec ses quelques samples majestueux qui confèrent au titre une sacrée saveur à la sauce live. Les quatre individus ont une énorme présence sur scène, en particulier les deux guitaristes Karl Sanders et Dallas Toler-Wade, qui se partagent d’ailleurs le chant et interagissent avec le public déchainé et actif ce soir. Un show puissant et imposant délivré par Nile. Ils ont sauvé ma soirée !

Setlist :
Sacrifice Unto Sebek
Defiling the Gates of Ishtar
Kafir!
Hittite Dung Incantation
Call to Destruction
In the Name of Amun
The Blessed Dead
Ithyphallic
The Howling of the Jinn
The Inevitable Degradation of Flesh
Evil to Cast Out Evil
Sarcophagus
Lashed to the Slave Stick
Invocation of the Gate of Aat-Ankh-es-en-Amenti
Black Seeds of Vengeance

 

 

J’étais venu pour Nile, et c’est bien le seul groupe qui m’aie botté ce soir, ce que je craignais est bien arrivé…ou la chronique d’un blackeux incrusté dans une soirée death.
Merci tout de même à tous les acteurs pour cet événement.

 

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