Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Psykup

L'Ombre et la proie

LabelJerkov/Mosaic Music
styleMétal barré
formatAlbum
paysFrance
sortiefévrier 2005
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Après un premier album "Le Temps de la Réflexion" (pour le moins convaincant) sortie en 2002, les Toulousains de Psykup ont décidés de passer la vitesse supérieure avec ce second opus beaucoup plus métal dans le son, intitulé L'Ombre et la Proie.

La pochette tout d’abord représente sobrement un manège d’enfant trés fortement éclairé. Oser s'aventurer en quelque sorte dans le « manège enchanté musical » de Psykup, c’est être ébloui pendant longtemps, c’est ce que j’ai appris très rapidement à mes dépend en écoutant L’Ombre et la Proie, un album référence pour la scène métal française.

Le chant est lui partagé équitablement entre l’Anglais et le Français puisque cinq morceaux sont chantés en Français, et cinq autres dans la langue de shakespeare. Ce n’est pas une raison pour espérer comprendre toute les pensées de Psykup, tant les écrits sont parfois aussi barrés que la musique.

Psykup n’a pas essayé de donner une identité propre à l’album, et c’est la force de celui ci, d‘où la complexité autant d‘en parler que de lui coller une simple étiquette. Aussi bien au niveau de la zik’ que du duo Julien/MiLKa au chant, ça part dans tout les sens. On retrouve ce mélange dans le premier morceau « Love is dead » (LA chanson référence de l‘album). Après une intro avec chant mélodique, on a aussi bien des riffs métal très lourd (qui me font joliment penser à leur confrères de Gojira, puis à Dillinger escape plan sur certaines sonorités de guitares un peu plus tard), qu’un rythme typiquement Jazz, ou Rock, accompagné de chants soit mélodique, soit criard. Un premier morceau avec de nombreux changements de rythme, assez déstabilisant à la première écoute, mais chacun d'entre eux très bien amorcés à chaque fois. Si cette entame est énorme, « Do it yourself » et « Rock’ n roll assistance »(les deux pistes suivantes) n’ont pas à rougir puisqu’elles rivalisent complètement, dans leur homogénéité sur le son et le chant. Si « Do it yourself » a des changements de rythme encore plus poussés et un trip vocal encore plus énorme et varié, « Rock’ n roll assistance » est l’occasion, pour nous auditeur, d’apprécier la « Psykup touch » au niveau des paroles en français, sous ces timbres hardcore, mélodique, ou même parler, avec notamment le passage suivant très drôle mais vrai : " Tout ça pour dire que quand tu viens nous chialer ta mère, N'oublie pas que c'est elle qui te fait les courses ". On retrouve d’ailleurs cette tranche d’humour dans l’excellente « L’ombre et la proie », où deux membres de la team discutent entre eux d’un changement de look impératif de Psykup, pour faire plaisir au management (« La chèvre est prête, elle est bien arrivé par Chronopost, y’a plus qu’à l’ égorgée »). Deux minutes de blabla absurde, mais trés drôle, et une réflexion sur les modes récurrente de notre société ! Hormis cela, la chanson est assez rentre dedans. Des guitares brutasses et une batterie cognant sec très efficacement, bien meilleur que la plupart des chansons de l’album précédant. On note quand même une net accalmie sur les trois dernières minutes, avec un tempo plus mélodique.

Si le morceau « Amnésia » (4ème piste) marquait une net coupure dans le rythme effréné et les expérimentations hallucinantes des six premiers morceaux, la musique de Psykup va bien en contre sens sur la deuxième moitié du skeud (plus calme ou atmosphérique), à l’image de « Polder » et ses passages atmosphériques, ou encore la surprenante ballade à la gratte sèche « On ne sait jamais » (le seul titre au dessous des quatre minutes), qu’on aurait pu fouttre dans n’importe quel bon album de variété française. Le skeud se conclut par « Teenager génocide », où nous avons droit enfin, à nouveau, à deux minutes assez speed, avant que l’ambiance générale retombe dans la tranquilité amorcée sur les derniers titres.

Qu’on aime le métal qui fait du bruit ou le métal mélodique, on ne pourra qu’être conquis un minimum au final par cet album L’ombre et la proie, à défaut de l’aimer dans sa totalité forcément. Le trio de song « Love is dead », « Do it yourself » et « L’ombre et la proie » est tout bonnement hallucinant, je ne m’en lasse pas de les écouter, tant les différentes ambiances, tantôt lente, tantôt rentre dedans, sont énormément prenantes. Hormis cela, les chansons plus mélodique sont intéressantes et apaisantes, mais s’essoufle incontestablement un peu plus, notamment par leur longueur. Définitivement un groupe FR non conformiste, loin des Pleymo et autre « nowhere attitud ». Je vous conseille de l’écouter un bon nombre de fois afin d’en dégager toute sa richesse.

Psykup fait désormais partie des grands groupes de la scène FR métal. Difficile de dire vers quoi tendra à l’avenir Psykup musicalement, et c’est justement ça qui peut nous enchanter…


01. Love is dead
02. Do it yourself
03. Rock’n roll assistance
04. Amnesia
05. Your vision
06. L’ombre et la proie
07. Polder
08. Cynique amniotique
09. On ne sait jamais
10. Teenager genocide

Les autres chroniques