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mercredi 11 février 2015

Hellfest 2013 - Dimanche (jour 3)

Open air - Clisson

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

DIMANCHE 23 JUIN

Liste des groupes commentés :

Haemorrhage - Svart Crown - Truckfighters - Krisiun - Inquisition - My Sleeping Karma - Mustasch - Cryptopsy - Riverside - Seth - Graveyard - Danko Jones - Pig Destroyer - Mass Hysteria - Ihsahn - Newsted - Misery Index - Voivod - Korpiklaani - Gojira - Wintersun - Dark Funeral - Down - Stone Sour - Punish Yourself - Volbeat - Ghost - Atari Teenage Riot

Haemorrhage 
Altar
11:05 > 11:35

David : Quoi de mieux à l’heure du p’tit déj’ qu’un bon concert d’Haemorrhage? Le plat servi par les Espagnols s’annonce savoureux : du gore grind bien groovy avec son lot de références rappelant qu’on n’est pas en face de poètes balançant du Baudelaire ! Les deux guitaristes sont habillés en chirurgiens ensanglantés, alors que la belle bassiste Ana arrive en infirmière. On aimerait pas être soignés par ces gars-là en tout cas ! Le frontman, Fernando « Lugubrious » Errazquin, est lui complètement recouvert de sang (du faux j’imagine… petite bite !), et illustrera sa prestation de danses folkloriques entraînantes nous donnant envie de bouger notre boule aussi ! Entre les morceaux joués, on le voit s’éclipser puis revenir avec de petits trophées qu’il aime nous montrer : un cerveau, un bras, qu’il s’amusera à faire semblant de manger. Sympa pour le show ! Rajoutons quelques tubes de l’été bien connus du groupe (« I’m A Pathologist ») et on obtient un super concert, parfaite entrée en matière de ce dimanche !

Schifeul : Pour rattraper l'annulation de dernière minute de l'an dernier, voici venir les foufous chirurgiens de Haemorrhage pour un set bien fun sur leur goregrind bien groovy avec un chanteur couvert de sang qui fait le mariole ! Et v'la que je mange une jambe par-ci ou que je danse comme un gogole par-là ! Enfin ça, il n'est pas le seul tant la musique est hyper dansante ! Très bon set pour se remotiver avant d'entamer cette dernière journée !


Svart Crown 
Temple
11:40 > 12:10

Hraesvelg : Arrivé sur la fin du set j’en ai été pour mes frais : le groupe assure toujours autant ! Puissant, racé, carré, efficace ! Les nouveaux titres passent aisément l’épreuve des planches, les anciens déboîtant toujours autant : un vrai moment intense de plaisir partagé ! Ah, et Ranko est juste une brute : première fois que je le vois officier hors Otargos … bah ça poutre ! Prochain passage en salle à ne pas manquer, cette fois-ci …

Setlist:
Intro
Apocalyptic Triumph
Into a Demential Sea
In Utero
Nahash the Temptator
Ascetic Purification
Revelatio

Truckfighters 
Valley
11:40 > 12:10

Shawn : Rentrer sur le site du Hellfest pour le 3ème jour et entendre directement depuis l'entrée Desert Cruiser, le titre qui ouvre leur album Gravity X, devenu culte dans le milieu de la fuzz-musique, ça n'a pas de prix et ça attire l'oreille vers la Valley. Effectivement, tout ce que j'ai pu lire, voir ou écouter à leur sujet est avéré. Gros son, et une foule, ma foi, relativement fournie pour un concert sous la Valley si tot dans la journée. Ambiance desert rock sans prétention par des musicos inspirée, impec' pour se mettre dans le bain dès le matin d'autant plus que nous avons même droit à un titre exclu, encore sans nom, à venir sur le prochain album. A revoir en salle pour réellement apprécier !

Setlist:
Desert Cruiser
Atomic
Majestic
(Unknown)(Untitled new song from their unreleased album*)
Monte Gargano
Traffic


Krisiun 
Altar
12:15 > 12:45

David : Ouh les sauvageons! Alors qu’il est l’heure de se restaurer, les Brésiliens préfèrent nous foutre des mandales dans les dents. Et on en redemande ! Le trio démarre tambour battant leur (trop!) courte prestation avec “Kings Of Killing”. Et si on s’attendait à voir les trois jouer vite et bien tout en occupant parfaitement la scène, on s’attendait moins à avoir un son aussi bon à cette heure-ci sous la Altar ! Les fans de brutal-death (trop peu servis durant ce week-end) étaient bien présents en tout cas, la tente était bien remplie malgré l’heure : si le public avait faim, c’était plutôt de violence que des stands dégueulasses du Hellfest ! Les titres s’enchaînent à toute vitesse, avec des extraits de toutes les époques du groupe (« Vengeance’s Revelation » pour les fans old school mais aussi « Combustion Inferno » ou « Vicious Wrath » pour les sorties plus récentes) qui ont tous un point commun : LA VIOLENCE. Un show parfait auquel j’aurai juste deux petits trucs à redire : tout d’abord pour chipoter la non-présence de « Bloodcraft ». Et ensuite, un reproche que j’ai aussi fait en 2011 : il manque clairement un second guitariste, non pas scéniquement puisque le groupe se débrouille très bien en trio, mais musicalement lors de certains passages (alors que sur album on a bien deux guitares). Bon allez j’arrête de faire mon rabat-joie et j’ouvre les fesses. Encore !

Hraesvelg : Ce qui est bien avec ce groupe c’est que c’est la même histoire qu’avec Napalm Death : toujours à peu près la même chose, à quelques titres près, et c’est ça qui est bon ! Certains se lassent après les avoir vu deux fois, perso je prends un grand plaisir à retrouver un groupe qui assure autant ! Comme à l’accoutumée la batterie dévaste tout, appuyée par un son exceptionnel, comme j’ai rarement connu sous la tente. Bref : ça défouraille sec, sans temps morts, sans pitié, sans fioriture, sans vraiment de grande originalité non plus mais on est pas venu là pour ça, mais bien pour se prendre une bonne calotte derrière les oreilles, et Krisiun nous l’applique bien comme il faut !

John : Le trio brésilien refoule une nouvelle fois les planches du Hellfest pour la troisième fois, un show qui ne sera pas mémorable malgré le fait qu’ils bénéficient d’un excellent son (pour une fois sous la Altar…). Un show carré mais vite expédié sans réelle conviction, mais après tout il est 12h et les brésiliens n’ont pas l’air très frais. Tant pis, je prends quand même un « Vicious Wrath » et direction les stands de restauration !

Setlist:

Kings Of Killing
Combustion Inferno
The Will To Potency
Vicious Wrath
Vengeance’s Revelation
Blood Of Lions

Inquisition 
Temple
12:50 > 13:30

87 : Inquisition, de bon matin, y a pas à dire, ça fait du bien. Le duo Colombien n’a pas usurpé sa réputation de killer, que ce soit niveau musical ou scénique. Le show donné ce dimanche était à l’image de la musique du groupe : ravageuse, sombre, glaciale. Très peu communicatifs, ces vieux briscards de la scène enchaînent les titres et traversent leur set sans sourciller, de quoi brandir bien haut les capitales au terme de Black Metal. Le pari n’était pas forcément gagné, jouer un matin, un dimanche, en plein jour, le risque que l’atmosphère ne s’épaississe pas était bien présent, mais c’était sans compter sur le talent et la conviction manifeste des deux musiciens qui connaissent parfaitement leur propos, justifiant les 20 ans de carrière du groupe. Il faut un vrai savoir faire pour tenir la scène avec juste un batteur et un gratteux / chanteur. Inquisition sait le faire. Certains seront largués sur le côté de la route, le reste sera admiratif.
Une méchante claque dans la gueule. Incontestablement mon meilleur concert du fest.

