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dimanche 9 août 2015

Ragnard Rock Festival - Jour 3

Dans les prés - Simandre-sur-Suran

S.

Live-report du jour 1 : cliquez ici

Live-report du jour 2 : cliquez ici

Dimanche 19 juillet 2015

Après une courte mais reposante nuit, il est temps d’aller vivre cette dernière journée du Ragnard Rock. Étant donné les énormes retards à l’allumage des vendredi et samedi, je ne me presse pas vraiment, c’est finalement aux alentours de 11 heures que j’arrive sur le parking à l’entrée du fest’. Pas de bol, le premier groupe a déjà commencé et est en train d’achever son set, à en croire le bourdonnement lointain. Alors que j’emprunte le chemin pour accéder au site, je croise de vieilles connaissances qui me touchent deux mots de ce qu’ils ont pu entendre de Triops, le combo actuellement sur scène. Selon leurs dires, il est question de « fracture sociale », sur fond de thrash. Ok compris, je n’ai manifestement pas raté grand-chose.

CEREVISIA

C’est donc avec Cerevisia que j’inaugure cette troisième et dernière journée du week-end, tout droit venu des (ba)Bouches-du-Rhône. Il s’agit d’une jeune formation avec pour l’heure un unique album studio (« Trails of a Walker »), autoproduit. Les six musiciens délivrent un Battle Metal directement inspiré par Ensiferum. En général, la simple évocation de cette influence me donne des boutons, mais force est de reconnaître que la patte de Cerevisia est plutôt plaisante à entendre, avec de belles parties de guitare, même s’ils ne révolutionnent en rien ce genre déjà bien éprouvé. Les membres prennent un grand plaisir à se produire ici, émotion qui se lit facilement sur leurs visages ; le public, encore clairsemé, n’en est pas moins réceptif. Un set intéressant.

 

Setlist (officielle) :
The Walker
The Ancient Gods
Diviciacos
Sword's Dance
Flight of the Crows
Heroic Charges
Summon the Nighbringer

 

MESSALINE

Nous sommes en 1119, alors que le Royaume est dirigé par Louis VI le Gros (non, je ne vais pas vous parler de Godefroy de Montmirail), l’Ordre du Temple voit le jour sous l’impulsion de Hugues de Payns. C’est ainsi vêtu d’un costume arborant l’imposante croix des Templiers que le quatuor de Messaline entre sur scène pour nous replonger dans cette période de l’Histoire. Les régionaux de l’étape, puisqu’originaires de Bourg-en-Bresse, produisent un Heavy Metal / Hard Rock pas méchant et mélodique, avec des textes en français. Plutôt dubitatif pendant les premières minutes, je me laisse peu à peu prendre au jeu des individus. Le frontman, avec un humour qui fait parfois pchit, prend le temps d’introduire chacun des morceaux par quelques phrases d’explication. J’ai bien l’impression que l’adage « faire les choses sérieusement mais ne pas se prendre au sérieux » se vérifie chez eux, dans le sens où les textes et les jeux de mot sont assez limites (est-ce volontaire ?) alors que dans le même temps, c’est très carré musicalement. Au final, malgré un certain décalage avec l’ambiance viking du moment, leur set se laisse bien écouter.
Ah, et au fait, au cas où ce refrain vous serait sorti de la tête : « Souffler dans le cul de Lucifer ». Ne me remerciez pas.

 

Setlist :
Non communiquée

 

AKTARUM

Voilà un groupe dont je n’ai nullement eu connaissance jusqu’à ce jour : Aktarum. Première indication, ils sont Belges, à entendre le fort accent du leader. Les wallons délivrent un folk metal, ou plutôt un troll metal ; quand on se penche sur les différents titres de leur discographie, on trouve du troll à toutes les sauces. Musicalement, la formation distille des morceaux épiques, incontestablement ‘trollesques’ pour le coup avec leur rythme entraînant et leurs mélodies catchy. Voilà un genre assez casse-gueule, où la frontière avec le pouet-pouet est souvent franchie, mais ici les natifs du plat-pays s’en sortent relativement bien. Dans le public, l’ambiance est bon enfant, on s’y lance des peluches (oui…), on y danse en rond, provoque des batailles, se prêtant au final bien à la musique d’Aktarum. Une fois n’est pas coutume, on en ressort avec une critique positive de ma part pour du folk, comme quoi, tout peut arriver.

