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Album

02 juin 2015 - DarkMorue

Entrails

Obliteration

LabelMetal Blade Records
styleDeath Metal
formatAlbum
paysSuède
sortiemai 2015
La note de
DarkMorue
5.5/10


DarkMorue

Un mec qui écrit des trucs.

RAAAAAAH MAIS GENRE MAIS AAAAAAAH MAIS PUTAIN MAIS AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH
2015 m'énerve. Vraiment. Depuis le troisième trimestre de 2014 même. C'est un poil énervant de voir toutes les formations qu'on considère comme des valeurs sûres se péter la tronche chacune leur tour. Enfin non, pire : ne servir à rien. D'accord on a eu des belles grosses tueries récemment mais venant de groupes dont on attendait rien ou juste naissant. Mais là. Sulphur Aeon. Incinerate. Puteraeon. Psycroptic. Morgoth. Gorelust. Même nos vétérans si réguliers de Six Feet Under ont sorti un album pourri malgré leur carrière jusque là exemplaire, pour vous dire ! Que celui qui a pris cette dernière phrase au sérieux quitte la salle immédiatement. Mais bref, tout ça pour dire que si on a eu de la tuerie, on a aussi de la déception. Mais pas de la déception genre album pourri risible, non, juste le truc pas mauvais mais qu'on a aucune chance de réécouter plus tard dans notre vie. Bah "Obliteration" est de cette catégorie et mon Dieu ce que ça m'emmerde.

Parce que Entrails, ça tue. "The Tomb Awaits" ou l'album de Death Suédois le plus efficace des années 2010, un autre "Resurrection Through Carnage", ni plus ni moins. "Raging Death" commençait à patiner un peu mais foutait tout le monde à terre grâce à plusieurs titres imparables, le monument "Death League" en tête. Là, maintenant, le contraste est encore plus élevé et ça fait chier. Et donc cette fois... Bah on a l'album de Death Metal bateau et bas du front ultime, un peu celui pour quoi on a signé, mais en roue libre par rapport à ceux d'avant. Le repos sur les acquis par définition. Après, un truc qu'on peut pas enlever : bordel de merde ce que cette pochette est belle ! Il y a absolument tout, pas besoin d'en rajouter. Et aussi bon sang ce que ce titre d'ouverture tue tout. C'est pas compliqué, en bon premier morceau dévoilé, "No Cross Left Unturned" (c'est Darkthrone qui vont être contents) est une énorme boucherie d'une brutalité limite inédite chez nos Suédois, avec des riffs énormes et des blasts à foison qui collent au siège et font croire à l'album de l'année pendant ses quatre grosses minutes. Et on déchante.

Niveau auto-repompe sans imagination on atteint des sommets. Toujours rigoureusement le même genre, ce Death Old School qui fait la passerelle entre Entombed et Edge of Sanity, mais amoindri. Les guitares sont un poil plus en retrait et moins croustillantes qu'avant (z'avez voulu faire comme Puteraeon ? Mais il fallait paaaaaas raaaaah) de manière étrange, et le tout sonne bien plus clean. Bien trop clean. Jocke perd encore en coffre et livre une performance au micro pas incroyable, parlant de manière rauque plus qu'autre chose, heureusement que le batteur l'appuie souvent mais la puissance se perd. Déjà ces deux points aident pas. Et ensuite les compos... C'est pas compliqué. Il y a le premier titre d'un côté, et tout le reste de l'autre. Souvent on nous distille des petites leads sympathiques et plusieurs titres sont admirablement bien fichus, mais ça suffit plus. Niveau correct je pense déjà à la doublette "Midnight Coffin"-"Bonestorm", disposant toutes les deux de refrains imparables qui en font les tubes de l'album. Qui synthétisent de bons préceptes : pour faire un hit en Death, il faut trois choses : une bonne intro avec leads et lancement brutal, des couplets groovy et un refrain simple qu'on peut hurler direct parce que ses paroles sont écrites dans le nom du morceau. La Pop, c'est la vie.

Après, le reste, beuh. Ici et là on trouve des trucs vachement cools. Quelques trouvailles bien kitsch font relever la tête et sourire, comme le "Uh... I said Uh !" de "The Grotesque" ou cette surprenante reprise de La Marche Funèbre en leads tristes terminant la sinon nulle à chier "Epitome of Death". Mais sinon baaaah... Le pilotage automatique est total. Riffs sympas, rythmiques typiques, passages lents méga chiants, et voilà. On a guerre que "Abyss of Corpses" à se mettre sous la dent pour prendre cher dans notre gueule en fin de parcours, mais il est déjà trop tard et ça ne fait que précéder un titre final qui casse pas des briques. Je sais pas comment expliquer que le combo soit devenu si mollasson par intermittences, surtout que bon, c'est pas comme si la moitié du groupe jouait pas dans Birdflesh ou General Surgery. Du coup on va pas nous faire croire qu'ils ne savent pas faire. Et surtout qu'ils ne fassent pas semblant de tout déchirer le temps d'un unique titre en début de parcours pour dégonfler le ballon comme ça bowdel de diou...

Donc voilà. Ce Entrails est une franche déception. Pas un mauvais album parce que c'est un opus de Death bas du front comme on les aime, avec du riff et tout qui rentre dans la gueule, un morceau exceptionnel et 2-3 autres sympas. Le problème c'est qu'il vient de Entrails, un groupe qui avait su sur le temps d'un album et demi s'imposer comme un mastodonte sur qui on pouvait compter pour apporter tous les deux ans notre dose de tronçons. Et là... Bah on l'a pas, et à la fin de l'année plus grand monde écoutera cet album, tout juste on prendra plaisir à mater le poster qu'on a mis dans le salon, alors que "The Tomb Awaits" revient encore un peu partout malgré son côté seconde division ultime. Bien, donc maintenant on se retrouve même à se dire que c'était mieux avant avec des groupes véritablement nés dans les années 2010, ce coup de vieux quand même...

Tracklist :

1 – No Cross Left Unturned
2 – Epitome of Death
3 – Beyond the Flesh
4 – The Grotesque
5 – Obliterate
6 – Skulls
7 – Midnight Coffin
8 – Bonestorm
9 – Abyss of Corpses
10 – Re-Animation of the Dead