Balin : L’alcool m’ayant fait manquer Krisiun (déjà vu plusieurs fois mais c’est toujours bien en live), je pénètre sur le site du festival peu après midi pour être le mieux placé possible pour assister mon cinquième concert d’Inquisition (quand on aime, on ne compte pas). Même si l’heure à laquelle le duo americano-colombien foule les planches de la Temple me révulse toujours autant, Inquisition livrera comme à son habitude un concert dantesque (toujours mon favori du festival même si Manilla Road lui pique un bout du podium ce coup-ci). Le son est bon, la setlist aussi (très classique encore une fois). Dagon sera un peu moins communicatif que les dernières fois mais cela peut se comprendre, vu le faible temps de jeu. Ce concert prouve également à quel point Inquisition est devenu un groupe « à la mode » depuis la sortie du très bon dernier opus vu le nombre de personnes assistant au show. Qu’importe, Inquisition prouve encore une fois qu'ils sont uniques, et surtout, grands. (Le plus grand groupe de Black Metal ? Chacun son opinion, pour ma part cela fait plusieurs années que j'en suis convaincu). Hail Satan !

Hraesvelg : Alors je dois faire partie des trends, mais je n’ai découvert ce groupe que sur le tard, et bien m’en a pris : un univers vraiment personnel, un duo auquel il ne manqué rien, une énergie mêlée de froideur à la fois communicative et distante, un frontman charismatique (si on excepte ses espèce de grosses médailles, genre prix du comice agricole d’imitation du coassement du Phyllobate Terrible). Un set exceptionnel, de ceux dont seuls sont capables les grands du Black Metal, et qui parviennent, dans des conditions peu évidentes, à faire ressentir la quintessence de cet art et partager dans le même temps un univers particulier, plus éloigné des sentiers battus que ce qui pourrait sembler de prime abord. Inquisiton est venu, a vu, a vaincu et m’est avis que ce n’est pas leur dernière date sur nos terres au vu des fréquentes incursions qu’y fait le groupe.

Setlist:
Embraced by the Unholy Powers of Death and Destruction
Nefarious Dismal Orations
Those of the Night
Crush the Jewish Prophet
Desolate Funeral Chant
We Summon the Winds of Fire (For the Burning of All Holiness)
Command of the Dark Crown
Where Darkness Is Lord and Death the Beginning
Ancient Monumental War Hymn
Astral Path to Supreme Majesties

My Sleeping Karma 
Valley
12:50 > 13:30

Shawn : Curieusement, c'est l'un des groupes que j'attendais le plus de cette journée, malgré leur peu de reconnaissance de part le grand public. My Sleeping Karma, c'est en général ce que j'écoute lors de mes siestes dominicales où parfois en m'endormant les soirs. Une musique planante, avec une absence totale de saturation, qui invite au voyage, à la méditation et à l'ouverture. Un groupe, pas forcément metal au niveau du son, mais qui l'est pourtant totalement dans l'esprit. Et sur scène, c'est exactement la même chose : une formation en transe invitant le public à entrer dans un état de méditation. On ferme les yeux et on se laisse porter par leurs rythmiques tout en calme. Ephedra sera à mon sens le point d'orge du concert. Excellent, à voir et revoir sans modération.

Setlist:
Pachyclada
Ahimsa
23 Enigma
Ephedra
Tamas

Mustasch 
Main Stage 01
13:35 > 14:15

Michaël : Mustach. Toujours à la recherche de franche rigolade en ce dimanche matin pluvieux, quoi de mieux que d'aller voir un groupe avec un nom aussi ridicule ? Heureusement, le résultat sur scène est moins risible. Un genre de hard rock/métal avec un chanteur/guitariste allemand qui sent bon la bière et la déconnade. Il tape la pose, raconte des conneries, va boire la bière que les fans du premier rang lui tendent (et leur rendra d'ailleurs la pareille en allant tous leur taper la bise à la fin du concert (et rouler une galoche à une jolie fille au passage). Bref, du bon rock burné made in Germany qui fut un instant plutôt fun compte tenu de la météo. Pas le plus original des groupes mais une petite douceur acidulée le matin.

Setlist:
Heresy Blasphemy
Mine
Down in Black
It's Never Too Late
Bring Me Everyone
Black City
Speed Metal
Double Nature
I Hunt Alone
I Will Always Love You
(Whitney Houston song)


Cryptopsy 
Altar
13:35 > 14:15

Balin : Autant le dire maintenant, j’ai été le premier à crier au scandale et à cracher sur le groupe à la sortie du honteux The Unspoken King. Fan absolu des deux premiers opus des canadiens, les derniers efforts du combo me sortent en effet par les oreilles, y compris le petit dernier « censé » faire remonter le groupe dans l’estime des fans. Pari raté pour ma part. Pourtant je me souviens encore de la baffe prise en live au Neurotic Deathfest en mai dernier. Et bien ce sera encore une fois une jolie petite baffe que me colleront les canadiens en ce jour (mais quel batteur ce Flo Mounier, mais quelle machine) ! Le nouveau chanteur assure également comme un chef. Ok ce n'est pas Lord Worm, mais franchement, il m'impressionne vraiment, de part sa voix et de sa présence. Le son est correct, et niveau setlist c’est quasiment la même qu’un mois et demi plus tôt (notons tout de même le magnifique ajout de Benedictine Convulsions, tiré du chef d’œuvre None So Vile). Quelques morceaux des opus plus récents, cela parait logique, et ce à quoi le public semble bien réagir. Mais que dire lorsque le groupe balance des classiques comme Graves of the Fathers, le monumental Slit Your Guts ou encore la classique Phobophile ? C’est l’orgie dans le pit, les fans de la vieille heure se réveillent et Cryptopsy prouvent aux curieux qu’ils faisaient partie des maitres du brutal death au début des 90’s. Mention spéciale également au Medley des morceaux de Blasphemy Made Flesh (Pathologic Froliiiccc)!

David : Heureusement que le dimanche a quelque peu rattrapé l’affiche niveau brutal-death, puisqu’après Krisiun on aura le droit sous la Altar à LA prestation de ce Hellfest 2013. Oui, Cryptopsy est de retour avec un putain d’album (sobrement nommé « Cryptopsy »), et OUI Cryptopsy c’est foutrement bon sur scène ! Oubliés les « Once Was Not » (qui avait son charme malgré tout) et « The Unspoken King », le groupe veut poutrer au maximum et ce dès le coup d’envoi avec « Two-Pound Torch », le titre d’ouverture du petit dernier. Et BIM prends ça dans ta face : un son massif (avec une bonne entente de la basse, ça fait plaisir), un vocaliste (buiiiiiiiiiiiii) qui se fait bien entendre et qui a décidé de ranger au placard son chant clair, des zicos qui jouent parfaitement tout en se déchaînant sur scène et en faisant passer une envie de tout défoncer bien communicative… Le public l’aura d’ailleurs bien compris, car même s’il était moins nombreux que pour Krisiun, il était bien motivé ! Et que dire de Flo Mounier, l’exceptionnel batteur du groupe Québécois, qui offre une assise bien confortable sur laquelle peuvent se reposer ses camarades, et ce sur des morceaux d’une technique assez folle. Un véritable pilier pour Cryptopsy, et qui plus est le dernier membre « originel » (j’entends par là, qui a joué sur tous les albums) du groupe.

« None So Vile » sera sans surprise l’album le plus représenté du groupe, et c’est tant mieux car ça reste leur meilleur. Avec « Benedictine Convulsions », « Graves Of The Fathers » et « Slit Your Guts » (joué un peu plus rapidement que sur album), le groupe fait étalage de sa violence et de sa technicité. Et c’est pas comme si on parlait de violence gratuite : les compos de Cryptopsy laissent la part belle aux passages groovy qui mettent à l’épreuve la nuque de tout metalhead. Une intelligence dans la compo qu’on ressent même lorsque les Canadiens se décident à jouer de leurs débuts, avec un medley de l’album « Blasphemy Made Flesh » : les extraits de « Defenestration », « Born Headless » ou encore « Swine Of The Cross » sont parfaitement imbriqués pour nous offrir plus de 7 minutes condensées au maximum. Quelle orgie ! Le show s’achèvera par un dernier morceau de « None So Vile », « Phobophile ». Putain de merde, je me suis pris dans la gueule le meilleur concert du Hellfest 2013, ni plus ni moins !

