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jeudi 11 décembre 2014

Ulver + Void Ov Voices

Cigale - Paris

U-Zine

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La France a eu peur ! Peur de ne pas voir se produire pour la première fois sur ses terres Ulver. La raison est simple : pour sa première tournée en quinze ans de carrière, la formation norvégienne a choisi de jouer à Londres la veille ne prévoyant les chutes de neige qui ont perturbé le trafic de l'Eurostar ce jeudi 11 février et qui ont fait qu'à midi, le groupe n'était toujours pas arrivé en France et que le concert était en suspens. Finalement tout le monde a pu arriver à temps et le concert ne commença qu'avec un petit quart d'heure de retard.
 

Void Ov Voices :

C'est Attila Csihar (Mayhem) dans l'un de ses nombreux projets parallèles, Void Ov Voices, qui est arrivé seul sur scène. Tout de suite, les spectateurs de La Cigale (bien remplie) ont été fixés : lumière sombre, immobilité, Attila revêtant une aube noire à capuche, le visage caché, sans instrument de musique... Mais là où on s'attend à de la simplicité, le hongrois a réussi son coup : s'appuyant sur ses multiples voix, enregistrant celles-ci et les faisant tourner en boucle, les superposant, les faisant apparaître en écho, il a proposé quelque chose d'inédit et d'intrigant. Et là où dans Mayhem, il se "lâche", Void Ov Voices le fait figurer tout en retenue, cloitré dans sa robe protectrice, le visage caché durant tout le concert. Au niveau des déceptions (semi-déceptions), pour les premiers rangs, on a pu constater qu'il lisait les paroles des morceaux, écrites sur des feuilles posées sur son pupitre. Mais ça n'a en rien changé l'ambiance qu'il a su faire régner dans la salle. Reste que suite à ce genre de concerts, on en ressort soit très intéressé, soit indifférent. Au final, nous avons eu droit à 2 morceaux, avec une fin en mouvement qui a fait son effet. Sans cette dernière, sorte d'ascension sonore, Void Ov Voices n'aurait pas plu, c'est quasiment sûr. Une question reste en suspens : Attila improvisait-il musicalement ou bien était-ce orchestré ?
 

Ulver :

Sous les coups de 21h, les lumières s'éteignent et Ulver peut enfin fouler la scène de La Cigale. Le groupe dans sa formation n'a rien de ce dont je suis habitué avec un chanteur s'occupant aussi des percussions, deux programmeurs, un DJ, un batteur et un homme fourre tout (qui est le dernier arrivé Daniel O'Sullivan) assurant clavier, basse ou guitare selon les morceaux. Six membres dont certains semblaient rapidement de trop sur certains moments au point de rigoler entre eux pendant les morceaux ou de se torcher la gueule. J'avoue que voir Garm arrivé avec son litron de vin qu'il descend au goulot, ça casse un peu l'ambiance au départ même si on s'y fait surtout vu la qualité de son chant.

Dès la première chanson « Eos », on est bercé malgré un son approximatif qui sera vite rectifié. Le groupe, aidé par un écran géant projetant un clip pour chaque titre, nous fait s'élever avec lui à travers des images magnifiques de levé du Soleil ou plus subversives des camps de la mort. Il n'y a aucune communication avec le public, juste un petit « thank you » à la fin des morceaux pour ne pas casser la fluidité des enchaînements. La setlist ne couvrira que la carrière Electro de la formation et cela n'est pas plus mal, cela aurait cassé l'homogénéité de l'ensemble qui n'aura duré qu'une heure quinze au lieu des deux annoncées (à cause des clips vidéos visiblement) avec comme moments de grace « Eos », « Hallways Of Always », une version réarrangée de « Porn Pieces Or The Scars Of Cold Kisses » et le final sur le « Not Saved ». A la fin du concert, le public aura beau demandé un rappel, Garm lachera avec le sourire un « We're not this kind of band » assez évocateur.
Dans ce cadre idyllique et bien rempli, Ulver m'a simplement conquis. J'espère qu'il ne faudra pas attendre quinze ans de plus pour avoir la chance de les revoir.