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jeudi 11 décembre 2014

Cryptopsy + Disgorge + Jungle Rot

Connexion Live - Toulouse

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Fini la saison des festivals. On range les tentes, on passe le duvet crasseux à la machine et on remise tout le matos du parfait campeur. Septembre, la reprise des cours pour les uns, le retour au travail pour les autres, mais aussi la reprise des concerts. Et cette année, c’est Noiser qui ouvre le bal avec Cryptopsy, Disgorge et Jungle Rot. De quoi se décrasser les esgourdes, encore pleine de sable estival et de poussière des circle pit de fest. Et pour une fois, Noiser Asso n’organise pas à la Dynamo, sa seconde maison, mais au Connexion, à quelques rues de leur fief habituel. Et ce concert est le premier d’une loooongue série de dates à venir jusqu’à Noel … et il y en aura pour tous les gouts : du death (Entombed AD le 27/09, Cannibal Corpse le 27/10, Dying Fetus le 25/11, …) au du folk (Korpiklaani le 11/12 et Arkona/Eluveitie le 06/11) en passant par du sludge et doom (Conan le 02/10 ou Kruger le 22/10) et jusqu’aux géants (Machine Head le 12/11, Saxon le 26/11 …). Bref, l’été c’est fini. Ici commence la violence.

JUNGLE ROT

Et la soirée commencera avec Jungle Rot. Si la notoriété les américains de Kenisha n’a jamais véritablement explosé au grand public, le groupe fête tout de même cette année ses 20 ans de carrière avec pas moins de 7 albums au compteur. Et c’est tout naturellement sur le dernier opus en date, Terror Regime que débute leur set. Jungle Rot nous offre là son death metal tinté de thrash, pour un rendu chirurgical, ultra carré et étonnamment propre. Remington Roberts, leur nouveau batteur, pourtant à l’étroit étonnera par sa frappe puissante. La section rythmique du groupe, et ce qui fait leur véritable identité, alterne entre passage mid tempo et beat down brise-nuque, permettant aux headbangers du premier de se défouler.

A ce propos, la plupart des breaks du groupe sont de véritable pépite de puissance ouvrant sur des riffs plus rapides, propice aux mouvements de foule. Pourtant, il faudra attendre la fin du set pour que le public commence enfin à se dérider … Au chant, Dave maitrise (Ouais ma gueule, y a un jeu de mot !). La véritable tête pensante du groupe, dont le timbre vocal me rappelle toujours autant Peter de Vader, et seul rescapé du line-up original ne manque pas de charisme et on en vient presque à se demander pourquoi le groupe n’a jamais pu dépasser le statut de second couteau du genre ... A noter, le groupe s’en sort d’ailleurs bien mieux en salle qu’en festival, leur prestation au Motocultor ne m’ayant pas marqué outre mesure. Coup de cœur de la soirée !

Setlist Jungle Rot :
Voice Your Disgust
Terror Regime
Savage Rite
Their Finest Hour
Worst Case Scenario
Gasping for Air
Demon Souls
Strangulation Mutilation
Face Down
Let Them Die
Strong Shall Survive

DISGORGE

Dans la catégorie brutal death, je demande le petit frère trisomique. Et nous voilà avec Disgorge ! Mais attention, le Disgorge américain, pas le mexicain, à la grande déception de certains (moi y compris). Mais ce Disgorge, à défaut d’avoir des sombreros et de manger des tacos t’apprendra à faire des vocalises. Angel Ochoa, l’imposant chanteur, qui a rejoint le groupe l’année dernière va apprendre au public toulousain comment s’exprimer en utilisant que les voyelles : « Uuuuuuuuuh » « Ooooooohhh » « Aaaaaaah ».

Le contrast est net, Disgorge est bien plus baveux et guttural que Jungle Rot. Du brutal death old school comme on en fait plus. Servi par un Ricky Myers (dernier membre restant du line-up initial) totalement épileptique derrière ses fûts, le bougre est purement impressionnant de vitesse sur les passages en blast. Coté public, il n’aura fallu que deux titres pour mettre le public dans le bain, ce dernier s’en donnant à cœur joie, et transformant la fosse en gigantesque bordel. Et si coté live, le groupe envoi du bois, coté studio, on attend toujours le successeur de Parallels of Infinite Torture sorti en 2005.

Setlist Disgorge :
Atonement
Cranial Impalement
Revelations XVIII
She Lay Gutted
Deranged Epidemic
Womb Full of Scabs
Cognative Lust of Multilation
Exhuming the Disemboweled

CRYPTOPSY

Cryptopsy. 22 ans d’age. 7 albums studios. Le ton est donné. D’autant plus que le dernier opus, éponyme qui plus est, a frappé très fort, faisant oublier le très médiocre The Unspoken King, album décrié qui avait tant fait parler de lui. Et dès le départ, les canadiens nous rappellent leurs racines old school avec Crown Of Horns, sorti de leur meilleur album, None So Vile. Et le groupe montre aussi ses étonnantes capacités techniques dès le second titre : Two-Pound Torch qui avait d’ailleurs fait l’objet d’un clip guitare/basse permettant d’apprécier la technique ultra précise de Christian Donaldson et Olivier Pinard.

Mais celui qui attirera l’attention, c’est surtout le chanteur Matt McGachy, s’exprimant en français québécois (ahh la « marchandise » !). Et pourtant le bougre n’a pas eu la tâche aisée par le passé. Remplaçant du chanteur originel, quittant le groupe pour raison de santé en 2007, Matt se retrouve au chant de The Unspoken King un an plus tard, le fameux album maudit de Cryptopsy, dont la morale a été vite comprise par le reste de l’équipe : « Quand tu es un groupe de brutal death, tu ne sort pas d’album de deathcore. CA NE SE FAIT PAS ! ». Pourtant, le bougre a appris de ses erreurs, et ce soir, nous avons un Matt charismatique et discutant volontiers avec son public.

La setlist variera entre titres récents et d’autres plus anciens, callant même en douce Worship Your Demons de l’album de la honte. Un petit tour en coulisse et les québécois reviennent pour trois titres supplémentaires. Dans le pit, l’ambiance est bon enfant, et les circle pit ne se font pas prier pour virvolter. Au balcon, c’est carrément le bordel, avec un Kdy (mon bien aimé collègue de chez Metal Sickness) totalement en transe et un Samuel Santiago (Fleshdoll, Melechesh) tout aussi excité ! Notez par ailleurs que le concert de ce soir a été filmé en intégralité par les collègues de Level Up Film, et qu’on peut s’attendre sous peu à en voir quelques images ! Enjoy !

Setlist Cryptopsy :
Crown of Horns
Two-Pound Torch
Emaciate
White Worms
We Bleed
The Golden Square Mile
Graves of the Fathers
Worship Your Demons
Benedictine Convulsions
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Defenestration
Slit Your Guts
Phobophile

Merci donc à Noiser pour cette première date de la saison. Prochain évènement de l’association le 27 septembre avec Entombed AD à la Dynamo. Et d’ici là, pour ceux qui s’intéressent à la scène locale, Soyuz Bear (sludge/doom) et The Twelve (Stoner) joueront à La Mecanique des Fluides le 25 septembre. Et en plus, c’est gratos !