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jeudi 11 décembre 2014

Pestilence + Vreid + The New Dominion

Nouveau Casino - Paris

U-Zine

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Après Atheist, Cynic, un autre grand du death s’est reformé après de nombreuses années d’absence : Pestilence. Les hollandais proposent même en cette année 2009 leur nouvel album, intitulé Resurrection Macabre. La bande de Patrick Mameli s’est embarquée dans une tournée européenne, qui avait un point de chute en France : Paris, Le Nouveau Casino. Pestilence a fait cette tournée en compagnie d’une connaissance (les norvégiens de Vreid) et d’un jeune groupe hollandais : The New Dominion.

C’est dans un Nouveau Casino très peu rempli (les gens entraient tout doucement) que The New Dominion est monté sur scène. Je ne connaissais pas cette formation signée chez Neurotic Recordings, tout comme beaucoup de monde dans la salle. J’ai apprécié la mise en bouche proposée par ce groupe, pratiquant du death mélodique suédois bien burné. Le chanteur Bart était aussi impressionnant physiquement que puissant vocalement. Il se donnait beaucoup sur scène ! Les autres membres du groupe n’étaient pas en reste, avec notamment les 2 guitaristes Michiel et Tom, assez efficaces. La partie rythmique était tout ce qu’il y avait de plus standard, et n’a pas retenu mon attention. Face à un public amorphe et loin de la scène (j’ai rarement vu aussi distant et froid), The New Dominion ne s’est pas démonté et a joué à son maximum. Musicalement, c’était différent de Pestilence, mais le public aurait pu faire un effort pour les accueillir, ne serait-ce que pour le petit clin d’œil musical à Darkane (dont le batteur Peter Wildoer est dans Pestilence).

Setlist :1) Face Of The Sick – 2) Incineration Millennium – 3) Plague Syndicate – 4) Whorshipping Titans Of Murder – 5) As I Wither Alone – 6) Underneath The Gangrene Seduction

C’est ensuite Vreid qui a enchaîné, un groupe qu’on connaît déjà bien pour les avoir vus dans la tournée Marduk / Unleashed, puis une autre tournée avec Kampfar moins de 2 mois avant cette journée, dans la même salle. Personnellement, je trouve leur black (à la fois progressif et black n’ roll) très chiant, et ce n’est pas cette nouvelle prestation qui m’a fait changer d’avis. Ils y mettent pourtant la manière, s’habillant en chemise à écusson norvégien + celui du groupe, soignant leur comportement sur scène. Mais ça ne suffit pas pour moi. Leur son était très correct (à la fin, parce qu’au début ce n'était pas le cas). Le leader de groupe, Hvall, a assuré vraiment bien au chant et à la basse, mais le reste du groupe, et surtout Ese le guitariste m’exaspèrait vraiment : pour ce qu’il jouait, il en faisait beaucoup trop avec sa guitare, genre la rock star. Alors oui, on headbangue doucettement sur leur musique, oui, quelques fans (une petite dizaine) ont pogoté gentiment, mais le temps est passé lentement. Vreid a fait la promotion de son dernier album Milorg, en jouant 4 morceaux de celui-ci. Là encore, voilà un style bien différent de celui de Pestilence. C’est à regretter !
Pour finir, on ne peut pas dire que Vreid ait donné un mauvais concert, loin de là. C’était peut-être même le meilleur que j’ai vu d’eux. Mais musicalement, quand ça ne plait pas, ça ne plait pas. Trop répétitif.

