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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Muse

The 2nd Law

LabelWarner Music
styleRock Bling Bling
formatAlbum
paysUK
sortieoctobre 2012
La note de
U-Zine
7/10


U-Zine

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Que vous le vouliez ou non, il faudra vous y faire, Muse est le plus grand groupe de Rock grand public à l'heure actuelle pouvant se targuer de remplir Wembley et deux Stade De France. Des statistiques ahurissantes qu'aucun autre groupe ne peut approcher. On a juste à faire avec un successeur des Beatles, Rolling Stones, Queen, Nirvana ou Radiohead dont on ne peut pas dire qu'il vole son succès tant le groupe arrivait à nous sortir une ou deux pépites dans des registres toujours variés sur tous ses albums. Ça, c'était quand même avant la sortie de The Resistance sur lequel Muse pataugeait dans un Rock toujours plus bling bling, se perdant entre ses influences palpables et une volonté flagrante de toucher un public toujours plus large, oubliant par la même occasion qu'il est (était?) un des groupes les plus talentueux de l'orée du 21ème siècle.

Le trio britannique nous est revenu en grande pompe courant 2012 en composant l'hymne officiel des Jeux Olympiques de Londres avec « Survival », nettement moins pompeuse que le « We Are The Champions » de Queen. J'imagine que vous avez du avoir une overdose de ce titre suite à son passage sur les ondes comme vous avez du en avoir par la suite pour « Madness » ou « Follow Me » et c'est ce qui vous fait détester le nouvel album, The 2nd Law. De mon coté, j'ai cette chance de ne pas écouter la radio et de ne regarder que très peu la télévision. Ainsi, j'ai seulement découvert cet album à sa sortie et ce petit bout de choux m'a réconcilié avec Muse.

D'accord, ce n'est pas Origin Of Symmetry mais au moins, il a le mérite de m'accrocher bien plus qu'un Absolution (qui avait ses moments de grâce avec « Stockholm Syndrome » et « Hysteria ») et bien sur qu'un The Resistance que tout le monde a très vite oublié. Je me rappelle de ma chronique de ce dernier où je disais que Muse n'était jamais aussi bon que quand il jouait du Rock plutôt qu'à s'essayer à des genres qu'il ne maîtrise pas. Fort heureusement, Muse revient à ce qu'il sait faire mieux c'est à dire du Rock suffisamment bien construit pour plaire aux mélomanes tout en étant assez accrocheur pour vendre son album comme des petits pains à la manière d'un Queen. Prenez « Supremacy » ouvrant l'album sur une note pas franchement plus réjouissante qu'un « Uprising » et pourtant, il y a ce moment de folie sur la fin du morceau rappelant les grandes heures du groupe qui vient tout changer. Rien que pour cela, ce titre pourtant pas génial dépasse une grosse partie de The Resistance. Certains vomiront sur « Madness » mais de mon coté, je trouve ce titre méchamment efficace comme a pu l'être « Starlight ». Par contre, là où je dis non c'est quand le groupe place une référence tellement évidente à Queen que ça en devient gerbant. « Panic Station » est clairement un hommage à « Another One Bites The Dust ». Mais merde, arrêtez de pomper, vous êtes Muse pas une putain d'actrice de gonzo attendant d'être throatfucked !!!

Le reste est plus réjouissant avec un « Survival » théâtral qui est à l'opposé musicalement des morceaux démagogues comme peuvent l'être certains hymnes sportifs (prenez ça Queen, Johnny et Jean Pierre Foucault!). « Follow Me » est déjà plus classique a l'aura d'un bon tube. Je suis moins convaincu par les deux morceaux suivant vraiment trop classiques pour retenir l'attention même s'ils auraient fait de bons morceaux sur The Resistance. « Big Freeze » voit Muse enfin se lacher complètement question groove avec le plus gros hit de l'album. C'est à partir de « Save Me » que Muse va oser changer de registre avec des morceaux moins accessibles. Pour ce faire, sur « Save Me » et « Liquid State », Matthew Bellamy va mettre son ego de coté et laisser la place de chanteur au bassiste Christopher Wolstenholme au timbre plus doux. « Save Me » est nettement plus aérienne empruntant des sonorités Post Rock (on pense aux derniers albums d'Anathema) possédant l'âme que le reste de l'album n'a pas forcément. « Liquid State » possède un rythme nettement plus agressif, ce qui n'empêche pas Christopher d'être dans le ton du morceau. Enfin les deux derniers titres sont conceptuels déjà parce qu'ils se complètent mais aussi parce qu'ils sont quasi instrumentaux. « The 2nd Law : Unsustainable » est un mélange entre orchestration et Dubstep (!) qui marche super bien et doit parfaitement ouvrir la tournée des stades actuelle. « The 2nd Law : Isolated System » constitue le mix entre les claviers de Muse que l'on connaît par cœur et une structure tout en montée en puissance à la manière de morceaux de Post Rock.

Tant de bonnes choses qui me font dire que The 2nd Law n'est pas le mauvais album que tout le monde essaye de vous faire croire. Au contraire, il est bien des crans au dessus de The Resistance qui était médiocre. En revanche, il ne risque pas de réconcilier les vieux fans avec un Muse qui pourtant a fait des efforts pour rendre sa musique moins pompeuse et légèrement plus subtile mais pas assez pour atteindre de nouveau les sommets d'Origin Of Symmetry.

1. Supremacy
2. Madness
3. Panic Station
4. Prelude
5. Survival
6. Follow Me
7. Animals
8. Explorers
9. Big Freeze
10. Save Me
11. Liquid State
12. The 2nd Law: Unsustainable
13. The 2nd Law: Isolated System

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