 

Setlist (officielle) :
Opening game
Game of trolls
Rock n troll
Light up the torches
Gang of trolls
Troll in the forest
Trollforever
Imperial troll
Enchanted forest
Trolls will be back
Trollfest (rappel)

 

FORTUNATO

Changement radical de style avec les lyonnais de Fortunato, que je ne connais pas non plus, mais qui vont s’avérer être mon premier coup de cœur de la journée, étonnamment. Les bonshommes officient dans un Heavy / Neoclassical Metal excellent, certes à mille lieues de l’atmosphère viking du Ragnard Rock, mais leur musique va rapidement m’envoûter par la qualité des mélodies et des solos, mais également par la magnifique voix de Markus. Tout est interprété avec justesse et passion, c’est un réel plaisir d’écouter leurs compositions. Une belle découverte.

 

Setlist (officielle) :
Resurrection
Faster than light
Flavor of the others
Asleep in silence
Fall under my blows
Warriot (Riot cover)

 

AGRESSOR

Encore un groupe que je ne connais pas, mais à la lecture de leur nom et de la typographie sur leur étendard, je cerne à peu près le registre dans lequel Agressor s’apprête à jouer. Il s’agit en effet de Thrash / Death. Je n’apprends qu’en rédigeant ces quelques lignes que le groupe fait partie des pionniers de ce style en France, avec quasiment trois décennies d’existence. Des vieux de la vieille donc, la scène n’a guère de secret pour eux et vont nous dérouler un set percutant et old-school. C’est plutôt intéressant mais je suis un peu en overdose de Thrash ce week-end, alors j’écoute leur prestation dans un coin d’ombre fort bienvenu sous cette chaleur dominicale.

 

Setlist :
Non communiquée

 

DIN BRAD

Alors que le groupe précédent vient de finir son set sur la scène Odin, et tournant le dos à la Thor, les premières notes de la prochaine formation retentissent. Mon visage s’illumine, je reconnais Din Brad ! Eux qui avaient été déprogrammés vendredi soir, les Roumains se sont intercalés dans ce créneau libre. J’étais impatient de m’immerger dans ce projet imprégné du folklore de leur pays d’origine. Leur unique album en date, « Dor », paru en 2012, est une vraie splendeur auditive, planante et intemporelle. On retrouve d’ailleurs deux membres de Negura Bunget : Negru (percussions) et Adrian (synthé). Alma complète le tableau pour la partie vocale. Vous l’aurez compris à l’évocation des instruments, il ne s’agit ici pas de metal ici, mais de neofolk. Alors si au fond de moi j’étais vraiment content d’assister à leur représentation, j’en suis sorti avec un arrière-goût d’inachevé. Déjà, le set a été écourté à 30 minutes (volonté du groupe), ensuite la vocaliste devait être soit fatiguée, soit avoir le trac, car sa voix était hésitante, voire fausse par moment. Malgré tout, on aura noté l’effort de sa part de parler en français pour présenter les titres. Ensuite, mon grand regret, ce fut l’absence d’un flûtiste, jouant pourtant un rôle important sur album. Du coup, alors que j’allais siffloter certaines mélodies, bah…rien ne se passe, je pense par exemple au titre « Durere ». D’un show qui était potentiellement magique, on n’a eu droit à quelque chose de moyen, un peu trop minimaliste, manquant de corps. C’est dommage.

 

Setlist (officielle) :
Amar
Alunar
Izgonit
Dor
Doina
La mijlocul cerului
Durere

 

THE MOON & THE NIGHTSPIRIT

On reste dans le registre du neofolk avec The Moon & The Nightspirit. C’est clairement une bonne idée des organisateurs d’avoir laissé la chance à ce style peu connu et pourtant si riche, j’espère que ce choix sera réitéré les années suivantes. Pour autant, je ne connais que très peu la musique de la formation hongroise. Contrairement à Din Brad, le quatuor va nous proposer une musique beaucoup plus organique et structurée, organisée autour de sa chanteuse/violoniste Ágnes, le guitariste/chanteur Mihály, tous deux membres fondateurs, accompagnés de Gabor (percussions) et Gergely (basse). Durant tout le set, les quatre musiciens vont littéralement envoûter l’assistance par leurs compositions empreintes d’authenticité, de fraîcheur et de communion avec la nature. C’est roots, c’est beau, c’est traditionnel. J’aime.