Setlist :1) Alarm – 2) Svart – 3) Speak Goddamnit – 4) Disciplined – 5) Raped – 6) Jarnbyrd – 7) Blücher – 8) Pitch Black

Après un temps plus long, ayant permis de discuter avec les amis du Chaulnes Metal Fest, ayant eu lieu 2 jours avant, Pestilence a joué à son tour. Et là, c’était le jour et la nuit avec les 2 précédents groupes au niveau de l’accueil. Une fournaise, j’ai rarement vu ça dans le Nouveau Casino (et même à Paris). Des pogoteurs du début à la fin, des slammeurs et stage diveurs à foison, de la passion, de l’énergie, si bien que même Patrick Mameli a dit qu’il n’avait jamais vu ça précédemment. Aussi, il s’est plaint de la dangerosité de certains fans stage diveurs, qui arrivaient sur scène comme des bœufs, et se ratatinaient au sol sur ses pédales d’effet et sur les retours. Prendre du plaisir, ok, mais manquer de casser le matos du groupe qu’on est venu voir jouer, non !

Avant de décrire la prestation de Pestilence, il faut faire un état des troupes : tout d’abord, Patrick Mameli était de nouveau avec l’autre Patrick (Uterwijk) à la guitare. En ce qui concerne le reste du groupe, on a droit pour la reformation à de l’inédit : Tony Choy (Atheist) tient la basse dans Pestilence, et Peter Wildoer (Darkane) s’occupe de la batterie.
Autant dire que sur le papier, le nouveau line-up a une sacrée gueule !
Et bien il en va de même en live, avec un Tony Choy toujours autant impressionnant de facilité (plus que dans Atheist, c'est moins complexe à jouer) et surtout, sans cesse remuant la foule. Peter Wildoer a été un bon choix de batteur : technique, fluide, beau à voir jouer, même s’il grimace pas mal. Il nous a même réservé un solo de batterie juste après que Pestilence ait joué « Hate Suicide ». Personnellement, j’ai trouvé le solo inutile, démonstration non construite et peu composée, tout en vitesse et en technique. Le public a semblé apprécier lui.
Patrick Mameli, vêtu d’un pantalon de survêtement adidas, pour reprendre une phrase du public, « avait plus un look de vendeur de kebab que de metalleux »… Hahahaha. C’était bien vrai (sans aucune moquerie sur les vendeurs de Kebab bien sûr). Qu’importe, je n’avais jamais entendu sa voix en concert, c’est maintenant chose faite. Il a une voix death old school bien dégueu et puissante. A la guitare, lui et l’autre Patrick ont quasiment fait le sans faute (Uterwijk étant le seul fautif). Je regrette juste que ce dernier ne se soit pas déplacé sur scène. A chaque fois, c’était Tony Choy qui se promenait avec sa basse, ou Patrick Mameli qui venait jouer à ses côtés.
50 minutes de jeu et déjà 11 titres de joués, et quelques frustrations : une setlist orientée bien sûr, sur le dernier album de Pestilence, Resurrection Macabre, mais un peu trop. Le groupe s’est en allé en coulisses, pour revenir faire un dernier rappel : « Out Of The Body ». Et c’est tout !! 1h, 1h05 de jeu seulement !
Apparemment, Pestilence, avec tous les autres projets de Choy et Wildoer, n’a pas eu le temps de répéter suffisamment pour jouer 1h30. Nous disons donc « OK », mais un OK frustré…

Je retiendrais de ce concert : une excellente ambiance rarement constatée sur Paris, un Tony Choy surhumain comme d’habitude à la basse, un groupe en forme pour le peu de répétitions qu’ils ont faites ensemble. Aussi, les titres du dernier album passaient assez bien en live, il faut le souligner. On attend une setlist remaniée un peu pour le Hellfest (enfin, moi je serai devant Destruction… donc pour le Brutal Assault en ce qui me concerne).
Pour finir, histoire de comparer, pour moi, ça fait ça en live :
Atheist > Pestilence > Cynic
Après, à chacun son opinion !

Setlist :1) Devouring Frenzy – 2) Horror Detox – 3) Chemo Therapy – 4) The Process Of Suffocation – 5) Fiend – 6) Hate Suicide (+ drum solo) – 7) Chronic Infection – 8) Mind Reflections – 9) The Secrecies Of Horror – 10) Synthetic Grotesque – 11) Lost Souls – RAPPEL – 12) Out Of The Body