Hraesvelg : WOW, LA violence ! Autant la jonction des deux scènes extrêmes m’a plutôt gonflé cette année, autant là je serais aller les voir de toute façon, par principe, pour me faire une idée sur les critiques qu’a subi le groupe à une époque et du coup j’ai été bien contant de n’avoir qu’à pivoter pour me prendre ma branlée. Sans maîtrise, la puissance n’est rien qu’ils disaient : Cryptopsy maîtrise indéniablement son sujet … la violence sonore à son paroxysme !!! Et c’est suffisamment intelligemment fait pour laisser des passages de mid-tempo : un peu comme si en essayant de noyer quelqu’un, on lui laissait mettre la tête hors de l’eau juste assez pour qu’il espère, et faire durer le plaisir plus longtemps … vraiment sadique et éprouvant ! Encore que ce soit au fond un plaisir d’être maltraité ainsi. Bon, à la rigueur, s’il devait y avoir un défaut dans ce set hors norme, ce sont les intervention en québécois qui ruinent un peu le truc. Bel effort mais sur un set aussi brutal, le son doucereux de cette belle langue, hein, franchement …

Schifeul : "Allez viens pour Cryptopsy, au moins un morceau !" Voilà ce que m'a sorti mon camarade Steven. Bon, comme il était tout triste ce matin, j'ai décidé de lui faire plaisir et de l'accompagner, et grand bien m'en a fait car ce concert fût juste énorme ! Bon, au début, j'ai un peu flippé avec les grattes qui faisaient du treu treu technique à la gomme, mais en fait c'est carrément bien passé, surtout grâce au chanteur qui assurait, même si on comprend rien quand il s'exprime en québécois ou quand il chante, car ça ressemble plus à 45 min de "HIIHUUUUUU HIIHUUUUUU HIIHUUUUUU" mais comme c'est placé correctement, bah c'est cool.

Setlist:
Two-Pound Torch
Benedictine Convulsions
White Worms
Graves Of The Fathers
Medley Blasphemy Made Flesh
Slit Your Guts
The Golden Square Mile
Phobophile


Riverside 
Main Stage 02
14:20 > 15:00

Michaël : Riverside, ce sont les intellos du festival. Une musique assez lente, très recherchée, complexe mais qui malheureusement ne rend pas terrible en festival. De l'aveu même de Mariusz Duda, ils ne sont pas un groupe fait pour les festivals mais heureux de participer au nom de la diversité. Et c'est bien cela qui compte. Car le public très clairsemé en ce dimanche matin ne semblera pas très convaincu par la musique du quator malgré tout le talent présent sur scène. La faute à une heure de programmation pas très clémente et à un style musical qui prend tout son envol (à mon sens) dans une plus petite salle. On aurait aimé les voir sous l'Altar ou le Temple.

Seth 
Temple
14:20 > 15:00

87 : On connait bien la réputation de Seth et tout le ramdam qui s’est créé suite à leur retour avec The Howling Spirit, comme si la scène black hexagonale n’avait que lui à se mettre sous la dent et n’avait jamais rien sorti d’intéressant depuis Les Blessures de l’Ame. Ne les ayant jamais considérés comme les fers de lance de la scène, mais ayant trouvé leurs skeuds de bonne facture, c’était l’épreuve du live qui déterminerait chez moi si tout le foin autour du groupe était justifié. Eh bien malheureusement non, la faute à une set list axée sur leur dernier album ? A un son un peu fouillis ? A la fatigue qui commençait à se faire sentir ? Je ne saurai trop dire, car objectivement le charisme des mecs en impose, on sent qu’il y a de l’expérience scénique derrière tout ça et que Seth est bien content de se trouver là. Le public aussi, totalement acquis à sa cause répond comme un seul homme aux titres qui s’enchaînent plutôt bien, mais qui n’auront absolument rien suscité d’autre chez moi que le sentiment d’une succession de bons morceaux, interprétés par de bons musiciens. Mais non, je ne suis pas parvenu à rentrer dedans et suis ressorti un peu déçu du concert.

Hraesvelg : Encore un groupe qu’il me tardait de voir, étant fan de longue date mais ne connaissant pas franchement la récente discographie du groupe (« Divine-X » m’avait suffi ...). Le groupe commence par l’excellentissime « Let Me Be the Salt in Your Wounds » et là je sens comme un je ne sais quoi qui manque : le son est pas trop mauvais, le chanteur plutôt charismatique, Alsvid praline comme il se doit, mais il y a un truc qui ne passe pas, ou qui ne se passe pas plutôt. Je m’accroche en me disant que ça va forcément finir par arriver : bim : « La Quintessence du Mal ». Bon, le titre a été réarrangé, ça peut se comprendre du point de vue d’ Heimoth qui a du le jouer à outrances mais bon, « ça en perds » comme on dit. Il y a un truc qui ne passe pas non plus au niveau du rythme : Seth n’a jamais été un groupe de Brutal Black, Alsvid n’a pas a sortir les plans qu’ils pratiquaient pour Enthroned, mais rien à faire ... la mayonnaise refuse de prendre. Dommage, pour un groupe dont j’attendais beaucoup. Un jour sans, peut être de ma part d’ailleurs qui n’ai pas réussi à rentrer dedans alors que ça bougeait bien autour de moi. Une prochaine fois … peut être.

Shawn : Ayant déjà vu Seth à deux reprises depuis son grand retour, j'avais déjà eu l'occasion de juger de leur capacités scéniques, notamment au Motocultor Festival où la formation m'avait mis une belle raclée. Depuis, The Howling Spirit est sorti (un album relativement insipide à mon gout, duquel je n'ai rien retenu), et le groupe est enfin sur scène au Hellfest, une place bien mérité. Seulement, rejoignant l'avis de mes deux collègues, Seth semble être dans un jour sans, peut-être sous le coup du stress de jouer dans un tel lieu. Quoi qu'il en soit, je suis passé totalement au travers de leur set, ne restant que pour entendre ... A La Mémoire de nos Frères, qui semble pourtant très loin de l'originale puisque légèrement réinterpreté. On y perd malheureusement au passage tout ce qui faisait la classe et la beauté de ce titre. Grosse déception ...

Setlist:
Let Me Be The Salt In Your Wound
La Quintessence Du Mal
Die Weihe
Scars Born From Bleeding Stars
Killing My Eyes
In Aching Agony
…A La Mémoire De Nos Frères

Graveyard 
Valley
14:20 > 15:00

Balin : Seul moment « posé » du week end pour ma part, j’attendais énormément de Graveyard, jeune formation suédoise dont je suis fan absolu que j’avais découvert avec leur second opus, le génial Hisingen Blues. Désormais forts de trois albums (le dernier étant un peu en dessous du reste, mais qu’importe), le jeune quatuor suédois proposant une musique ayant pour influences principales Black SabbathLed ZeppelinThe Rolling Stones et j’en passe avait tout à fait sa place sous la Valley en ce dimanche après midi. Et preuve en est. D’une foule assez parsemée en début de set à un public assez compact en fin de concert, les suédois ont fait forte impression à Clisson. Avec une setlist faisant la part belle au dernier album, le groupe n’en oublie pas ses classiques ainsi que les tubes d’Hisingen Blues pour mon plus grand bonheur. Le son est à la hauteur, les applaudissements en fin de show également. J'ai peur de ne pas pouvoir les revoir avant longtemps et rien que pour cela, merci le Hellfest. La grande classe, j’en veux encore !

