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mercredi 3 décembre 2014

Kreator + Arch Enemy

Bataclan - Paris

Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Ce mardi 2 décembre 2014, Garmonbozia et le Bataclan nous ont offert une affiche des grands jours avec la venue de Kreator, légendes du thrash d’Outre-Rhin. Premier groupe de thrash que j’ai écouté et depuis l’immense claque reçue au Hellfest 2007 en les voyant, j’attendais de pied ferme les teutons.

Ce soir, ils étaient accompagnés pour l’occasion par SlamdownDrone mais surtout d'Arch Enemy, venus faire la promotion de leur nouvel album War Eternal accompagnés de leur nouvelle chanteuse, Alissa White-Gluz, et de leur nouveau guitariste, Jeff Loomis.

Et, tout comme les nombreux franciliens présents, je n’ai pas été déçu, malgré l'absence de Vader et Sodom présents sur d'autres dates de la tournée.

Arch Enemy :

A peine arrivé dans la salle, les suédois d’Arch Enemy commencent leur setlist d’une quarantaine de minutes dans une ambiance excellente et devant un public très compact (d’ailleurs légèrement plus compact que pendant Kreator).

Il faut dire que le groupe était très attendu ce soir : non seulement pour pouvoir entendre ce que donne le nouvel album War Eternal en live, mais aussi voir ce que donne Alissa, la nouvelle chanteuse, venue remplacer au pied levé Angela. D'autres, dont je fais partie, attendaient avec impatience l'occasion de voir évoluer Jeff Loomis, guitar hero s’il en est, qui a rejoint récemment la formation.

Ce dernier est vraiment une machine en live. J’avais déjà eu l’occasion d’apprécier son doigté à des concerts de Nevermore mais je reste toujours subjugué par le talent du blondinet. Arch Enemy affiche désormais un line-up plus que solide au poste de guitariste… Et ce d’autant plus qu’il ne lui aura pas fallu beaucoup de temps pour s’imprégner de la musique du groupe et des compositions qu’il joue à la perfection. A noter d'ailleurs que les leads sont largement partagés.

Côté scène, le groupe est conforme à ce qu’on a pu voir par le passé : pas forcément très mobile, pas très spontané mais jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil. Le seul mouvement est créé par Alissa qui s’évertue à faire bouger la foule et à remplir les passages mélodiques de quelques mouvements pas toujours très fluides ou très inspirés mais qui maintiennent une vie sur scène.

Pour le reste, la prestation d’Arch Enemy fut globalement très bonne. Déjà, un très bon son a aidé. Ensuite, si certains regrettent que la nouvelle chanteuse ne change pas radicalement de registre (parfois le changement a du bon, comme en atteste le dernier Unearth), Alissa fait le boulot sur scène avec une voix plutôt puissante et une bonne communication avec le public, probablement aidée par son français.

Côté musique, le groupe alterne les titres du dernier album comme War EternalAs the Pages Burn ou bien encore You Will Know My Name (dont le rendu live est très bon) avec les grands classiques du groupe comme We Will Rise ou Nemesis. On ressort de ce live un peu plus convaincu que ce qu’on avait pu voir du groupe cet été, notamment en raison d’un Jeff Loomis pas très expressif mais rudement efficace.

A confirmer.

Setlist :
War Eternal
Ravenous
My Apocalypse
You Will Know My Name
Bloodstained Cross
Under Black Flags We March
As the Pages Burn
Dead Eyes See No Future
No Gods, No Masters
We Will Rise
Nemesis
Fields of Desolation
.

Kreator :

Ai-je besoin de faire un report ? Ai-je réellement besoin de l’écrire ? Comme à chaque fois, Kreator nous a mis une rouste façon division Panzer sur Carentan (...).

Après une intro haute en couleur avec In the Year 2525 de Zager & Evans et une vidéo en fond de scène, le groupe débarque avec un enchainement Violent RevolutionCivilization Collapse et From Flood into Fire.

Dès le début, on n’est pas surpris de ce qu’on voit : un groupe peu mobile et qui, à l’exception du chanteur Mille Petrozza, n’a pas un charisme incroyable. Et pourtant la magie opère, la fosse va se déchaîner pendant plus d’une heure dans le pit, faisant regretter leur soirée aux mecs de la sécu vu le nombre de slammers. La recette est simple, pas trop de discussion entre les chansons, pas trop d’effets (quelques cotillons et un peu de fumée tout au plus), mais un jeu de lights excellent, un son très correct et des titres magiques plein d’énergie à faire crier Enemy of God à André Vingt-Trois.

Côté setlest, le groupe a forcément dû écarter quelques titres vu leur nombre d’albums, mais on retrouve tout ce que l’on aime et tout ce qui peut nous faire bouger en cette froide nuit de décembre : l’enchainement Extreme AgressionPhobia et Enemy of God a été responsable ce soir de nombreux arrêts maladie pour douleurs à la nuque. On était pas loin d'une set-list de best-of. Quelle tuerie !


Le reste du live sera du même acabit et pourrait se résumer à un bon gros rouleau compresseur, Deutsche Qualität. Le public est en feu, crie de toutes ses forces sur Phantom Antichrist et People of the Lie, les filles arrachent leurs vêtements et se jettent sur Mille… la folie pure. A quelques choses près en tout cas.

Bref, Kreator réussi le pari insensé de faire passer un show excellent à tout le monde malgré (là, encore, pardon d’insister sur ce point) des musiciens pas très charismatiques et pas autant de mouvements sur scène qu’un groupe de Thrash pourrait nous faire miroiter. On regrettera seulement quelques absences dans la setlist (j’adore Death to the World).

Pour résumer, une excellente soirée au cours de laquelle Kreator nous aura rappelé que le monde du thrash leur doit beaucoup.

Setlist :
Violent Revolution
Civilization Collapse
From Flood into Fire
Extreme Aggression
Phobia
Enemy of God
Voices of the Dead
Awakening of the Gods (intro seulement)
Endless Pain
Suicide Terrorist
Mars Mantra
Phantom Antichrist
Impossible Brutality
Hordes of Chaos (A Necrologue for the Elite)
Pleasure to Kill
The Number of the Beast (Iron Maiden cover)
Warcurse
People of the Lie
Flag of Hate / Tormentor

Je tiens à remercier le Bataclan et Garmonbozia.