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jeudi 11 décembre 2014

Children of Bodom + Ensiferum + Machinae supremacy

Bikini - Toulouse

U-Zine

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Loué soit Toulouse ! Il n’y a pas à dire, en 4 mois de présence dans la ville rose, j’aurai eu l’occasion d’enchainer presque plus de concert qu’en 4 ans sur Limoges ! Et non seulement les concerts sont nombreux ici, mais ils sont l’occasion de voir se produire des groupes de carrure internationale. Après Angra, le désormais splitté Nevermore, Symphony-X ou encore Anathema, c’est au tour de la Finlande d’être à l’honneur par le biais de deux formations réputées : Ensiferum et Children Of Bodom. Ces deux combos serons assistés des suédois de Machinae Supremacy pour l’ouvreture. Résumé de la soirée …

Malgré leur quantité et leur qualité, les concerts ont souvent un gros défaut. En effet, qui n’est jamais arrivé devant une salle à 20h, puisque c’est ce qui était indiqué sur l’affiche, avant de pouvoir y rentrer à 20h30 et voir le concert commencer à 21 … Eh bien on peut dire que MyReferenceEvents, l’organisation lyonnaise de concert qui gère la tournée et les Souffleurs De Têtes, l'orga qui gère le concert sur place, sont sacrément professionnels car la soirée a été calibrée à la minute prêt. Le concert était prévu à 20h, il a commencé à 20h, logique. Sauf qu’à force d’être habitué aux longs retard, on a tendance à se donner de la marge pour aller voir un live … Grossière erreur … En effet, étant arrivé à 20h20, je n’ai pu voir de Machinae Supremacy que les 2 dernières minutes, le temps de constater rapidement que la formation suédoise donne dans le power, ça suinte le mélodique et on sent les membres encore réservés et hésitent à se lacher. Nuls doutes que leur assurance sur scène se renforcera avec le temps.

Setlist Machinae Supremacy :
Truth of Tomorrow
Force Feedback
Rocket Dragon
Overworld
Nova Prospekt
Through the Looking Glass

En tant que grand fan d’Ensiferum depuis de nombreuses années, j’avais particulièrement apprécié leur dernier album, From Afar. A ce titre, en regardant le nombre de concert couvert depuis un an, je réalise que ça sera là mon 4ème concert d’Ensiferum en un an : Hellfest, SummerBreeze, Heidenfest et le concert de ce soir. Les trois précédents lives m’avaient laissé un excellent souvenir : une prestation scénique honorable avec un Sami à la basse ultra expressif qui assure une grande partie du show à l’instar de leur chanteur Petri qui semblait très en retrait … Qu’en sera-t-il 6 mois après le Heidenfest ? Eh bien le groupe s’est bonifié, tout simplement !!

Il n’y a pas à dire, tourner, tourner, tourner encore et encore est visiblement le maitre mot d’Ensiferum. Jamais le groupe n’avait autant parcouru le monde pour promouvoir un album. Le Hellfest et le SummerBreeze avaient été agréables malgré l’absence de leur claviériste sur l’une des deux dates, mais le Heidenfest avait été purement génial. Le groupe se savoure en salle au même titre que Devildriver se savoure open-air. Et ce soir fût un concert d’une grande qualité. Le groupe était à ce titre très attendu de la foule qui, à l’instar du concert parisien se composait visiblement autant de fan d’Ensiferum que de fans de Children of Bodom. L’entrée du groupe sur scène le prouvera aisément.

Leur prestation débutera par l’excellent titre éponyme From Afar (après l’intro du même album). Ce titre et son orchestration ultra épique en font un excellent titre d’ouverture. Je ne cache d’ailleurs pas ma joie de hurler les paroles du refrain depuis la fosse photographe. On notera par ailleurs les décors scéniques du groupe, à base de bouclier/épée sur le clavier et de pans de tissus représentant des entrelacs nordiques et une tête viking, de part et d’autre de la scène.

Globalement, leur setlist avait des allures de best-of, en nous offrant probablement leurs meilleurs titres. Ainsi, du premier album, on retrouvera Token Of Time qui fera se lever des poings et taper du pied. C’est d’ailleurs pendant ce titre que j’ai remarqué l’évolution de Petri. Alors qu’il semblait réservé et absent par le passé, il semble beaucoup plus actif en allant de part et d’autre de la scène, et en offrant quelques sourires (qui en soit est une bien belle chose, vu qu’on avait presque l’impression qu’il s’emmerdait, comme au Heidenfest par exemple). Ainsi, la formation parait plus unie que jamais. De son coté, Sami reste indéniablement un monstre scénique. En effet, le viking barbu n’hésite pas à traverser la scène en courant, offrant des têtes et des mimiques faciales pas possibles !

De même que Michael sur la date de Paris, il est assez dommage que le groupe communique peu entre les titres alors qu’ils haranguent la foule pendant les chansons … Comme il l’a affirmé à juste titre, « le groupe donne encore une fois cette impression d‘enchaîner les titres et de s’en aller ». Twilight Tavern, autre titre de leur dernier opus, sera pourtant dédié aux buveurs de bière de la salle visiblement venu en nombre.

La fin de la setlist est juste à pleurer : Gardians Of Fate (enfin !! depuis le temps que j’espérais l’entendre en live !), Lai Lai Hei et Iron. Les trois titres feront mouche et le public répondra en masse en chantant à plein poumons les paroles. Les poings se lèvent, le public bouge, Ensiferum marque des points. La formation aura globalement marqué les esprits avec des titres épiques, festifs et puissants.