Setlist :
An Industry of Murder
Hisingen Blues
Seven Seven
Slow Motion Coutdown
Thin Line
Ain’t Fit to Live Here
Buying Truth (Tack & Forlat)
Endless Night
Evil Ways

Danko Jones 
Main Stage 01
15:05 > 15:50


Setlist :
Had Enough
Play the Blues
First Date
Just A Beautiful Day
Full of Regret
Legs
Sugar Chocolate
Lovercall
Cadillac
Mountain

Pig Destroyer 
Altar
15:05 > 15:50

Balin : En tant qu’énorme fan des américains, je me devais d’être présent pour le show de Pig Destroyer, surtout qu’il s’agissait du seul concert de grind du week-end pour ma part. Vu la branlée que j’avais pris au Neurotic Deathfest (Mai 2013), j’étais particulièrement curieux de voir ce que cela donnerait sous un chapiteau. Résultat : Ca l’a fait, mais moins bien quand même. Mais je ne sais même pas pourquoi à vrai dire (hormis le son qui aurait pu être un poil meilleur). Niveau setlist, c’est la même et il y a de quoi faire (même si je regrette qu’il n’y ai pas plus de morceaux de Terryfier, Prowler in the Yard et Phantom Limb). Les nouveaux morceaux passent très bien l’épreuve du live, Scott Hull prouve qu’il est un guitariste d’exception et Adam Jarvis confirme qu’il est un des batteurs les plus hallucinants du circuit actuel. Ajoutons à cela un J.R Hayes un peu plus calme qu’à son habitude et l’habituel Blake Harrisson aux machines (qui ne sert pas à grand-chose mis à part headbanguer et balancer quelques samples ici ou là). Mais je ne sais pas, il manque un truc cette fois-ci … Au final un bon concert qui restera dans l’ombre de celui du Neurotic …

David : On va rester dans la violence avec Pig Destroyer, groupe que j’ai découvert sur le tard mais qui m’a vraiment botté l’arrière-train avec son dernier album, « Book Burner ». Je m’attendais à un truc vraiment dingue… et j’ai juste eu un bon concert, ce qui n’est déjà pas si mal. Les morceaux sont parfaitement retranscris, avec une grosse partie de la setlist pour « Book Burner » (dont l’excellent « Sis »), le chanteur J.R. Hayes se démène bien sur scène. En batteur monstrueux, Adams Jarvis se pose là aussi en sérieux concurrent : ça tape vite et fort ! La curiosité vient de Blake Harrison qui se trouve sur le devant de la scène, derrière une table de programmation. Les samples prenant une place importante dans la musique de Pig Destroyer, ça semble logique.
Sauf que ces samples prennent une place trop importante pour un concert à mon goût. Les morceaux sont régulièrement coupés, parfois trop longtemps, ce qui casse un rythme qui devrait être soutenu, vu la longueur courte des morceaux et le style GrindCore pratiqué par les Américains. On se dira de temps en temps « ça y est là c’est parti », puis en fait ça ne décolle jamais complètement, même lorsqu’un fan déguisé en cochon vient sur scène ; par envie de se faire maltraiter sans doute. Un concert qui restera donc bien trop sage. Dommage !

Mass Hysteria 
Main Stage 02
15:55 > 16:40

David : J’ai jamais aimé Mass Hysteria sur album, mais sur scène je dois dire que si on passe outre le discours franchouillard assez ridicule du groupe, ça déménage ! Malgré un son qui s’envole quelque peu à cause du vent, les compos sont parfaitement audibles et qu’on apprécie ou pas la musique de Mass Hysteria, on ne peut nier qu’il se passe des choses sur scène : ça saute de partout, le vocaliste Mouss est très communicatif avec le public, qui le lui rend bien en enchaînant les Wall of death, pogos, circle pit…

Dommage que le tout soit gâché par un discours qui m’a semblé un peu puéril (« le metal c’est bien, le rap c’est mal » « on parle pas assez de nous à la télé bouh » « positive attitude yeah »), mais qui apparemment trouve écho auprès du public présent devant la Main Stage 2. Soit. Dans tous les cas, les Parisiens sont doués pour mettre un sacré bordel, Mouss et ses deux guitaristes Nicolas et Yann auront même la brillante idée d’aller se foutre en plein milieu de la fosse, pour demander au public de faire un circle pit autour d’eux ! Si on se marre en voyant le spectacle de l’œil du cyclone se refermant sur les trois membres de Mass Hysteria, on se rend vite compte à quel point ces derniers vont galérer à se sortir de ce merdier, si bien que pendant quelques minutes on n’entendra plus que les vocaux, la basse et la batterie ! Fun, d’autant que pour faire la fête sur « Furia », les Mass vont inviter les membres de The ARRS et du Bal Des Enragés. Et ça en fait du monde ! J’aurais au final passé un bon moment, même si c’est pas ça qui me fera acheter un skeud de Mass Hysteria.

Setlist :
Positif à bloc
Tout doit disparaître
World on Fire
Une somme de détails
L'Esprit du temps
L'homme s'entête
Pulsion
Vertige des mondes
P4
Contraddiction
Furia


Ihsahn 
Temple
15:55 > 16:40

Setlist :
On the Shores
Arrival
The Paranoid
Frozen Lakes on Mars
A Grave Inversed
The Grave

Newsted 
Main Stage 01
16:45 > 17:35

John : Quelle plaisir de revoir la trogne de Jason Newsted qui avait disparu de la circulation depuis son départ de Voivod ! Cependant, restons honnête, si l’on est tous devant la mainstage c’est plus pour voir le mythe et espérer des cover de Metallica plutôt que pour écouter ce qu’il propose aujourd’hui avec son groupe, car musicalement il faut reconnaître que ce n’est pas franchement terrible. Il aura fallu attendre le dernier titre pour enfin entendre « Whiplash » que Jason chantait déjà régulièrement en live lorsqu’il était encore chez les Mets, c’est ce que nous attendions, nous sommes servis, merci Jason !

Setlist :
Heroic Dose
Soldierhead
...As the Crow Flies
Godsnake
Long Time Dead
King of the Underdogs (followed by Creeping Death bridge)
Twisted Tail of the Comet
Skyscraper
Whiplash (Metallica cover)

Misery Index 
Altar
16:45 > 17:35

Balin : Inutile d’y aller par quatre chemins, Misery Index en live, c’est l’assurance poutre. En plus d’avoir eu un des meilleurs sont du festival, ce sera également un des plus féroces pits. En effet, Misery Index n’en finit plus d’accroitre sa popularité (parfaitement méritée au passage). Preuve en est avec un public venu en nombre (comparé à leur prestation en 2009, cela n’a rien à voir). Comme depuis quelques temps déjà, la setlist est quasiment entièrement consacrée au dernier album en date, l’excellente Heirs to Theivery dont sont tirés pas moins de cinq titres. Pour le reste, nous aurons droit à un Demand the Impossible, issu de Retaliate ainsi que du d’ors et déjà classique Traitors, titre éponyme de l’avant dernier opus des américains. Le quatuor semble heureux de revenir fouler les planches de Clisson, et le public encore plus. Au final un excellent concert, comme toujours avec Misery Index !

David : Le programme de la Altar nous aura gâtés en ce dimanche ! Et avec Misery Index, on sait à quoi on va s’attendre : un death/grind mâtiné de hardcore pour faire headbanguer la foule, une prestation scénique béton : on n’est jamais déçus. Et les ricains seront fidèles à leur réputation grandissante : ils vont littéralement poutrer la Altar ! Le son a été tout d’abord énorme : puissant, audible, clair, que demander de plus ? Beaucoup de morceaux joués seront extraits de l’excellent « Heirs To THievery », le dernier album du groupe, à commencer par « The Carrion Call » qui par son entrée en matière aux allures de mosh-part, fera exploser la fosse !

