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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Suffocation

Souls To Deny

LabelRelapse
styleBrutal death de maître
formatAlbum
paysUSA
sortiemai 2004
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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La scène death métal sans Suffocation, c’est un peu comme un metalleux sans son verre de bière, un concert sans sueur, un lendemain de pit sans bleus,… en clair, c’est du domaine de l’inconcevable ! De grâce, après une absence de cinq ans, Suffocation nous revient enfin en 2004 plus féroce que jamais, avec un album qui ne tardera pas à les remettre sur les rails des sommets de la scène US, comme s’ils ne l’avaient laissé qu’hier. Ce nouvel album est l’enchaînement direct avec l’un des joyaux du death métal, Pierced From Within. Autant dire qu’ils n’avaient pas le droit à l’erreur. Une solide production et la signature chez Relapse allaient conforter les New-Yorkais dans leur quête. Mais après une si longue absence, une petite mise à jour semble nécessaire…

Le line-up a subi quelques changements depuis le split du groupe, mais trois des membres d’origine se trouve toujours dans la formation.
Le principal compositeur de la formation, Terrance Hobbs, est bien présent au rendez-vous. L’essence même du groupe n’a pas eu trop de mal à revivre avec ce cador de la composition (qui révolutionna la musique en son temps). Les caractéristiques qui nous avaient fait craquer pour le groupe sont toujours là au niveau des guitares ; je parle bien évidemment de ces riffs impériaux ou autre mosh parts incisifs mêlés à un brutal death ultra efficace. La technique, l’un des éléments qui leur avait permis de se démarquer de la masse, est plus que jamais de mise ; "Tomes Of Acrimont" se trouve être une montagne de technicité.
Les vocales sont toujours assurées par le surhumain Frank Mullen, dont la voix d’outre tombe n’a pas faiblit d’un chouilla. Si vous attendiez un vieux s’époumonant et crachant ses poumons pour être au niveau, vous vous mettez le doigt dans l’œil jusqu’au coude : ce grand monsieur a gardé sa voix presque intacte !
Venons-en au dernier membre du line-up originel ; j’ai nommé la bête noire Mike Smith. Ce batteur afro-américain est un véritable poulpe quand il s’agit de s’exciter sur les peaux d’une batterie. Même si la batterie ne convainc pas sur un titre tel que "To Weep Once More", il ne s’est absolument pas calmé que ce soit en puissance ou en technicité, et le reste de l’album est bien là pour nous le prouver ! Il multiplie les offenses avec une double phénoménale, des blasts royaux, et nous achèvent avec divers breaks. On retrouve avec joie son jeu de mains si particulier alternant à merveille entre toms et cymbales, et son jeu de pieds si rapide, que même Woody WoodPecker pourrait en pâlir de honte.
Mais le groupe accueille aussi deux petits nouveaux ; Guy Marchais (ex- Internal Bleeding) à la guitare remplace le regretté Doug Cerrito et Derek Boyer s’occupe désormais de la basse.

Au niveau des compositions, l’univers glacial et oppressant, amplifié par la voix de Frank et les riffs glacés, nous rappelle l’empreinte des Suffo’ à ses plus belles heures. "Deceit", le morceau qui ouvre le bal est crescendo et cette montée en puissance symbolise parfaitement cet impressionnant retour en force dès leur premier contact avec leurs fans. Il ne laisse en aucun cas le temps à l’auditeur d’être déçus. Mais cet album recèlent de plusieurs tueries tel que "Demise of the Clones" ( qui est du même acabit que le fameux titre "Effigy Of The Forgotten" ; l'impression avoir d’aucune réelle ligne directrice, d’être étouffé, mais avec une colère dégagée qui atteint un niveau extrême! ), "Surgery Of Impalement" ou encore "Tomes Of Acrimont"…
Le morceau titre diffère de ses prédécesseurs, du fait qu’il ne convainc pas à la première approche. C’est seulement après une intro (gavante) de 1 minute digne d’un Mortician, que le groupe ouvre les hostilités… mais là pas de déclic ! Néanmoins, si la barre a été baissée instrumentalement, le refrain simpliste ( « Souuuls, Souls to Deny, Oppressed to a promised place ») nous fait mieux digéré ce titre.
En parlant de digestion, on remarque que certains morceaux sont parfois trop lourds ou trop indigeste pour nos cages à miel. Ainsi les débuts de "To Weep Once More" et "Subconsciously Enslaved" s’avèrent vraiment pénibles à passer, et cette difficile entrée en matière gâche surtout la qualité qui suit !

Suffocation était bien décidé à reprendre le flambeau là où il l’a laissé et on ne peut rester qu’ébahi devant un retour si fracassant. L’album reste dans l’esprit du groupe et apparaît comme l’évolution la plus naturelle après Pierced From Within. Les fans auront attendu longtemps, mais leur attente n’aura pas été vaine. Quand on voit la qualité des compos que le groupe propose, c’est à se demander pourquoi n’arrivent-ils pas encore à percer le niveau de l’ « underground ». On en vient presque à se demander si les deux afros américains du groupe, ne seraient un frein à une population métal encore trop « blanche »… désolant.
Mais Suffocation prend une autre dimension en live ; donc le mieux, c’est d’aller les voir en concert, vous en ressortirez aux anges. Mais pensez bien à laisser vos cervicales au vestiaire, sinon le headbangage intensif vous les brisera en moins de deux !


1. Deceit
2. To Weep Once More, Subconsciously Enslaved
3. Souls To Deny
4. Surgery Of Impalement
5. Demise Of The Clone
6. Subconsciously Enslaved
7. Immortally Condemned
8. Tomes Of Acrimont

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