Comme souvent, on regrettera l’absence sur la setlist de certains titres comme Tales Of Revenge ou One Magic Potion, mais vu la prestation de qualité, ce n’est que du détail.

Setlist Ensiferum :

By The Dividing Stream
From Afar
Token of Time
Into Battle
Twilight Tavern
Ahti
Guardians of Fate
Lai Lai Hei
Iron

Je serai très clair dès le départ sur ma position concernant Children Of Bodom. J’ai été très fan du groupe jusqu’en 2003 avec la sortie de l’album Hate Crew Deathroll. A partir de cet opus, à mon sens, le groupe n’a que peu évoluer en se contentant de proposer du réchauffé et du déjà entendu. A ce titre, les dernières sorties du groupe m’ont laissé de marbre. A l’inverse, je prends énormément de plaisir à me réécouter un Bed Of Razor ou un Hate Me, qui respire la fraicheur et la nouveauté malgré la décennie écoulée et qui tranche avec ce que nous offre actuellement le groupe.

Quoi qu’il en soit, j’avais vu Children Of Bodom au SummerBreeze cet été et j’avais été témoins de ce que je redoutais … Un groupe poseur loupant tous ses solos ou presque, un spectacle scénique réduit au minimum et beaucoup de frime. C’est donc avec beaucoup de perplexité que j’aborde ce soir le concert des finlandais. Michael, qui a chroniqué la date de Paris, et également grand fan du groupe avait pour habitude de citer une anecdote du public vis-à-vis du groupe. En effet, Children attire en général une foule assez jeune (premier concert pour certains) et les commentaires subjectifs des jeunes pré-ados en mal d’identité ont toujours été très croustillant. Pour cette fois ci en tout cas, pas de citation salace, la moyenne d’âge du public n’étant finalement pas aussi basse que ça.

C’est donc dans un Bikini très rempli (notez comme la phrase est à double sens …) que le groupe entre en scène. Tout commence d’ailleurs sur les chapeaux de roues avec Not My Funeral. Même constat qu’à Paris, le son est horrible aussi bien à droite qu’à gauche de la scène (point qui s’améliorera au fur et à mesure de la prestation) malgré un jeu de lumière de fort qualité (l’un des principaux atouts du Bikini par ailleurs). Après un Bodom Beach Terror et surtout un excellent Needled 24/7 le groupe enchaine avec Shovel Knockout, extrait de leur dernier album. Eh bien sachez-le : autant sur platine qu’en live, on s’emmerde. Le groupe n’a visiblement plus la flamme, ce petit plus qui les animait il y a dix ans et qui leur permettait d’obtenir des lignes mélodiques qui ont fait leur succès. Heureusement, les anciennes chansons sont là pour nous faire oublier ces quelques points noirs qui ponctuent la setlist.

Un Hate Me ! de fort bonne composition montrera que le public est toujours aussi réceptif aux compositions passés, au même titre que la chanson éponyme Children Of Bodom. Point fort dommage pour un groupe de cette carrure, ils ne communiquent que peu avec leur public. Alexi harangue de temps en temps la foule entre deux « fucking-ci fucking-ça ». On aura pourtant le droit à un discours en Français de Henkka à la grande joie du public qui le lui a rendu sans attendre. La setlist se termine avec un Follow The Reaper que je n’attendais presque plus et un Downfall lui aussi inattendu, relevant considérablement le niveau de certains autres titres plus modernes. Le groupe disparait, laissant le Bikini dans le noir alors que la foule en redemande : « BODOM BODOM BODOM … »

Les finlandais reviennent bien évidement sur scène pour nous assener non pas d’un ni de deux mais bien de trois titres supplémentaires. Coté son, il s’est considérablement amélioré pour arriver à quelque chose de bien plus appréciable que la bouillie sonore blindé de basse du début de concert. A ma grande surprise, alors que le titre n’avait visiblement pas été joué à Paris, j’entends le clavier interpréter l’intro live de Everytime I Die … Mon sang ne fait qu’un tour. Alors que j’avais déjà sorti le paquet de flyers destiné à être distribué à la fin du concert, la formation entame mon morceau préféré. Tant pis pour les fly, j’y vais. Retour donc dans le pit pour savourer comme il se doit ce morceau mélangeant la noirceur et le mélodique. Pure moment de bonheur auditif totalement inattendu. Le concert se terminera avec un Hate Crew Deathroll presqua habituel en fin de set.

En définitive, Children Of Bodom m’aura ce soir surpris à plus d’un titre. Les solos ont été maitrisés, loin du massacre du SummerBreeze. La setlist aurai pu contenir quelques perles de plus comme Bed Of Razor à la place de Shovel Knockout par exemple. Coté son, malgré un faux départ l’ingé-son a trouvé un compromis honnête entre la basse et les guitares pour produire un résultat satisfaisant (pourtant en dessous de ce que l’on aurait pu s’attendre). Bref, Children remonte dans mon estime, et c’est déjà en soi une bonne chose !

Setlist Children Of Bodom :
Not My Funeral
Bodom Beach Terror
Needled 24/7
Shovel Knockout
Roundtrip to Hell and Back
Children Of Bodom
Hate Me!
In Your Face
Living Dead Beat
Angels Don't Kill
Blooddrunk
Follow the Reaper
Downfall

Was It Worth It?
Everytime I Die
Hate Crew Deathroll

Merci à Mike, MyReferenceEvents , les Souffleurs De Têtes ainsi qu’à l’équipe du Bikini pour cette soirée.