La musique de Misery Index est à rapprocher d’un certain Dying Fetus, tant mieux pour ma part étant donné que je suis un gros fan de ces derniers. La configuration scénique a beau être différente (il y a deux guitaristes dans Misery Index), le fait qu’il y ait deux musiciens/chanteurs qui se relaient nous donne encore plus l’impression d’avoir affaire à un petit frère de Dying Fetus. Mais peu importe, c’est bandant et ça continuera à l’être pendant tout le set avec « Demand The Impossible » et le final sur le désormais classique « Traitors » que tout le monde peut reprendre en chœur !

Setlist:
Embracing Extinction
The Carrion Call
Sleeping Giants
Demand The Impossible
The Seventh Cavalry
The Spectator
Traitors

Voivod 
Main Stage 02
17:40 > 18:30

David : Place à un groupe culte du thrash metal, j’ai nommé Voivod! Hélas, première impression pas forcément positive : le public n’est pas très présent. On remarquera même que ce dernier est déjà deux fois plus nombreux devant la Main Stage 1, à attendre Gojira. Assez triste quand on connaît le statut de Voivod et ce que ce groupe a apporté à la musique…
Place à présent à la scène, avec un groupe de vieux briscards que le manque de public ne semble pas affecter outre mesure, puisque ces derniers se montrent très motivés et heureux d’être sur scène. Que ce soit « Snake » aux vocaux, « Blacky » à la basse, Daniel Mongrain à la guitare ou « Aways » derrière ses fûts, on sent une bonne humeur, une énergie communicative, et surtout une perfection technique. Enfin, du moins pour les musiciens car je dois avouer que je ne suis pas fan du chant de Denis « Snake » Belanger… Question de goûts ! Je suis par contre beaucoup plus fan de ses interventions avec l’accent Québécois entre les morceaux, plusieurs m’auront bien fait rire !

Je reviens sur le côté technique, car malgré un son qui s’envolera encore à cause du vent (une habitude ce week end sur les Main Stage), on peut tout de même profiter des compos jouées ce dimanche, qui sont juste énormes ! Je connaissais de loin le groupe, et j’ai découvert son univers musical lors de ce concert au Hellfest… et je comprends pourquoi on dit que c’est culte. Les ambiances, le niveau technique, les compositions alambiquées, le tout forme la personnalité de Voivod et on comprend vite qu’elle est à part dans la scène thrash metal. D’autres acteurs de la scène metal ne manqueront pas de passer un coucou aux Canadiens, à commencer par Phil Anselmo sur « Astronomy » ; qui ne tarit pas d’éloges face aux Voivod. Puis c’est Jason Newsted himself qui viendra pour le final sur « Voivod ». J’ai apprécié !

Setlist:
Target Earth
Ripping Headaches
Tribal Convictions
Forgotten in Space
Mechanical Mind
Kluskap O’Kom
Astronomy Domine (Pink Floyd cover)
Voivod

Korpiklaani 
Temple
17:40 > 18:30

Michaël : Troisième fois que je vois Korpiklaani en live et plus ça va, moins j’apprécie. Entendons-nous : oui c’est fun, oui c’est dansant et certains titres comme Beer, Beer sont indémodables. Mais on n’est jamais surpris. Si vous les avez vu une fois, vous avez tout vu d’eux. Jonne, sans sa guitare pour l’occasion, fait les mêmes mimiques et l’arrivée d’un nouveau membre à savoir Sami Perttula à l’accordéon n’a pas redonné un second souffle (visuel) au groupe. Toutefois, le groupe a reçu un accueil des plus chaleureux avec une foule très nombreuse et très compacte devant le Temple. Une des plus belles affluence de la journée sous la tente pour un groupe dont la prestation était objectivement plutôt bonne.
 

Gojira 
Main Stage 01
18:35 > 19:35

87 : Putain mais A CHAQUE FOIS, ces enfoirés de Landais me font le coup. ‘ Gojira au Hellfest ? Mouais, déjà vus pas mal de fois, et puis j’écoute plus trop les skeuds, ça sera sans moi’. Et puis me voilà qui baguenaude près de la main stage 2 à leur arrivée… et bordel, comme d’habitude, je suis redevenu le fan numéro 1 du groupe. Gojira , ce sont des putains de tauliers de la scène. Hyper communicatif, toujours aussi sympathique, le quatuor enchaîne ses titres avec un son surpuissant comme d’hab’, avec eux, super audible. Joe harrangue la foule, autoritaire et amusant lorsqu’il demande un wall of death de folie, véritable pipelette, ce mec sait s’adresser à son public qui le lui rend bien. Leurs titres, même ceux que j’aime le moins, sont imparables sur scène. Je ne sais pas si ça tient au charisme indéniable du groupe,à la technique, au son, mais j’ai encore pris une immense claque. Alors peut-être que la set-list manque un peu de surprises, mais on sent que Gojira s’est parfaitement rôdé à force de passer sa vie sur les routes. Impressionnant, et véritablement rafraîchissant à ce niveau du festival qui commence un peu à tirer dans les guibolles. Un succès amplement mérité, autant pour l’humilité tellement sincère de ces mecs que pour la qualité de leur interprétation.

David : Gojira, c’est un peu comme mon premier amour : on a été passionnés (jusqu’à “From Mars To Sirius”), puis de l’eau dans le gaz a commence à se faire sentir (“The Way Of All Flesh”) si bien qu’à présent, c’est plutôt l’indifférence qui règne (« L’Enfant Sauvage »)… du moins du côté discographique ! Car Gojira, c’est typiquement le groupe dont les albums actuels te font l’effet de « oui c’est pas mal mais… » ; mais quand tu vas les revoir en concert, tu sais pourquoi t’es fan. La foule est en tout cas bien présente devant la Main Stage, et Gojira va péter des mâchoires. Ça commence assez doucement avec un extrait du dernier album, « Explosia ». Puis les Landais enchaînent avec l’inévitable trio extrait de « From Mars To Sirius », « Flying Whales » (pas jouée en entier) / « Backbone » et surtout « The Heaviest Matter Of The Universe » ! Le genre d’enchaînement qui rend le public taré, et qui laisse des traces à n’importe qui allant dans le pit !

Le groupe est aussi bon que la plupart des fois où je les ai vus, et à mon grand soulagement bien meilleur que lors de mon dernier concert de leur part au Biebob (Vosselaar, en Belgique). Joe se montre bien loquace avec son public, Jean-Michel (basse) bouge dans tous les sens et Christian (second guitariste) headbangue en restant plus statique. Le tout joue avec une aisance technique impressionnante, surtout si on regarde Mario derrière ses fûts : non content d’envoyer de la double avec une vitesse et une précision hallucinante, ce dernier a fortement étoffé son jeu de subtilités ces dernières années, tout en gardant un style très visuel très agréable à regarder. Gojira enchaîne avec l’un des meilleurs morceaux du dernier album, « L’Enfant Sauvage ». Puis fait place à un moment qui m’aura fortement fait plaisir : l’introduction « Connected » annonce un « Remembrance » que je n’avais pas entendu en live depuis longtemps. Et puisque ça ne suffisait pas, Joe demandera à la foule de s’écarter jusqu’au fond pour un wall of death sur le départ de « Wisdom Comes » !