 


Setlist (officielle) :
Mohaszentély
Égnyitó
Alkonyvarázs
Álomszövő
Ég felé
Zöldparázs
Éjköszöntő
Tűzben születő
Tavaszhozó


HIMINBJORG

Ah mes chers amis d’Himinbjorg, je les attendais impatiemment, étant un inconditionnel du groupe depuis tant d’années. Leur nouvel album, « Wyrd », a semble-t-il fait l’unanimité au sein de la communauté, tant il brille par ses qualités, en opérant un certain retour aux sources tout en ayant un son contemporain. D’ailleurs, j’avais eu écho qu’une grande partie du set allait être consacrée à ces nouveaux morceaux, pour la première fois sur scène, avec la présence d’un invité de marque. Il est environ 19 heures quand le combo s’apprête à commencer et ils ne vont pas jouer dans les meilleures conditions, le soleil rasant inonde de lumière (et donc de chaleur) la scène. Il en faut plus pour décourager le quatuor…quatuor ? Non, le quintet ! En effet, Baptiste Labenne (Boisson Divine), qui a contribué au dernier opus, a rejoint les rangs d’Himinbjorg le temps d’un set, en apportant ses talents à la boha (cornemuse gasconne) et ponctuellement en troisième guitare.
Comme à son habitude, la bande emmenée par Zahaah va nous envoyer un Pagan Black Metal de haute volée, mêlant puissance, authenticité et esprit conquérant. Les nouveaux morceaux sonnent vraiment bien dans leur mouture live, même si j’émets une petite déception sur « The World of Men Without Virtue », où ils ont tout simplement zappé le superbe solo de la fin, moment pourtant phare de « Wyrd ». D’un autre côté, le passage à la cornemuse sur « Initiation » a été remplacé par un solo de guitare exécuté d’une main de maître par Baptiste, un grand moment ! Au tableau des classiques du groupe, on retrouve l’hypnotisant et surpuissant « Rising », le chevaleresque et revanchard « Destin de Sang » et enfin la traditionnelle reprise d’Impaled Nazarene « The Horny and the Horned » en guise de conclusion.
Notons d’ailleurs que Fred, personne attachée aux valeurs, n’a pas oublié de remercier son ami Christian Bivel (patron d’Adipocere) pour son implication dans le milieu depuis toutes ces années. Enfin, et là ça m’a fait particulièrement plaisir, il a rappelé qu’il jouait aujourd’hui sur ses terres, lui qui comme moi est natif du Bugey (Ain).
Un show magnifique en tous points, vraiment. Merci à vous cinq.

 

Setlist (officielle) :
Intro
The Sword of Dignity
The World of Men without Virtue
The Inverted Dimension
The Circle of Warriors
Initiation
Destin de Sang
Rising
The Horny and the Horned (Impaled Nazarene cover)

 

VIRGIN SNATCH

Au tour des Polonais de Virgin Snatch de proposer le dernier show sur la scène Thor, qui aura bien rendu service. Encore un énième groupe de Thrash, cette fois je sature. Par pure conscience professionnelle je fais quelques shootings, avant d’aller rejoindre des amis au camping à deux pas d’ici. Je n’y étais d’ailleurs pas allé depuis le début du festival et croyez-moi, après 3 jours de canicule, entrecoupés d’un orage, l’odeur d’écurie est assez marquée.

