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jeudi 11 décembre 2014

United Sickness Festival 2008

La Laiterie - Strasbourg

U-Zine

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Le Soul Grinding Festival est mort, vive le United Sickness Fest. La donne peut être exprimée de la sorte. Le but est simple : Une thématique par an, et des groupes associés à cette thématique. Et quoi de mieux qu’une thématique « Butchers and Doctors » pour lancer comme il se doit ce nouveau festival. Avec un mélange entre groupes à en devenir et confirmations du genre, ce festival avait toutes les chances d’être une réussite.

Et c’est donc avec deux groupes locaux : Brutanal et Naked Scarecrow que le festival commence. Malheureusement pour l’un comme pour l’autre, ni les deux chanteurs affublés de tee-shirts aux couleurs d’animaux tel que le tigre ou le panda pour Brutanal, ou le chanteur en peignoir lunettes de soleil pour Naked Scarecrow ne réussiront à m’intéresser quelque peu.
Il semblait tout de même avoir un potentiel certain, à revoir peut être pour plus tard.

Les choses sérieuses commencent donc bel et bien avec les tchèques de Destructive Explosion Of Anal Garland, un sacré nom pour une sacrée découverte. Officiant dans la droite lignée du Gore-grind made in Czech le groupe se démarque surtout par un chanteur tout ce qu’il y’a de surprenant. Un petit mec en casquette qui paie pas de mine, mais doté d’une voix pour le moins surprenante, et de surcroît sans aucun effet. Musicalement c’est sans aucune surprise, mais bougrement efficace, un sacré sens du groove comme à chaque fois avec les tchèques et surtout un son a décoiffé des chauves. Koulousek (oui c’est le prénom du chanteur) ne se retiendra pas de remercier plus d’une fois le public strasbourgeois d’être venu ce soir là et le groupe tentera de rendre hommage à sa façon au public français en interprétant un reprise pour le moins surprenante du « www.jetaspirelederche.com » de Gronibard vous l’aurez bien compris.
DEOxAG fut donc une très bonne mise en jambes dans une soirée qui ne demandait qu’à monter en flèche.

Puis c’est au tour des allemands de Satan’s Revenge on Mankind d’investir la scène de la laiterie. Là aussi encore une fois à l’image de Naked Scarecrow ou encore Psoriasis c’est trois médecins bien crasseux qui s’avancent devant nous (en même temps c'était légèrement la thématique de la soirée).
Et autant le dire tout de suite SROM c’est un peu l’équivalent au gore grind de ce que peut être Obituary ou Six Feet Under au Death old school, soit un gore grind bien poisseux et cradingue tout en mid tempo et contre temps.
Et ma foi même sans être un grand fan de leur musique je dois bel et bien avouer que nos trois allemands s’en sortent plutôt convenablement.
Avec une communication certaine et une sympathie tout ce qu’il y’a de plus honorable, ils attireront sans soucis la convoitise d’un public qui n’en demandait pas temps.
Alors oui forcément au bout d’un moment on risque de s’ennuyer ferme dès lors que l’on attend du blast mais comment peut on en vouloir à un groupe qui nous sort un titre avec un nom tel que « Infernal Christ Corpse Hacking Butcher Command On Behalf Of The Great Eternal Master Of Hells Purifying Fire ».
Le seul regret sera peut être de ne pas avoir eu le droit au final « je lance du yaourt sur mon public avec des fusils en plastique » mais bon ne faisons pas la fine bouche, SROM en live c’est ultra sympa et c’est bien cela l’important.

Psoriasis est de loin le groupe que j’ai du voir le plus de fois, et pourtant à chaque fois que l’intro se fait entendre il se passe quelque chose.
Donc une fois n’est pas coutume, les 4 chirurgiens de l’extrême se trouvaient parfaitement bien à leur place sur une affiche qui ne pouvait se faire sans leur présence, et pourtant…le début fut plus que laborieux.
La faute peut être au faite qu’encore une fois c’était malheureusement sur eux que s’abattait la palme du mauvais son, ou peut être encore tout simplement parce qu’il s’agissait la du groupe le moins grind de la soirée (ou le plus death c’est selon), tout est-il que je m’inquiétais pour la suite du set…et pourtant encore une fois ça a prit tel la greffe.
Si le public se sera montrer timide durant les 3 premières chanson, il se prêta volontiers au jeu durant la fin du set.
Un set qui comme à son habitude sera ultra énergétique avec un Dr Skalp toujours aussi cynique dans ses interventions buccales.
Le nouvel album étant prévu pour dans peu de temps, il était évident que la grande majorité du set allait son concentrer sur les futures compos du groupe tel que « I Breath Sarins » ou encore « G.O.D », mais rassurons nous les anciens titres tel que « Penisectomie » ou la toujours efficace « Let there Be Rot » seront toujours là pour faire plaisir aux anciens.
Au Final une prestation très énergétique et surtout très rassurante et qui ne laissent augurer que du bon pour un groupe qui attend son heure et qui risque fortement de l’avoir si il continue sur ce rythme là.