Le temps de ramasser ce qu’on a perdu pendant le dernier morceau, les frères Duplantier se font plaisir avec leur jam devenant habituel lors duquel Mario passe au chant et à la guitare et Joe « essaye » de jouer de la batterie. Si ce dernier n’est pas à l’aise derrière les fûts, on sent en revanche que le Mario se fait bien plaisir en étant plus près du public qu’à son habitude ! C’est bon, on est repartis ! Allez paf, surprise de la soirée, « Fire Is Everything » que j’entends pour la première fois en live alors que j’ai vu le groupe 10 fois ! C’est vrai que quand ce morceau passe au milieu de tous les autres de Gojira, on ressent encore plus le côté Morbid Angel (surtout quand on a vu les Floridiens la veille au soir !), mais le morceau est ultra-efficace et l’intention de n’oublier aucun album de la discographie des Landais fait sacrément plaisir ! Le temps d’un « Oroborus » devenu classique, on aura droit à un final dantesque sur « Where Dragons Dwell », me rappelant le concert du groupe l’an dernier au Splendid de Lille. Un groupe en forme, une setlist purgée de ses morceaux inutiles (« Toxic Garbage Island », « Vacuity »), un son énorme : Gojira a une fois encore convaincu tout le monde.

Schifeul : Gojira : Le groupe que t’écoutes un temps, puis t’y touches plus jusqu’à ce que tu te dises « ah tiens , ils passent en concert, je vais les voir » et là bim, tu te prends une grosse taloche derrière la tronche et tu te rappelles pourquoi ce groupe est génial ! Et ce concert du Hellfest ne déroge pas à la règle, pire ! J’ai assisté à l'un des meilleurs concerts du groupe que j’ai pu voir. Visiblement content d'être là et surtout, de jouer devant une très grosse influence (dont pas mal d'étrangers, vu la réponse de la foule quand Joe a demandé qui ne parlait pas Français), le groupe enchaîne les titres, se permettant même de sortir une vieillerie et de se faire un énorme "mur de la mort", orchestré par Joe lui-même, écartant le plus de monde possible "toi, la lunette, a gauche, la barbe là, à droite, et chapeau, choisis un coin... allez on s'écarte les branleurs là", la foule s'écartant jusqu'à la tour de son avant de se refermer sur un bordel ma foi, assez impressionnant. Un des meilleurs concerts du fest.

Setlist:
Explosia
Flying Whales
Backbone
The Heaviest Matter Of The Universe
L’Enfant Sauvage
Connected
Remembrance
Wisdom Comes
Jam (Mario à la guitare, Joe à la batterie)
Fire Is Everything
Oroborus
Where Dragons Dwell

Wintersun 
Altar
18:35 > 19:30

Michaël : Chaque année il y a des dilemmes avec le running order. Cette année, il s’agissait d’opérer un choix entre Gojira et Wintersun. Au final, le choix a été vite fait dès lors que je n’avais encore jamais vu les finlandais sur scène, mais plutôt une déception de ne pas pouvoir apprécier Gojira. Bref, après un show de Korpiklaani un tantinet long, une foule relativement compacte se presse devant l’Altar. A première vue, tous les styles sont présents. Du fan de pagan/folk abasourdi par l’enchainement du jour jusqu’au curieux qui se dit qu’un groupe qui met 8 ans à pondre un album mérite d’être vu sur scène.

Après quelques minutes d’attente, l’intro When Times Fades Away résonne sous la tente. Jari et ses compères entrent alors sur scène sur Sons of Winter and Stars, l’un des meilleurs titres (avec Time) du dernier opus du groupe. Le son est strident, un peu fort (on ne pouvait pas vraiment s’attendre à mieux sous la tente) et les orchestrations ne sont pas toujours audibles mais, quelle puissance ! Le jeu de Jari est propre, sa voix est bien posée en chant clair comme en chant saturé et le dernier album du groupe passe agréablement en live. Enfin, à l’exception de Land of Snow and Sorrow que je trouve assez faible sur cd et moyenne en live. Un petit coup de mou largement compensé par le plaisir de voir enfin le groupe en live. Et surtout de voir un Jari très souriant (plus que le reste du groupe d’ailleurs) et qui harangue la foule à chaque occasion. Les slammeurs sont nombreux, les têtes qui bougent également, malgré les nombreux changements de rythme de Time.

Après une brève pause, le groupe revient pour un final de rêve avec la courte mais dynamique Beyond the Dark Sun suivie du meilleur titre du groupe : Starchild. L’occasion pour le milieu de la fosse de s’en donner à cœur joie et d’achever des cordes vocales qui n’en demandaient pas tant. L’apothéose d’un weekend pour les fans du genre. Petite déception du jour, avec seulement 50 minutes de jeu, nous n’aurons pas pu profiter de Beautiful Death ou encore Death and the Healing jouées dans d’autres dates cet été. Tantpis, ce sera pour bientôt, espérons-le. Définitivement le show du weekend pour moi. Mais je ne suis guère impartial.

Hraesvelg : Vu juste pour pouvoir en dire du mal et faire pleurer Michou, en fait ce n’est pas si pire que ce que je craignais : du peu que j’avais entendu sur CD, j’avais trouvé ça chichiteux (bon, démonstratif !) mais le live change clairement la donne et les titres y gagnent en énergie, il y a même les blasts de “Winter Madness” qui tiennent rudement le pavé ! Limite je regrette presque de ne pas mieux connaître le groupe, dont les compos ne sont pas faciles d’accès de but en blanc, vu les réactions du public.

Setlist:
Sons of Winter and Stars
Land of Snow and Sorrow
Winter Madness
Time
Beyond the Dark Sun
Starchild.

Dark Funeral 
Temple
19:35 > 20:35

Hraesvelg : Commençons par le commencement, ou plutôt par l’activité récente du groupe : les absents ayant toujours torts, il semblerait que c’était là une dernière occasion de voir Caligula sur scène, vu que le groupe lui cherchait quelques jours plus tard un remplaçant. C’est dommage à tous les niveaux, surtout vu la qualité de la prestation offerte ici : un son absolument parfait, rien de moins, et ce malgré le penchant de Dominator pour des grosses caisses limite teuffeur ! Hommage non pas à un membre de Slayer, mais à Blackmoon, décédé à la mi-mars de cette année, sur le titre « Open the Gates ». Un batteur franchement hors norme, qui magnifie les anciens titres (« Vobiscum Sathanas », purée !!!) en les accélérant juste comme il faut, en restant hyper carré, audible, tout en mettant dans son jeu une haine jouissive, pas comme certains batteurs qui transforment des titres evil en bouillie supersonique (qui a dit Marduk ?!?). Le pire de tout c’est que le mec semble se trimbaler, et saute de son kit à la fin du set, prêt à y retourner. Malgré le respect et l’admiration que je porte à Proscriptor, c’est juste le meilleur batteur que j’ai vu en live. Du coup, perdu entre un tel monstre, deux guitariste vraiment charismatiques, et un frontman qui accapare l’attention en arpentant la scène, le bassiste assure le job mais est un peu transparent.

Down 
Valley
19:35 > 20:35

John : La nouvelle était tombée jeudi soir via le Facebook du groupe, Clutch annulait une partie de sa tournée européenne à cause de la mort du père de Neil Fallon. Grosse déception mais la famille avant tout. Le Hellfest communiqua vendredi avoir trouvé un remplaçant et pas des moindres puisque Down se produira une deuxième fois sous la Valley à la place de Clutch. Mais nous n’assisterons pas à un show classique de Down mais un set de reprises des différents groupes d’origines des membres de Down. Lors de la conférence de presse, Pepper Keenan et Phil Anselmo avaient soulignés l’importance de ce show qui bien qu’il serait dans un bon esprit, signifiait beaucoup pour eux car avant d’être des amis, ils sont des fans de leur musique. C’est une heure en avance que nous décidons de nous rendre sous la Valley pour être bien placé, car oui, d’ici le set la tente sera pleine à craquer.