 

Setlist :
Non communiquée

 

NOKTURNAL MORTUM

S. :
Dans mon report du premier jour, j’avais qualifié la venue de Wardruna comme un événement, mais alors là, pour Nokturnal Mortum, cela relève purement et simplement du miracle. A l’annonce de cette d’affiche en février dernier, bon nombre de connaisseurs émettaient des réserves concernant la présence des Ukrainiens par ici : les autorités allaient-elles leur interdire l’entrée sur le territoire français ? Les organisateurs allaient-ils céder sous la pression des antifas ? Non, rien de tout cela, la horde à Varggoth est bel et bien là, sous nos yeux et oreilles pétillant d’impatience. L’affluence du week-end atteindra son maximum pour eux, assez logique au final. Pour autant, le staff du Ragnard Rock joue très gros sur ce coup et on craint des débordements. Du coup, Mag’ monte sur scène pendant le réglage des balances pour prendre la parole. Elle remercie d’abord le public d’être venu et d’avoir supporté les nombreux problèmes techniques survenus durant ce week-end. Surtout, elle pose le contexte : ce soir est un événement important pour le groupe, qui se produit pour la première fois en France ; la bonne tenue de l’assistance conditionnera leur retour sur d’autres scènes en terres d’Europe occidentale et demande au public d’être exemplaire, lequel applaudit avec insistance. Dans les coulisses, la tension est à son comble. Apparemment une légère altercation (la seule d’ailleurs) a eu lieu. On apprendra plus tard qu’il s’agit d’un mec qui a sorti un drapeau d’Israël pour narguer quelques crânes rasés. Félicitations, tu as gagné le prix du mongole d’or du week-end. Du coup, dans le pit, la sécu est sur les nerfs. Certains photographes paraissent même inquiets. Moi, au milieu de tout ce beau monde, j’arbore un petit sourire, bien amusé de tout ce remue-ménage, persuadé qu’il ne se passera rien (et l’histoire me donnera raison).
Et la musique, me direz-vous ? Excellent du début à la fin. Les Ukrainiens nous ont déroulé un set du tonnerre en proposant quelques-uns de leurs titres-phares de leurs derniers albums, tels que l’authentique « Weltanschauung », le planant et mystique « White Tower » et leur incontournable ‘tube’ « Ukraine », lequel a vraiment élevé la prestation au rang de magique, tant ce morceau est un hymne. Par ailleurs, le quatuor nous a distillé quelques compositions de leur prochain opus qui semble prometteur. A noter que toute la partie clavier est samplée puisque sur les planches de la Odin nous n’avons que le guitariste/chanteur Varggoth, le bassiste Rutnar, le guitariste Jurgis et enfin le batteur Bairoth. Ces quatre musiciens ont une superbe prestance, magnifiée par de beaux jeux de lumière. Un spectacle durant lequel le temps s’est arrêté et lorsque les quatre est-européens quittent l’espace scénique, on jurerait que le show venait à peine de commencer, malgré les soixante minutes de prestation. La foule harangue alors les Ukrainiens pour un rappel mais rien ne se passera. Légère déception sur ce point, nous en aurions voulu plus, mais on ne va pas bouder ce plaisir d’avoir eu ce privilège d’un Nokturnal Mortum en terres de l’Ain, ils auront laissé un sacré souvenir à bon nombre de gens ici. Merci !

