Chronique Retour

Album

20 juillet 2015 - Schifeul

Khaos-Dei

Tell Them Lucifer Was Here

LabelOsmose Production
styleBlack Metal
formatAlbum
paysFrance
sortieavril 2015
La note de
Schifeul
9/10


Schifeul

Dans l'équipe car il était là avant.

Formé en 2013, Khaos-Dei a sorti en avril chez Osmose ProductionTell Them Lucifer Was Here, son premier album. Et on va pas y aller par 4 chemins, on a ici tout simplement la tuerie de 2015 ! Mené par Patrick, connu plus récemment en tant que guitariste live pour Diapsiquir, il s’était surtout fait remarquer pour avoir été guitariste/chanteur de Seth sur l’album Divine-X. Le revoilà donc ici avec Khaos-Dei pour sortir un album que l’on reçoit comme un tir de canon de 75 mm : il ne reste plus que des bouts de viande çà et là pour témoigner de la dévastation. Car l’écoute de cet album est un véritable moment d’offensive armée, après une intro oppressante, Dans l’enfer Plombant déboule et c’est parti pour 38 minutes de guerre sale. Le black metal joué par le groupe est rentre-dedans, les riffs sont acérés, le chant, hurlé et possédé, est agressif en diable avec à l’arrière une batterie qui maintient le rythme soutenu de l’attaque avec une double pédale lancée sur la cadence d’une Hotchkiss Mle 1914. Il n’y a qu’a écouter le final de L’oeil pour se rendre compte de la puissance de destruction massive de cet album.

Car si les lyrics et le visuel sont plus marqués par un thème théologique, l'atmosphère qui se dégage de la musique de Khaos-Dei est bien martiale. Compréhensible lorsque l’on sait que certains membres sont militaires ou on fait l'armée. Cette ambiance de conflagration, couplé donc à un concept général de l’album plus religieux, donne ce mélange de divin et de baroud, rappelant les prêtres guerriers qui vont bénir les armées avant d’aller enfoncer eux-mêmes les crânes ennemis à coup de Morgenstern dans la lourde époque de Charlemagne. Mais tout cela cette fois au nom de Lucifer. Cette acoquinance avec l’armée est renforcée par des samples et des paroles tirés de chants militaires français (La Strasbourgeoise dans L’Office Du Divin, Le chant des marais) on pourrais même nommer Tell Them Lucifer Was Here album de la Légion, car la musique fait forcement penser à « Tiens, Voila du boudin » lorsque l’on voit le litron de sang qu'on déverse de la gueule à l'écoute de cet album.

Mais Khaos-Dei sait aussi varier sa musique, et au milieu de cette violence on trouve tout de même quelques moments d’accalmie, avec des interludes plus mélancoliques. D’ailleurs à l’écoute de cet album on ressent l’esprit de Dissection, qui plane et impose son ombre sur cette oeuvre, avec ce mélange de fureur hallucinée et de mélodies sombres, atrabilaires dont l’exemple le plus parfait est le titre Mort Naissante. On peut aussi noter que lors de certains de ces moments moments de répit, des intervention de Patrick se font entendre et laissent à penser que l’élaboration de cet album fut déjà un combat.

Vous l’aurez compris, Tell Them Lucifer Was Here, en plus d’être une des surprises de 2015, est un des album les plus intenses que j’ai pu écouter ces dernières années, à se procurer d’urgence pour prendre votre dose de violence légitime.

 

1.Une descente
2.Dans l'enfer plombant
3.Puis le vide
4.Et l'univers
5.L'oeil
6.Mort naissance
7.Tout en bas
8.Le chant des marais
9.L'office du divin
10.Anéanti

 

 

Les autres chroniques