Phil Anselmo débarque sur scène avec un bang et tire une douille, et c’est parti pour deux titres bien TROP rarement joués, l’excellent « Rehab » et le radieux « Swan Song » de Down. Quelle baffe ! Puis les rôles s’inversent et Kate, compagne d’Anselmo, prend le micro pour interpréter deux titres d’EHG et pas des moindres puisqu’il s’agit de « Blank » et « Sisterfucker ». Kate s’en sort avec les honneurs, elle qui a vidé ses trippes dans le micro très bon moment ! Vient au tour de Crowbar, sous la forme d’un trio avec Kirk, Patrick et Jimmy qui ont tout écrasé avec l’énorme « Conquering ». Pepper Keenan reprend sa guitare et se place au chant, pas de doutes c’est au tour de Corrosion Of Conformity ! Moi qui désespérais de ne plus jamais voir le C.O.C. version Pepper, me voilà servi avec l’interprétation d’ « Albatross » et « Clean My Wouds » (featuring Jason Newsted s’il vous plait !). Cela confirme ce que je pense, Pepper est toujours au top vocalement et son départ de C.O.C. est pour moi un gros gâchis. La formation classique de Down reprend place pour interpréter le planant « Bridge Of Sighs » de Robin Trower, gros moment avant de laisser place au refrain de « Walk » de Pantera qui fera exploser littéralement la Valley.
C’est les yeux brillants et avec cette satisfaction d’être enfin le mec qui assiste à un show unique et pas qui le regarde sur YouTube que je me dirige vers les mainstages pour Stone Sour. Concert du festival, assurément.

Rehab
Swan Song
Sisterfucker (Part I) (Eyehategod cover)
Blank (Eyehategod cover)
High Rate Extinction (Crowbar cover)
Conquering (Crowbar cover)
Clean My Wounds (Corrosion of Conformity cover) (with Jason Newsted)
Albatross (Corrosion of Conformity cover)
Pretty Maroon
Bridge of Sighs (Robin Trower cover)
Walk (Pantera cover)

Stone Sour 
Main Stage 01
20:45 > 22:00

87 : Pas super fan de Stone Sour qui à mon sens a toujours sonné comme du Slipknot en plus mou, c’est pourtant avec un grand plaisir que j’ai assisté à leur set. Leur concert a été bon, et tient davantage à l’énergie démesurée de Corey Taylor , souriant comme jamais, qu’au reste du groupe, toujours aussi discret. J’admets volontiers ne pas connaitre la plupart des titres interprétés par les ricains, à l’inverse d’un public massif, tout à fait au taquet. Bref une prestation plus qu’honnête, calibrée comme seuls les ricains savent le faire, qui est tout de même parvenu à m’intriguer suffisamment pour me faire rater Moonspell , c’est dire.

John : Même si je n’ai jamais réellement apprécié la musique de Stone Sour hormis les titres les plus « violents », c’est toujours un plaisir de voir Corey Taylor et les siens sur scène. Musicalement c’est clairement taillé pour la scène et ce ne sont pas les excellents « Gone Sovereign/Absolut Zero » en ouverture de set qui me contrediront. Un set avec des hauts et des bas, à souligner la bonne reprise de « Children Of The Grave » (Sabbath) ou encore l’interprétation du « Nutshell » d’Alice In Chains avant le très touchant « Bother ». La paire de guitaristes donnent l’impression de ne pas se sentir concernés mais qu’importe le show se clôture sur les très bons « Get Inside » et « 30/30 – 150 », bon moment !

Schifeul : Bon, à la base moi, je suis un gros fan de Slipknot et sans la présence de Corey Taylor et James Roots dans ce groupe, je m'y serais sûrement jamais penché, D'ailleurs, hormis l'album Come Whate(ever) may que je trouve génial, je n'arrive à m'enquiller aucun album du groupe en entier. Mais bon, merde ! C'est Corey Motherfucking Taylor quoi ! Aprés une intro sur la marche Imperial, Stone Sour débarque sur Gone Sovereign sur lequel Corey nous montre son talent de champion du monde de lancer de bouteilles d'eau since 2002 en en lançant 3 d'entrée ouvertes pour l'occasion. Pendant ce temps, y a des morts de soif en Afrique ou d'autres qui crèvent de la diarrhée après avoir bu de l'eau non potable... Bah ils n'avaient qu'à venir au Hellfest ! Non mais ! Et y a pas, Corey Taylor est définitivement le meilleur frontman de sa génération. Pour preuve, il a réussi à me faire jumper sur son "sautons sautons" au début de Made of Scars comme si j'avais encore 16 ans ! Alors oui, ça peut paraître surfait, les mots en français ça et là, les "vous êtes les meilleurs" et autres, mais il a une telle banane sur son visage durant une heure que c'est même pas qu'on a envie d'y croire, c'est qu'on y croit à fond ! Les titres s’enchaînent, plaçant même au passage une reprise de Black Sabbath, et même si en album, on accroche pas, les titres prennent vraiment une toute autre dimension en live et tout passe à la perfection ! Même le passage mielleux du concert avec l’enchaînement Bother/Throught The Glasses que j’appréhendais un peu est niquel, tant on est subjugé par un Corey Taylor au sommet de son art ! Un excellent concert en somme, même si bon, Stone Sour, c’est sympa tout ça, mais maintenant Corey et l'orga du Hellfest, faut arrêter de déconner et faire venir Slipknot !

Michaël : Pas toujours convaincu par leurs derniers albums (plutôt fan des premiers en fait), j’ai cependant toujours apprécié leurs performances lives (surtout au bataclan en première partie d’Alice in Chains il y a quelques années). Cette année, Stone Sour n’avait pas le même statut puisque les américains se retrouvaient sur la Main Stage 1 à 21h. Devant un public dense (sans atteindre le niveau record de la veille, entendons nous), les américains ont délivré une prestation carrée, honnête sans être transcendante. Car si Corey est clairement un des meilleurs frontman du milieu, le reste du groupe est toujours trop en retrait. Josh est transparent, qu’il joue un solo ou une rythmique il fait les mêmes moues, comme blasé. James n’a pas tellement l’air plus impliqué. Ajoutez à cela une setlist oreintée vers les derniers albums et le tout m’a paru un peu doucereux. Heureusement, l’excellente Gone Sovereign sonne aussi bien en live que sur cd. Une belle confirmation. J’aurais aimé une Orchids, une Idle hands ! Bref. Un bon show, un son plus que correct et un public très réactif qui avait l’air satisfait.

PS : Corey Taylor a été imbuvable en conf de press, non ?

Setlist:
Gone Sovereign
Absolute Zero
Mission Statement
Made of Scars
Do me A Favor
RU486
Chidlren of The Grave (Black Sabbath cover)
Say You’ll Haunt Me
Nutshell (Alice in Chains cover)
Bother
Through Glass
Hell&Consequences
Get Inside
30/30-150.

Punish Yourself 
Warzone
22:50 > 23:50

Shawn : On entendait peu parler des Toulousains depuis leur date à Toulouse le soir de la fin du monde du 21 décembre. Alors, en festival et sur une scène ouverte, la question était posée : quel sera le résultat visuel ? Eh bien, même si l'effet est résolument mieux en salle, il est évident que leur musique se prete parfaitement au jeu de la WarZone (une chance cependant que le concert fut de nuit !). Lasers, warpaint fluo, le combo sudiste nous envoit à la face son cyberpunk, mettant en transe une bonne partie du public. Le coté electro fait toujours aussi mouche et les titres joués étant quasi tous des grands classique, on passera un fort bon moment à bouger le boule avec Punish.