Des claques en concert on s’en prend quelque fois, mais des véritables passages a tabac c’est beaucoup plus rare… et pourtant.
Si j’avais fais le déplacement depuis Paris outre Haemorrhage c’était bien évidemment pour voir Jig-Ai.
Et dire que je fut conquis ne sera qu’un simple euphémisme tant la prestation des tchèques fût gargantuesque.
C’est bien simple on à affaire là a 3 gaillards torse nu un peu bedonnant, le genre discret sans histoire, puis tranquillement le guitariste annonce « Hi we’re Jig-Ai from Czech Republika and this is Japanese Gut Cake… » Et La, PAF un mur de son en plein dans la gueule, un groove rarement atteint et surtout une rythme extraordinaire.
Les chansons quant à elle s’enchaînent à une vitesse folle et avec une interprétation digne d’un architecte égyptien.
Le groupe se paie même le luxe de jouer en avant première des chansons issues de son prochain album à paraître prochainement, et inutile de dire que ce dernier risque d’être aussi jouissif que le premier.
Puis on commence à se dire que ces 3 mecs doivent avoir une quelconque faiblesse, et bien NON, aucun répit, entre Burak et Brain parcourant l’un et l’autre le long de la piste en sautant partout comme des cabris et un Stefy ultra appliqué et ultra précis Jig-Ai signe LA vraie baffe de la soirée.
Le groupe se permettra même le luxe d’interpréter une reprise du « Genital Grinder » des grands Carcass.
Bref grandiose, gigantesque, majestueux, extraordinaire il n’y a pas assez de mots pour qualifier l’énorme concert vu ce soir là, Jig-Ai en concert c’est ultra patate et pis c’est tout.

D’ordinaire après l’ultime prestation de Jig-Ai je n’aurais pas donné cher de la peau du groupe passant juste après. Sauf qu’après les tchèques ça n’était ni plus moins que les espagnols d’Haemorrhage.
Comme à leur habitude c’est sur le thème du monstrueux film « Nekromantik » que les 4 arrivent sur scène.
Comment ça il en manque un ? Et oui ce diable de Lugubrious qui comme à son habitude arrive qu’une fois l’intro finie.
Inutile de dire qu’a la façon d’Attila avec Mayhem, Lugubrious attire tout les regards sur lui.
Un vrai showman ce type, imaginez plutôt un type assez gringalet, la gueule couverte de sang et se trimbalant en titubant comme un damné. Avouez que si sur le papier ça peut prêter à sourire je peux vous assurer qu’en live ça envoie méchant.
Puis Haemorrhage quoi !!! Pour leur deuxième passage en France et quelques mois avant de repasser du coté de Clisson on peut dire que les ibériques avaient sortis le grand jeu, nous réservant ce soir là une set list de toute beauté avec des tubes tel que « Deranged For Loathsome » « Mortuary Riot » ou encore « Dissect, Exhume, Devour… » Bref un vrai régal.
C’est bien ce que semble se dire également ce fou de Lugubrious qui n’hésitera à se trimballer sur scène avec un véritable attirail comprenant pieds et mains déchiquetés ainsi qu’un énorme cœur du meilleur effet qui semble néanmoins malheureusement remplacé le splendide cerveau en bocal avec lequel il se pavanait lors des précédentes tournées.
Et à concert unique set list unique puisque Haemorrhage à l’image d’autres groupes durant la soirée interprétera sa petite reprise du soir, et ici c’est le groupe allemand de Sodom qui sera à l’honneur avec un guest de choix en la présence de Christophe d’Inhumate.
Et comme à chacun de ses concerts c’est avec l’hymne du groupe à savoir « I’m a Pathologist » que le groupe finit d’achever ses patients qui même à l’agonie semblent en vouloir encore…

Bref une très bonne soirée pour un festival qui pour sa première année se rapproche déjà de la perfection en terme de Gore-grind
Vivement l’année prochaine !!!