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jeudi 11 décembre 2014

Slayer + Gojira

Le Phare - Toulouse

U-Zine

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L’annonce avait fait l’effet d’une bombe. Slayer à Toulouse, rien que ça !! Et pour couronner le tout et brandir un majeur bien haut aux parisiens, la tournée estivale de Slayer comptait bien deux dates en France : Toulouse et Clermont Ferrand. Point de Paris, point de Lyon. Bien fait !! Notons le coté insolite de la chose : la France et le seul pays avec la Russie (St Petersbourg le 19 juin et Moscou le 20 juin) à avoir deux dates sur son sol. C’est dire si la date avait un coté exceptionnel. U-zine était donc tout naturellement à Toulouse pour couvrir la 3ème date d’une tournée en comptant 21.

Direction donc le phare pour l’affiche plus qu’alléchante : Gojira et Slayer. Avant même le début des hostilités, beaucoup de fans toulousains râlaient de la programmation précisément au Phare. Effectivement, il est bien connu dans la Ville Rose que le phare ne bénéficie pas d’un son toujours de qualité. Beaucoup regretterons de ne pas avoir pu assister à la même affiche au Bikini.

Quoi qu’il en soit, c’est dans une salle bondée que je pénètre (2200 entrées au final sur une salle en configuration 3000 places) et avec un Gojira déjà sur scène depuis 2 titres. Malheureusement pour ma gueule, j’aurai loupé Clone, l’un de mes titres préférés. Ceci dit leur setlist aurai pu être une compilation de best of, les landais ayant soigneusement choisi les titres les plus directs de leur discographie. Entre les baleines volantes de Flying Whales et son intro montant tout en puissance, jusqu’au riff pachydermique de Vacuity, la formation n’aura de cesse de nous envoyer des rondins à la gueule.

Le son, pour une fois redore le blason de la salle et contredira les mauvaises langues : IL EST EXCELLENT !!! Les titres sont tout en puissance et l’on discerne parfaitement tous les instruments, rien à redire de ce côté-là. Gojira joue en terrain connu et presque à domicile (les Landes ne sont qu’à quelques heures en voiture). Joe le sait et il tout au long du set, le bougre s’amusera à solliciter le public qui lui bouffe dans la main. Il nous présentera à ce titre l’Enfant Sauvage, l’extrait du nouvel album du même nom à venir. Titre qui passe par ailleurs l’épreuve du live avec les honneurs. Vivement l’album donc. Les landais finirons les hostilités avec un combo Oroborus / Toxic Garbage Island / Vacuity mettant en valeur le meilleur de The Way of All Flesh. Quoi qu’il en soit, il est loin l’époque où j’avais vu la formation à Limoges dans un concert qui m’avait laissé sur ma faim. Gojira est grand. Long live Gojira !

Setlist Gojira :
Space Time
Clone
Backbone
Remembrance
Flying Whales
The Heaviest Matter of the Universe
Oroborus
Toxic Garbage Island
L'Enfant Sauvage
Vacuity


Après un rapide changement de plateau, place aux californiens de Slayer, icone incontournable de la Bay Area. Quelques rumeurs avaient courus sur le net comme quoi l’album Reign In Blood se pourrait d’être joué en intégralité et dans l’ordre. C’est du moins ce qui a été fait lors de la première date de la tournée, à Londres. La date suivante étant au Sonisphère madrilène, la setlist était amputée de nombreux morceaux pour s’adapter au temps de passage type festival. Le cours des évènements nous montrera qu’à grand regrets Reign In Blood ne sera pas joué en entier.

Quoi qu’il en soit c’est devant un public déchainé et déjà conquis que Slayer se présente, amputé de Jeff Hanneman depuis janvier 2011. En effet, le bougre est toujours en convalescence après avoir contracté une bactérie mangeuse de chair provoquée par une morsure d'araignée. C’est donc Gary Holt, guitariste d’un autre groupe incontournable de la Bay Area, Exodus, qui est en charge de le remplacer.

Bien, rappellez vous, le son sur Gojira avait été quasiment impeccable. Eh bien, c’est le moment où la réputation de la salle a réellement pris tout son sens. A peine World Painted Blood entamé et c’est le drame. Une bouillie sonore avec des basses montées à fond et une voix … heu … quelle voix ? D’aucuns invoquerons le limiteur de db, d’autres mettrons en doute les compétences de l’ingé son (qui échappera au lynchage de peu), mais le constat est là : le son de facade est dégueulasse et il faudra attendre le 3ème titre, War Ensemble pour constater une amélioration notable.

Quoi qu’il en soit de la qualité sonore, sur scène le quartet ne se ménage pas, entre un Kerry King toujours aussi charismatique, un Dave Lombardo massacrant les fûts de sa batterie transparente, un Gary Holt qui n’a pas à rougir de sa performance et un Tom Araya en forme malgré son interdiction de headbang pour cause de problèmes de dos. Il n’y a pas à dire, Araya sans headbang, ça perd de son charme … Dans la fosse en revanche, on ne ménage ni les cervicales, ni aucune autre partie du corps tant le pit est bouillant.

Après avoir assuré la promo de son dernier album avec World Painted Blood, Psychopathy Red ou encore Hate Worldwide,Slayer nous offre quelques vieilleries à la qualité éprouvée. Postmortem par exemple dont l’exécution live rappelle les heures de gloire du thrash old school. Le concert sera cloturé par un magnifique Dead Skin Mask où Tom laissera le public scander le refrain, mais surtout la triptyque Angel of Death / South of Heaven / Raining Blood, ou « L’art de briser des nuques en 3 actes ».

Setlist Slayer :
World Painted Blood
Psychopathy Red
War Ensemble
Die by the Sword
Chemical Warfare
Hate Worldwide
Postmortem
Spirit In Black
Mandatory Suicide
Altar of Sacrifice
Jesus Saves
Season In The Abyss
Epidemic
Dead Skin Mask
Snuff
Angel of Death
South of Heaven
Raining Blood

En définitive, on retiendra un grand Gojira, fleuron du métal français qui n’aura pas volé son titre tant le set était carré et le son excellent. En ce qui concerne Slayer, même si la formation n’a plus la fouge d’antan, elle a gardé de la poigne et le charisme légendaire. On regrettera la qualité sonore très discutable qui s’est malgré tout amélioré sur la fin du set. Sur ces bonnes paroles, j’vais soigner mes cervicales !! A la bonne votre ! Merci à Première Pression, Base Prod et surtout à Karine de Roadrunner.