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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Behemoth

The Satanist

LabelNuclear Blast
styleBlack/Death Metal
formatAlbum
paysPologne
sortiefévrier 2014
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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S’il y a un album qui est attendu au tournant cette année, c’est bien ce nouvel opus de Behemoth. Quasiment cinq années se sont écoulées entre la sortie d’« Evangelion » et ce dixième album des polonais, et on peut se le dire, ce disque n’aurait peut être pas vu le jour si les choses n’avaient pas tournées en faveur de Nergal.

Revenons sur les faits. Un an après la sortie d’ « Evangelion », Behemoth est contraint d’annuler une tournée car Nergal est hospitalisé, on lui décèle une leucémie. A peine un an et une transplantation de moelle osseuse plus tard, Behemoth était de retour au travail. Un combat contre la maladie et la mort qui a renforcé la foi de Nergal, non pas en Dieu comme beaucoup auraient fait, mais bel et bien en Satan.

Quoi de plus évocateur que le nom de ce dixième opus ? « The Satanist » marque un nouveau tournant musical pour Behemoth. Exit le « Blackened Death Metal » classique qui faisait rage depuis « Demigod ». Les polonais ont du se renouveler et offrir l’album que l’on attendait d’eux.

Si « Evangelion » m’avait séduit à sa sortie, sur le long terme il a fini par me lasser. La faute à un album classique qui reste dans la veine de ce qui avait été fait sur « Demigod » ou encore « The Apostasy ». « The Satanist » nous ramène en quelques sortes aux racines de Behemoth, une influence bien plus black metal. Mais surtout, la musique des polonais n’a jamais été aussi sombre que sur ce dixième album. Une injection Satan.

« Blow Your Trompets Gabriel » annonçait quelque peu la couleur du disque. Bien que musicalement parlant il fait office de passerelle entre « Evangelion » et « The Satanist », le choix de ne pas mettre une avalanche de blast en ouverture était osé. Un mid-tempo pesant et poisseux qui ne tardera pas à partir dans une violence enivrante. Ce premier titre est fort intéressant, on note déjà un réel effort sur l’ambiance et le meilleur reste à venir.

Certains titres sont d’une violence rare pour du Behemoth, « Fuor Divinus » ou encore « Amen » ferait presque passer un « Shemhamforash » pour une comptine. Le premier va puiser dans le black metal avec des gimmicks bien caractéristiques au style sur les leads, mélodies et les parties batteries d’Inferno. Le second est quant à lui clairement le titre le plus violent de l’album.

Si ces deux titres ne devraient pas trop vous dépayser (tout comme « Ora Pro Nobis Lucifer » qui rappel « Satanica » et plus précisément « Chant For Ezkaton 2000 » dans la rythmique), la surprise vient clairement de titres comme « Messe Noire » ou encore « The Satanist » qui transpirent l’antichristianisme. Ces titres représentent à merveille le disque : nous avons à faire à un Behemoth qui a réellement fait l’effort de travailler les ambiances de ses morceaux avec notamment de nombreux arpèges qui viennent aérer les titres.

La seconde partie du disque est peut être celle où Behemoth s’est donné le plus de liberté à l’image de « Ben Sahar » ou encore de « In The Absence Of Light » et sa partie folk qui amène une fin écrasante au rythme martial. « O Father O Satan O Sun ! » qui conclut cet album est clairement une des pièces maitresses du disque. Monument de blasphème, ce titre est bien au dessus d’un « Lucifer » en terme d’intensité. Encore une fois grâce à l’ambiance qui a été parfaitement travaillée, les mélodies sont magnifiques et la fin lumineuse qui fout la chair de poule en déroutera plus d’un.

Enregistré au Hertz Studio et produit par le groupe lui même, « The Satanist » bénéficie d’un son parfait. La production est suffisamment puissante lorsqu’il le faut mais reste aérée afin de pouvoir rendre justice aux parties plus calmes et ne pas plonger l’auditeur sous un torrent de brutalité qui en deviendrait barbant.

Alors que peu de monde y croyait encore, Behemoth livre ici un excellent disque de bout en bout. Nergal a prit tout le monde à contre pied et propose ici l’œuvre la plus noire et la plus aboutie du groupe. Il n’y aurait pas pu avoir mieux que « The Satanist » pour nommer ce dixième album qui sonne un peu comme le chant du phénix. Oui Nergal a vécu des jours noirs et ceci est son récit.


1. Blow Your Trumpets Gabriel
2. Furor Divinus
3. Messe Noire
4. Ora Pro Nobis Lucifer
5. Amen
6. The Satanist
7. Ben Sahar
8. In the Absence ov Light
9. O Father O Satan O Sun!

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