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Ah, la Pologne et le death-metal, c’est devenu tellement indissociable que les groupes prolifèrent comme des champignons, et qu’il devient de plus en plus difficile de tomber sur une formation qui sort de l’orée des bois, qui sait proposer autre chose que du Death metal déjà érodé par pléthores de groupes du même acabit, le charme résident soit dans leur originalité, ou à défaut, de leur atmosphère générale.
Centurion, pourtant, ne cours pas cette année son premier galop d’essai, la formation Polonaise étant déjà active depuis 1998, avec deux démos un split et full-lenght à son actif. Davantage médiatisée aujourd’hui, la nouvelle offrande de Centurion, Serve No One est donc parvenue jusqu’à nous, dans cette période de saturation de marché, et ne gravera sans doute pas son nom dans l’histoire.
Dès les premières notes, agressives, de Total Terror, on sait déjà où l’on est, on sait déjà où l’on va. Death metal de l’Est typique, de la prod au riffing, tout ce que vous avez pu entendre jusqu’alors vous reviendra en mémoire. Du growl, du blast, quelques cassures, un son ivol, des riffs qui martèlent direct dans le tas, le mode rouleau-compresseur est enclenché, c’est basique mais ça fait du bien par où ça passe. On sent que les mecs ont la niaque, qu’ils connaissent le sujet sur le bout des doigts, et récitent une belle leçon du ‘Petit livre du Death Metal illustré’... mais ne tiennent pas sur la durée.
Ce n’est clairement pas dans la technicité ou même dans la construction globale que l’on pourra trouver une pierre à jeter à Centurion, qui fait souvent preuve de pertinence dans l’exécution, qui, encore une fois, à défaut d’être originale, est suffisamment guerrière pour laisser quelques traces à son passage. C’est plutôt dans la relative lassitude et ce sentiment d’avoir déjà entendu ces riffs, ces arrangements et ces assauts des centaines de fois qui font de ce Serve No One juste un album ‘de plus’ dans la grande marre du death metal made in Poland. De bonnes choses côtoient le tout juste moyen dans cet album, suffisamment court (moins d'une demi-heure) pour ne pas trop vite lasser l’auditeur, qui notera une vraie conviction dans les éléments les plus brutaux, fort bien branlés (Desecration Of The Holy Kingdom), et un manque d’inspiration plus prononcé sur des morceaux corrects, sans plus, mais lambda.
Serve No One ne laissera pas son empreinte dans la sphère Death Polonaise en 2012 en somme. Centurion a sorti là une galette qui rempli tout juste son office, mais manque cruellement de personnalité, là où d’autres formations du même registre parviennent au moins à insuffler à leur Death Metal, certes générique, une atmosphère crasseuse et diabolique que fait cruellement défaut à Centurion qui s’écoute d’une oreille distraite dont finalement on ne retiendra pas grand-chose.
Dommage.
1. Total Terror
2. Ego Ultimus
3. Sacrilege
4. Gateways To Condemnation
5. Cut The Throat
6. Desecration Of The Holy Kingdom
7. Thy Portal
8. Under The Black Banner
9. Ritual Massmurder
10. No One To Serve