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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Keishah

Keishah

LabelVersus
styleNéo metal
formatAlbum
paysFrance
sortieavril 2005
La note de
U-Zine
7/10


U-Zine

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Keishah, groupe de néo metal formé en 2001, nous vient de Draguignan. Très rapidement, la team fait des concerts avec des groupes du sud tel que Eths, Psykup, Babylon Pression et Zombie Eaters, ce qui lui permet d’avoir la chance de se produire par la suite aux côtés des Mass Hysteria, Watcha, Tripod, and cie.
Après la sortie en 2002 de l’EP 4 titres Trip, nos gaillards sortent enfin en cette année leur première vraie galette de 12 morceaux, intitulé sobrement Keishah. Voyons un peu ce que celle ci a dans le bide…

Premier constat après l’écoute de l’album, l’ensemble est bien plus structuré, plus travaillé, plus mature que l’ep, on sent un cap de franchi par rapport à ce dernier, c’est indéniable. Fat et Jérôme, les deux chanteurs, combinent très bien leur deux chants plutôt très rap. Le premier est plutôt clair, tandis que le second est plus grave et grognard. Si le flow clair de Fat n’est pas toujours très convaincant, particulièrement sur « Explose » et « Effacée », il est en revanche plus agréable et intéressant sur les morceaux « Dans mon repère » et « Ce pouvoir ». Le chant plus grave de Jérôme me fait lui parfois penser à celui de Reuno (vocaliste de Lofofora) dans les intonations . Les paroles sont globalement intelligentes, comme dans « Ce pouvoir », où la médiocrité de certains groupes à cause du paramètre "argent" dans l’industrie de la zik' est joliment décrit ("On veut dompter l’audimat avec des rêves qu’on exploite, l’ascension immédiate, et des esprits qu’on formate").

Au niveau de la musique, sous les nombreux samples accrocheurs (de nombreux morceaux démarrent par un sample d’ailleurs), Les riffs de Nico ( qui n’hésite pas à citer parmi ses influences Dillinger escape plan et Meshuggah) et de Shob sont plutôt tranchants, bien que sonnant typiquement néo metal. Chaque morceau en lui même n’est pas toujours varié d’un bout à l’autre, mais mis bout à bout, entre le son entraînant de « Dans mon repaire » (la meilleure chanson pour moi), assez psychédélique de « Ton regarde m’effraie », et l’intro très punk de « Ce pouvoir », on a un ensemble plutôt diversifié un maximum.

Côté coup de cœur, écoutez donc en priorité « Dans mon repaire », « Elle s’éveille » (et sa très belle intro), « Le sang coule » et « Ce pouvoir », ces morceaux là me semblant au dessus des autres, grâce à des sonorités soit plus variées, soit plus originales. « Effacée » est la seule chanson à m’avoir totalement déplu.

Enfin, la ghost track musicale sans paroles de six minutes (se situant aprés la huitième minute sur la douzième piste) n’est pas dénué d’intérêt, au contraire, elle est très intéressante, grâce à ses sons de violon et de piano, ainsi que son atmosphère un tantinet mélancolique. Un bonus decalé du reste de la galette à ne pas laisser de côté.

Keishah signe un premier vrai album de très bonne facture pour du néo metal. Si vous aimez ce genre, jetez vous dessus sans souci, sans ça, le chant parlé risque de ne pas vous botter du tout si vous êtes amateur uniquement de thrash ou death par exemple. J’ai écouté le skeud avec un vif intérêt, mais ma passion pour le néo metal n’étant plus ce qu’elle était, Keishah parvient à faire décoller mes gibolles au plafond uniquement en live, grâce au bon panache de chaque membre. Il n’empêche que si certains pensaient que le « nü metal is dead », Keishah nous prouve le contraire.

1. Dans mon repaire
2. Explose
3. Elle s’éveille
4. Parasites
5. RLX
6. Ton regard m’effraie
7. Effacée
8. Le sang coule
9. 1termède
10. Une journée ordinaire
11. Ce pouvoir
12. Uniforme
(+ Ghost Track)