Balin :
Encore à Crispendorf le matin même sur le site du Chaos Descends festival, ce n'est qu'aux alentours de 19h que nous arrivons sur le site du Ragnard Rock festival après pas moins de dix heures de route ! Le temps de boire quelques bières, de prendre notre pass et de découvrir brièvement le site que la raison principale de notre venue s'apprête à investir la scène. N'ayant pas été témoin direct des quelques frictions pré-concert, j'arrive devant la Mainstage lorsqu'un membre de l'organisation demande au public de s'abstenir de tout geste ou comportement litigieux, ce concert étant pour Nokturnal Mortum une sorte de test qui déterminera la fréquence de leurs concerts en Europe de l'Ouest. Mais bref, passons. La présence des Ukrainiens sur cette affiche a sans aucun doute motivé un certain nombre de gens à se rendre à Simandre-sur-Suran en ce dimanche ensoleillé et c'est devant une masse plus que conséquente que le désormais quatuor arrive sur scène avec un nouveau titre, « Wolves », sympathique sans être génial qui semble être dans la lignée directe de The Voice of Steel (moins épique et plus mid-tempo quand même). Premier constat peu reluisant : il n'y a tout bonnement pas de guitares... Et cela ne s'améliorera pas vraiment durant tout le concert... C'est dommage car le groupe a vraiment l'air heureux d'être ici, il s'agit tout de même d'une sorte d'événement ! Et la grande majorité du public semble n'avoir que faire du son au vu des retours entre chaque morceau... Il s'agit pour ma part d'une déception. La setlist était pourtant de qualité ! Outre l'ouverture sur « Wolves », le quatuor nous gratifie de deux titres de Weltanschauung, à savoir le titre éponyme et le classique « Hailed Be the Heroes » pour finalement enchaîner avec un autre nouveau titre suivi du tubesque « Ukraine » (j'aurais toujours des frissons sur ce titre, définitivement) et le très pinkfloydien « White Tower ». J'adore ce titre, mais je trouve ce choix étrange. En effet, des titres comme « Valkyrie » ou « By Path of the Sun » auraient été selon moi des choix plus judicieux car bien plus catchy en live. Le groupe termine son set sur « Kolyada », seul extrait de Goat Horns joué ce soir, puis par un nouveau titre intitulé « Eight Days of Spring », à mon sens meilleur que les deux autres joués ce soir. Je n'ai absolument rien à redire sur la performance du groupe en elle-même, le quatuor est très pro, fait le show, se montre communicatif, mais je ne comprends pas comment l'ingé son n'a pas pu se rendre de compte d'une telle lacune au niveau de la guitare. Et j'étais placé au centre de la scène à quinze mètres de cette dernière. Deuxième mauvais point, cette fois à propos du groupe. La musique de Nokturnal Mortum repose tout de même à 60% sur les synthés. Or il n'y en a aucun sur scène, ce qui signifie que plus de la moitié du concert est samplé... Je remercie tout de même l'organisation pour m'avoir permis de voir les Ukrainiens en live, mais ce qui aurait pu être un moment magique s'est simplement transformé en un bon concert, teinté de déception. Ah oui, je ne vous ai pas parlé du public, il ne vaut mieux pas.

 

Setlist (non validée) :
Wolves
Weltanschauung
Hailed Be the Heroes
Nouveau titre
Ukraine
White Tower
Kolyada
Eight Days to Spring

 

ENSLAVED

S. :
Passer après Nokturnal Mortum, c’est un peu du suicide musical même quand on s’appelle Enslaved. Alors que l’affluence a atteint son paroxysme pour les Ukrainiens, une partie conséquente du public s’est déjà dispersée au lancement des Norvégiens. Sans manquer de respect au groupe, les locataires de Bergen auraient dû être positionnés en seconde position ce soir, tant leur prestation va s’avérer fade après celle des Ukrainiens. Bon, mes propos sont à nuancer, car je dois avouer que je n’aime pas du tout l’approche progressive de leur Viking Metal opérée depuis un certain nombre d’albums déjà, restant cantonné aux Frost et Eld (1994/1997), que je considère comme incontournables. Sérieusement, en réécoutant un titre comme « 793 (The Battle of Lindisfarne) » aussi épique et nordique, c’était tellement mieux avant, au risque de passer pour un vieux con (mais j’assume). Si bien qu’au bout de leur quatrième morceau, m’ennuyant à mourir, je quitte les lieux. Alors lisez les quelques lignes de Balin ci-dessous pour en savoir plus sur la prestation d’Enslaved.