Volbeat 
Main Stage 01
23:10 > 00:40

87 : Pour conclure un week-end aussi éprouvant, il fallait du pêchu, et Volbeat était tout indiqué pour réveiller une dernière fois les foules. Si le succès du groupe n’est pas aussi retentissant dans l’hexagone qu’ailleurs en Europe, les danois ont tout de même eu le plaisir de jouer devant une audience plus que convenable, dont une partie totalement dingue de la musique si particulière du groupe. Les moyens déployés sur scène témoignent du succès grandissant du groupe, succès mérité s’il en est. Tout ça reste bien gentillet, mais ça reste particulièrement efficace. Aux allures d’usine à tubes, Volbeat enchaîne les titres et en impose sur scène, en grande partie grâce au très charismatique Poulsen (dont on saluera l’accessibilité durant la conf de presse), dont la voix ne faiblit jamais. L’interprétation est au cordeau, trop, peut-être. Effectivement, si l’on ne peut pas décemment reprocher à un groupe d’être impeccable techniquement, on peut lui reprocher en revanche de ne pas laisser assez de marge à la surprise tant on a l’impression d’écouter le skeud. Les morceaux sont interprétés à l’identique des disques, au coup de cymbale près et on aurait aimé un peu plus de folie sur scène. Pour autant, le concert a été particulièrement agréable et a largement rempli son office. Ca file la banane, ça te colle une sourire stupide jusqu’aux oreilles et c’est bien un gage de qualité.

Hraesvelg : Un ensemble de reprises, à ce que j’en ai compris, qui fait gentiment passer le temps en attendant Ghost. Bon, mis à part le blasphème « Breaking the Law », ça tenait la route, les musiciens sont vraiment d’un très haut niveau, guitariste soliste en tête, le public est à bloc ce qui fait franchement plaisir pour lui, et pour eux. Reste que je n’irais pas forcément les voir en salle.

Setlist:
Hallelujah Goat
A New Day
Guitar Gangsters & Cadillac Blood
The Nameless One
Evelyn (with Mark "Barney" Greenway)
Sad Man's Tongue (incl. excerpts of "Ring Of Fire" and "We Will Rock You")
Lola Montez
Fallen
16 Dollars
Mary Ann's Place
Breaking the Law / Raining Blood
Dead but Rising
Maybellene I Hofteholder
A Warrior's Call
The Hangman's Body Count
Still Counting
----
Doc Holliday
The Mirror and the Ripper
Pool of Booze, Booze, Booza

Ghost 
Main Stage 02
00:45 > 02:00

Hraesvelg : J’avais de gros doutes sur le passage en live des titres du dernier album, un brin moins rock que les titres du premier qui sont si évidement efficaces : si la subtilité des arrangements disparaît quelque peu (surtout les passages au synthé) c’est au profit d’une communion avec le public qui s’instaure directement. Image un peu surprenante de voir un blackeux en total look chantonner d’une voix de pucelle « Peeer Asperaaaa Aaad Innnnnfeeeeriiiii » ! Le groupe n’a pas du tout pâti du changement de scène et de créneau opéré avec Danzig (ce qui n’est pas le cas de quelques fans surpris, voir franchement dégouttés … un des rares points à encore améliorer, parceque mettre à jour sur le site pour les possesseur de smartphone, c'est bien, mais un pauvre papier collé dans le fond de "l'acceuil" du site, c'est moyen!).

Set list extra, sauf « Prime Mover » qui a fait un bide colossal mais avec heureusement un « Elizabeth » de feu qui réchauffe l’ambiance derrière et un Papa Emeritus II assez aguerri pour vite faire passer le public à autre chose, cherchant le contact sans en faire trop, n’insistant pas quand le public ne répond pas, mais n’hésitant pas non plus à chambrer sur l’annonce de « Monstrance Clock ». Les musiciens sont très pro : ils se « trouvent » sans problème, malgré les masques qui ne doivent pas faciliter les choses. Du côté de l’interprétation, aucun souci, comme en a été témoin un Phil ANSELMO que l’on pouvait apercevoir à bloc. Un set parfait, à l’exception d’un son qui fout le camp sur « Genesis », mais qui n’a pas empêché le groupe de continuer à jouer le morceau jusqu’à la fin. Après quelques instants d’inquiétude, le groupe repart de plus belle, mais … Nameless Ghoul … enfin le guitariste principal, quitte a plusieurs reprises la scène pour de soucis de guitare, mais sera bien présent sur un final en apothéose (qui rattrapera l’absence de feu d’artifice de clôture): « Come together, together as a one, Come together, for Lucifer the son !!! » qu’ils disaient ! Amen.

John : Avant ce show, j’avais volontairement fait l’impasse sur Ghost notamment à cause de toute la hype autour des suédois mais aussi car le premier opus n’est pas franchement folichon. Mais qu’importe, je veux au moins voir l’entrée sur scène qui selon les échos est des plus classieuses et grand bien m’a prit.
C’est sur l’excellent « Infestissuman » que les Nameless Ghouls prennent place sur scène et dès les premières notes on remarque que le groupe jouit d’un son parfait. « Per Aspera Ad Inferi » et voici Papa Emeritus II qui rentre à son tour sur scène. Le personnage est débordant de charisme et impressionne la foule. Grande claque en pleine gueule mais c’est avec grand regret et pour obligations professionnelles que je dois quitter le site après trois titres. Mais grand bien me fasse d’avoir assisté à ces trois titres, aujourd’hui, « Infestissuman », second opus, tourne en boucle.

Shawn : Disons le clairement, avant de voir Ghost sur scène, j'étais circonspect et empli de doutes face à la montée en puissance d'un groupe en aussi peu de temps, étant même placé plus haut sur l'affiche du Sonisphère qu'Amon Amarth ou Children of Bodom, deux formations établies depuis un moment. Au pire, je m'en trouvais presque agacé, d'entendre parler de Ghost ici et là. Il faut dire que sur album, même si leurs compos sont sympa, ça ne révolutionne en rien la musique, et j'étais très étonné de leur énorme succès. Disons le tout aussi clairement, mon jugement a changé du tout au tout en quelques secondes. A peine Papa Emeritus II entre en scène, et c'est le déclic. Je comprends enfin ce qui fait la force du groupe, et quelle est l'énergie qui s'en dégage. Une impression de maitrise et de calme qui ressort de leur ultra-charismatique leader, bougeant tel un tribun et ayant la foule au creux de sa main. Un tel leader, qui m'a fait sortir du pit photo en oubliant de photographier les goules qui l'accompagne. Impressionnant, et effectivement, leur succès ne doit rien au hasard. Bravo !!

Setlist:
Infestissumam
Per Aspera ad Inferi
Con Clavi Con Dio
Prime Mover
Elizabeth
Secular Haze
Body and Blood
Stand by Him
Death Knell
Satan Prayer
Genesis
Year Zero
Ritual
----
Ghuleh/Zombie Queen
Monstrance Clock

Atari Teenage Riot 
Warzone
01:00 > 02:00

David : Ambiance dancefloor sur le Hellfest! Ma seule visite de la Warzone du week end sera pour un groupe de techno hardcore (avec des samples metal certes), Atari Teenage Riot! Ayant bien apprécié notamment l’album « Delete Yourself ! », c’est par pure curiosité que je suis présent en ce début de nuit. Déjà, sur scène, il y a une machine derrière laquelle se relaieront les trois membres du groupe, les deux autres pendant ce temps-là hurlant et se déchaînant devant le public venu en nombre malgré l’heure ! Le début de setlist ne facilitera pas l’entrée en matière du groupe, avec « Testify », morceau assez calme. Cela sera heureusement de courte durée, puisque s’ensuit « Activate », et là le public va s’en donner à cœur joie. C’est assez drôle de voir des metalleux se déhancher sur ce type de musique ! Par la suite des titres de « Delete Yourself » seront joués, avec un « Into The Death » qui montre bien qu’ Atari Teenage Riot a tout de même un rapport avec le metal ; ou encore « Speed » qui met un peu plus en avant la belle Nic EndoAlec Empire (le leader du groupe) et CX Kidtronic (le black à la coiffure assez improbable) quand ils ne sont pas derrière la machine, bougent dans tous les sens, enchaînent les coups dignes de films de kung fu ; bref c’est la fête. Le set s’approche de la fin, un petit « Start The Riot » va encore faire du dégât, et il sera temps pour moi de tirer le rideau sur ce Hellfest 2013. Et de belle manière !