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Album

22 avril 2015 - S.A.D.E

Wiegedood

De Doden Hebben Het Goed

LabelConsouling Sounds
stylePost Black Metal
formatAlbum
paysBelgique
sortiemai 2015
La note de
S.A.D.E
7.5/10


S.A.D.E

Chroniqueur doom, black, postcore, stoner, death, indus, expérimental et avant-garde. Podcast : Apocalypse

Wiegedood c'est le regroupement de trois musiciens ayant déjà fait leurs preuves au sein de diverses formations underground et qui annonce son premier album dans la veine post black metal. Et comme toutes les niches du black metal qui se développent en ce moment (atmosphérique, ambient et j'en passe) difficile de savoir ce que cache l'étiquette accolée sans avoir posé une oreille dessus.

La pochette donne un premier contact très appréciable, un paysage froid et torturé avec comme seul artefact humain un totem de branche. Un contact austère donc mais qui offre déjà suffisamment de mystère pour s'immiscer avec intérêt dans la musique.

Et si la pochette peut exprimer une sorte de sérénité, quelque peu nébuleuse certes, les premières mesures de De Doden Hebben Het Goed révèlent une colère dense et cassante. Le son est acéré, les riffs étendus tout en gardant une intensité douloureuse sur la durée et la batterie blast sans relâche, alternant les cymbales pour marquer les différentes séquences. Quant au chant, les paroles sont éructées dans un style très écorché. Si tout cela peut paraître terriblement agressif sur le papier, le rendu sonore est bien moins opaque que l'on pourrait le penser.

Et puis il y a bien évidemment les passages d'où provient l'étiquette post évoquée plus haut. Sans préambule la plupart du temps, les morceaux s'arrêtent et prennent le temps de s'apaiser dans des séquences d'accords doux et tristes, avant qu'une nouvelle séquence purement black metal reprenne la suite. Il faut reconnaître que sur les premières écoutes le procédé semble un peu artificiel, impossible de bien comprendre l'intérêt de rupture aussi abrupte. Et puis, au fur et à mesure, l'intérêt de la chose n'est plus questionné, la synthèse se fait d'elle-même, les atmosphères pacifiées retrouvent un écho plus tard dans le morceau, avec, derrière l'arête des guitares un arrangement discret dont la douceur s'incruste sans problème à la colère ambiante.

De manière paradoxale pour un style où le développement d'un titre est crucial, les deux morceaux les plus courts sont les plus réussis. En effet Kwaad Bloed et De Doden Hebben Het Goed ressortent avec une identité plus marquée dans cet album où l'homogénéité est maitresse. Le premier prend un ton plus grave, les guitares jouent moins la carte de la froideur hostile et l'accalmie finale s'en retrouve mieux intégrée. Quant à De Doden Hebben Het Goed c'est plus sa place dans l'album qui lui offre une occasion de se démarquer, c'est le premier mid-tempo sur une séquence purement black et elle est plus que bienvenue à ce stade. Parce que depuis le début de l'album, c'est monoblastique en dehors des passages épurés et tout agréable que soit le blast en quantité, au bout d'un temps, une légère variation n'est pas malvenue. Le morceau offre donc une lourdeur assez nouvelle, même si la variété du jeu de batterie reste moindre, grosse caisse/caisse claire en noires avec doubles croches à la cymbale et c'est bien tout.

Wiegedood s'engage dans le black moderne avec un esprit de sobriété assez marqué. Comme premier album De Doden Hebben Het Goed est plutôt réussi, on y trouve de bonnes idées mises en place avec une composition assez simple et une production qui colle parfaitement à la musique. Je pourrais noter comme seul bémol le petit manque de variété à la batterie pourrait être reproché aux Belges, mais ce serait renier ma passion pour Darkthrone alors je ne le ferai pas (mais à quoi sert cette phrase dans ce cas ?). Quoiqu'il en soit, un premier album solide qui intéressera les curieux des nouveautés black metal.

01.Svanesang
02.Kwaad Bloed
03.De Doden Hebben Het Goed
04.Onder Gaan

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