Balin :
C'est donc après avoir été un peu déçu du concert de Nokturnal Mortum que je me dirige vers le bar afin de prendre une bière avant le concert de mes chouchous d'Enslaved qui clôture le festival. C'est finalement après vingt minutes d'attente que j'obtiens mon graal, juste au moment où le quintet norvégien arrive sur les planches du festival. Je ne rentrerai pas dans les détails car il est difficile de juger l'organisation d'un festival en y assistant uniquement trois heures le dimanche soir, mais j'en ai assez vu (et bien trop entendu) pour dire qu'il y a bien des choses à revoir à ce propos. C'est bien beau de proposer une affiche de qualité, mais si cela ne suit pas derrière... Breeeef. Enslaved arrive donc sur scène avec « Thurisaz Dreaming », choix logique puisqu'il s'agit du titre d'ouverture du petit dernier, In Times. Et il suffira d'un seul titre pour que mes craintes se révèlent être fondées. Le son est encore une fois très moyen, la guitare est encore une fois très faible, la basse est bien trop présente et la grosse caisse couvre tout le reste... Cependant cela s'améliorera au fil des morceaux pour presque avoir un son "passable" à la toute fin du show. Décidément, ce n'est pas ma soirée... Je sais bien qu'il s'agit de la première édition etc, mais quand on passe de festivals comme l'Obscene Extreme ou le Chaos Descends à ceci, ça fait mal... Mais revenons-en au concert. Tête d'affiche du festival et concert de clôture, je m'attendais à un temps de jeu en conséquence. Il n'en fut rien et nous n'avons eu droit qu'à une heure de show... Je sais qu'ils étaient en retard et qu'ils sont arrivés juste avant de monter sur scène, mais quand même ! Nous aurons donc droit à une setlist classique de festival. Au programme donc, « Thurisaz Dreaming », « Building With Fire » et « In Times » du dernier opus, l'éponyme de « Ruun » (il y en a d'autres dans cet album les gars quand même...) et l'excellent « Fusion of Sense and Earth », « Death in the Eyes of Dawn » de l'excellent Riitiir (je l'aime beaucoup, mais « Roots of the Mountain » était plus judicieuse en live), le génial « Convoys to Nothingness » issu de Monumension, un titre du premier EP du groupe, « Hordanes Land », que je n'arriverais pas à écrire ici pour finir comme d'habitude par un « Isa » très expéditif. Comme toujours le groupe se donne à fond et fait le show, en particulier Ice Dale, son torse nu musclé et ses magnifiques soli, mais ce fut la moins bonne prestation d'Enslaved à laquelle j'ai assisté à cause du son et du public qui se croyait à un concert d'Eluveitie... Vite, une bière ! Ah non, le village est fermé. Bon bah d'accord...

 

Setlist (non validée) :

Thurisaz Dreaming
Ruun
Death in the Eyes of Dawn
Building With Fire
Fusion of Sense and Earth
In Times
Convoys to Nothingness
Allfǫðr Oðinn
Isa


Voilà, cette première édition du Ragnard Rock touche à sa fin. Il est de coutume de dresser un premier bilan de ce week-end.
Au tableau des points négatifs, on mettra l’accent sur d’importants soucis d’organisation, dus notamment aux conditions météorologiques capricieuses : canicule et orage. Résultat des courses, un groupe électrogène grillé le vendredi, rendant indisponible une des deux scènes pendant de nombreuses heures, et une commission sécurité pointilleuse le samedi matin, engendrant des retards importants, jusqu’à même une refonte des running-orders. Autre point d’ombre, l’agencement du site. Vous aurez remarqué que je n’ai pas écrit la moindre ligne sur les ateliers ou les reconstitutions de combat, pour la simple et bonne raison que cette zone présentait une connexion peu évidente avec les scènes, il fallait emprunter un chemin pour contourner un pré. Avec cette chaleur et l’incertitude sur les heures de début des sets, il était évident que je n’allais pas faire quinze allers-retours entre ces deux lieux. Je n’ai donc mis les pieds là-bas que pour me prendre à manger.
Concernant les points positifs, et c’est là-dessus que j’aimerais conclure, nous avons eu le droit à de superbes concerts, avec la présence de grands noms, dans un cadre champêtre. Il ne reste plus qu’à lancer une salve de MERCIS à tous les acteurs ayant contribué de près ou de loin à cet événement, merci à l’équipe de bénévoles qui a dû faire face à pas mal d’imprévus, merci aux organisateurs pour cette affiche osée et enfin merci aux groupes pour leurs prestations.
Allez, si je devais établir mon Top 5 du week-end :
-    Nokturnal Mortum
-    Wardruna
-    Primordial
-    Himinbjorg
-    God Seed

De toute évidence, cet événement fut un succès, les organisateurs ont enregistré environ 10 000 entrées cumulées sur le site.

Une édition 2016 du Ragnard Rock est d’ores et déjà prévue. Les premiers noms seront dévoilés en septembre avec, paraît-il, d’énormes surprises. Horns Up ne manquera pas de vous relayer toutes ces informations et sera bien évidemment aux côtés du staff pour couvrir ce nouvel événement estival.

S.

 

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