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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Nargaroth

Herbstleyd

LabelNo Colours
styleBlack Metal Atmosphérique
formatAlbum
paysAllemagne
sortiejuin 1994
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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L'hiver est une source d’inspiration fréquemment usée dans le Black Metal. Mais il y a quelques exceptions, ici c'est en partie l'automne !
Herbstleyd naît premièrement en une demo dans les années 93, et en 1998 Kanwulf réenregistre cette fois sous forme d'album.
Sur ce premier opus, nous sommes loin des autres compositions de Nargaroth, c'est son passé...
Black Metal ist Krieg, par exemple, est cité par une part de gens comme un album sans originalité et en fait les gens qui sont de cet avis pensent généralement que Herbstleyd est l'unique bon album de Nargaroth. Je suis aussi d'avis que Nargaroth ne fait pas dans toutes ses oeuvres l'originalité. Mais il a réussit à créer des ambiances propres à lui-même et de plus, c'est tout de même bon à écouter ! On pourra remarquer également que parfois Nargaroth est influencé par Burzum.
Enfin, Herbstleyd est un excellent album de Black Atmosphérique désespérant, où l'on a mis en évidence un côté "païen" germanique qui me fait quelques fois penser au one man's band polonais Graveland (mais ça, ça ne tient vraiment qu'à Herbstleyd...) L'une de ses particularités que l'on retrouve également dans le second opus Amarok, est que les plages atmosphériques sont excessivement longues et seront plus courtes par la suite. La plus longue des pistes dure 18:39 minutes ce qui est assez long, mais si on commence à parler de longueur alors Geliebte des Regens va encore plus loin...

Sinon, la pochette du CD représente Kanwulf, armé et assis sur sa monture dans une forêt. Puis le livret est comme dans les bonnes habitudes de Nargaroth bien remplit : paroles des chansons, photos, suppléments...
(une dernière petite remarque : Ce disque est à la base dédié au Thousand Swords de Graveland).

La première hymne du disque, longue et complexe, se met en oeuvre sur le bruit d'un bûcher enflammé dans lequel se mêle un, puis plusieurs beaux chants clairs féminins venus de loin ("Les Mystèrieuses Voix Bulgares"). Le calme se fera, puis l'on entendra durant un moment une sorte de bataille, le vent, des armes s'entrechoquer, des chevaux prêts à la guerre, ainsi que les cris des hommes tantôt à l'agonie, tantôt victorieux. Ce passage précis me fait penser personnellement à certaines introductions des albums de Graveland... Bon ensuite, on entendra pendant un très court moment l'une de ses voix féminines pour marquer un temps étrange où la guerre s'est estompée et sera remplacée par des bruits naturels : eau qui coule, animaux, etc... et puis, le moment le plus marquant de ce titre, une femme qui nous fait part de quelques belles pensées désolées sur l'automne (je rappelle que le mot Herbst signifie automne en allemand) qui m'ont atteinte :
"diese kalte, scharfe Klarheit in der Luft... Dises Licht, diese Farben..."
"der Winter kommt und du kannst nichts dagegen unternehmmen"
"viele Menschen sagen sie verlieben sich im Frühling... Ich aber nicht, ich verliebe mich immer im Herbst..."

Après ce long moment de tout et n'importe quoi (7 minutes !) qui s'enchaînent, pète d'un coup la musique sur un cris spécifique au leader. La musique s'avère être la même, mise à part quelques petits changements peut-être, que celui qui paraît sur Amarok. Mais pour parler de la fin de ce titre donc, les textes sont écrits entièrement en allemand et traitent de la solitude et de l'automne (Quelle surprise !). Ce titre a une petite touche de morosité et il est particulièrement exemplaire et bien bâti. Des passages seront lents, d'autres rapides, un peu de synthé pour rendre plus joli le tout et voilà, un superbe titre !
La deuxième piste est introduite par le vent (élément très utilisé sur cet album) une guitare seule, et quelques sons désespérés émis par Kanwulf. Ce style de passages à guitare seule me fait au Geliebte des Regens. Là, tout de suite, je pense notamment à la Outro du CD. Alors, après ce joli petit passage, la musique commence lentement avec des bruits de fond du synthé qui donnent un effet lointain. La suite se retrouve sans et violente à souhait...
"Karmaggedon" est le titre le plus Black et qui exprime le mieux la haine. J'avais acheté un vieux live de Nargaroth avant d'acquérir Herbstleyd, et je me rappelle que c'était le titre qui m'avait le plus marqué. C'est bien ce genre là, marquant mais qui n'est pas très profond, comme "Herbstleyd" par exemple ! L'inspiration est là, quant à la construction, elle a ses petites imperfections. Les riffs sont bellissimes et accrocheurs comme je les aime, mais le morceaux aurait pu être encore mieux si ces riffs auraient été enchaînés moins linéairement, disons. A noter qu'il n'y a pas de paroles sur celui-ci...
On entendra encore des premières secondes venteuses pour la quatrième piste qui aura ses débuts qui descendent violemment et une fin mélancolique. Les paroles ne sont malheureusement pas exposées dans le livret.
La cinquième piste narre dans un premier temps le récit d'une louve venue "des Unterwelt", soit littéralement le monde souterrain, et qui fait son triste passage chez les hommes. Ici, une fois encore, les textes sont en allemand, ce qui est à mon goût encore plus plaisant et je préviens que ce titre est répétitif et le plus long d'Herbstleyd (18:39 minutes...) En prenant compte de l'histoire de la louve, on attendra bien 7 minutes pour que ce soit plus mouvementé ! Bon, après ce passage honnêtement chiant musicalement, quelques secondes de silence, puis le plus beau moment... Le bruit de ce vent éternellement présent, la nuit, le cris des loups, cette guitare seule, jouée en arpèges à demi-présente nous hypnotise presque. Là, personne n'y échappe... Puis sous une même mélodie, la guitare électrique se fait entendre, et ce doux moment s'envole complètement, remplacé par la folie.
Si on ne connaissait pas le contexte, la fin serait ridicule et ferait limite penser à un film d'horreur avec une pute qui gueule (ahah...), mais en fait ici c'est une femme qui se fait mettre en pièces par des loups. Finalement on entendra une fois encore cette jeune fille qui parlait de la louve : "Wolfen haben schafe Zehnen..."
"Amarok - Zorn des Lammes", ancêtre de "Amarok - Zorn des Lammes II" (qui figure sur Amarok) et de "Amarok - Zorn des Lammes III" (qui figure maintenant sur Black Metal ist Krieg) se déroule sous la pluie et se présente à un moi tel un appel à la guerre... Elle n'est pas trop mal dans son ensemble, mais putain le temps s'écoule et ça devient limite soporifique ! Comme on dit, point trop n'en faut...
La septième piste, fermeture de cet album inspire là encore le désespoir. Rien à dire, du Nargaroth tout craché... Et dans les toutes dernières secondes, un homme parle (comme toujours en allemand !) des ténèbres et d'un avenir inquiètent (enfin, en même temps on se demande ce que ça fiche là...)

En somme, Herbstleyd est un passé perdu de Nargaroth, ayant une optique très différentes des dernières albums, du dernier surtout...
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il n'est pas parfait mais tout de même très réussit et intéressant à écouter.

1. Introduction
2. Herbstleyd
3. Karmageddon
4. Nargaroth
5. Des alten Kriegers Seelenruh'
6. Amarok, Zorn des Lammes
7. Das schwarze Gemälde
8. Vom Teaum, die Menschheit zu töten

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