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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Cult of Luna

Vertikal

LabelIndie Recordings
stylePost-Core
formatAlbum
paysSuède
sortiejanvier 2013
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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Je n'y arrive pas, vraiment pas. C'est trop fort pour moi. Tous les jours de cette dernière semaine, il m'a fallu au minimum un dose de Vertikal, nouvel album de Cult Of Luna. Pourtant ces petits Suédois, je les attendais de pieds fermes, déjà parce qu'ils sont mes petits protégés qui ne m'ont jamais déçus avec des albums que je redécouvre à chacune de mes écoutes. De deux, Le concept serait influencé indirectement par le film Metropolis que je recommande chaudement tant il est novateur aussi bien dans la forme que dans le fond. Justement, c'est ce fond qui a influencé Cult Of Luna et qui va m'amener au troisième point. Dans des interviews pour les sites Metalorgie et Radio-Metal, on apprenait que le concept du précédent album, Eternal Kingdom, censé être basé sur des faits réels, n'était un mensonge. Le groupe avait tout inventé et voulait voir si les journalistes iraient vérifier les informations données. Apparemment, seul un journaliste aurait trouvé la supercherie. Bien sur, la question est de savoir si le groupe ne se donne pas plus d'importance qu'il n'a vraiment car franchement, s'il nous compte, nous, chroniqueurs sur des webzines, comme journalistes, il a tout faux et, en plus, à quoi bon aller vérifier une information qui n'apporte que peu à la musique. Pour prendre un autre exemple du même genre, de savoir si l'histoire derrière « Purity » de Slipknot est vraie ou fausse ne change en rien le fait que le morceau est excellent. De mon point de vue, seule la Musique doit parler, le reste étant un plus, mais bon, on ne pourra, cependant, pas reprocher à Cult Of Luna de ne pas se donner à fond sur tous les points. Les Suédois, un brin prétentieux et fiers de leur coup, reviennent avec cet album qui a pour crédo « Informez-vous et pensez par vous-même ».

Mais bon, prétentieux ou pas, Cult Of Luna reste Cult Of Luna, soit un des groupes majeurs de ce début de nouveau millénaire parce que peu importe la manière, il arrive toujours à toucher l'auditeur au plus profond de lui-même. Il peut se permettre de toujours évoluer en rajoutant quelques petites épices à sa recette à l'image de ces claviers et de ces samples d'Electro plus imposants que par le passé faisant directement penser aux univers futuristes de Metropolis ou Blade Runner. Eternal Kingdom avait montré la voie d'un retour vers des compositions qui contenaient plus de rage et Vertikal confirme tout cela en oubliant complètement le coté plus posé, plus Post-Rock sur ses précédents efforts laissant place à un album au son très massif et aux compositions sur lesquelles planent un sentiment d'urgence à l'instar de « The Curse » et « Following Betulas » sur le précédent effort mais en plus mélodique. C'est vrai de « The One » jusqu'à « In Awe Of », c'est à dire du premier à l'avant dernier titre puisque « Passing Through » qui vient conclure l'album, n'est autre qu'une ballade Cult Of Lunienne totalement dans l'esprit triste tout en subtilité de ce qu'avait été « And With Her Came The Birds », présente sur Somewhere Along The Highway. Autrement dit, la voix claire fait son retour au sein de Cult Of Luna mais est toujours placée avec la plus grande intelligence. Sur « I : The Weapon », elle n'est pourtant qu'une simple note revenant de temps à autres tout en arrivant à apporter son lot d'humanité à l'ensemble du morceau alors qu'avec « Mute Departure » sur laquelle elle bien plus présente, elle ne fait que mieux ressortir l'intensité de la fin du titre.

On aura beau dire ce qu'on veut sur l'extra musical, qu'il est prétentieux ou ce que vous voulez, on ne pourra pas retirer à Cult Of Luna cette identité musicale dont sa singularité n'a d'égale que son génie absolu. Même quand le groupe veut faire dans la démesure avec un titre de dix-neuf minutes (« Vicarious Redemption »), il le fait avec précision et grâce pour ce qui est surement le meilleur morceau de l'album avec pas loin derrière « In Awe Of » et « Passing Through ». Il n'y aurait peut être que la tentative d'aller vers des rythmes nouveaux avec « Synchronicity » qui ne me convainc pas totalement par son manque d'émotions même si elle signe un parallèle très intéressant avec la scène de Metropolis dans laquelle les ouvriers répètent des gestes synchronisés en rythme dans une chorégraphie déshumanisante.

Ce n'est pas assez pour ne pas couvrir d'éloges cette formation qui réalise avec Vertikal, un album un poil plus marquant sur son ensemble que ne l'est Eternal Kingdom, peut-être même est-ce la meilleure chose qu'elle n'ait jamais sorti ? Je n'en sais rien. En tout cas, en tant qu'amateur de cinéma, ses influences venant entre autres de la Science-Fiction, me parlent encore un peu plus mais il n'est pas évident de départager une discographie où chacun des albums possède sa personnalité propre et le charme qui va avec.

Mais ne m'écoutez-pas, faîtes comme le groupe le conseille : pensez par vous-même sans vous fiez à ce que vous pourrez lire. Enfin, dans tous les cas, ça ne changera rien... Vous serez conquis!

1. The One
2. I : The Weapon
3. Vicarious Redemption
4. The Sweep
5. Synchronicity
6. Mute Departure
7. Disharmonia
8. In Awe Of
9. Passing Through

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