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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Pharaoh

Bury the Light

LabelCruz Del Sur
stylePower Metal
formatAlbum
paysUSA
sortiefévrier 2012
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

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C'est un type. Il s'appelle Oh. Il a un phare. C'est le phare à Oh. Ile me fallait une accroche un peu racoleuse. N'ayant pas d'inspiration, je m'en remets à mon maître Jamel Debbouze pour sublimer ma plume. Trêve de plaisanteries. Parlons de Pharaoh qui n'est pas un inconnu dans la scène Power Metal. C'est, en effet, le groupe de Tim Aymar. "Tim Aymar mais qui est-ce ?" Me direz vous. Aucun lien avec Pablo ou Lucien, s'il y a un air de famille à trouver, c'est davantage du coté d'un certain Chuck Schuldiner qu'il faut se pencher. Tim est l'ancien chanteur de Control Denied, le projet Heavy Metal de l'éternel leader de Death.

Tim et ses trois collègues - Chris Kerns (basse), Chris Black (batterie) et Matt Johnsen (guitare) - sortent le quatrième album de Pharaoh quatre ans après Be Gone, chroniqué sévèrement dans nos pages. Bury The Light puisque c'est comme cela qu'il s'appelle vient de nouveau démontrer que bien qu'étiqueter Power Metal, Pharaoh est un des groupes les plus proches de l'essence du Death Progressif des Death ou Cynic au début de la décennie 90. Dans sa manière de composer, on y est complètement. Les riffs peuvent être chaleureux et réconfortants comme le rayon de soleil d'un soir d'été (« The Spider's Thread »). Ils peuvent également être bien incisifs à la manière d'un Iced Earth ou un Judas Priest comme le prouvent « The Year Of The Blizzard », « The Wolves » ou « Cry ». Mais ce qui rapproche un peu plus les Américains de leurs illustres prédécesseurs floridiens, c'est l'importance que le groupe donne à ce que toute sa musique soit des plus fluides. Une fluidité présente dans les enchaînements des notes qui semblent parfaits. Une fluidité dans les transitions entre les différentes parties. Une fluidité qui te ferait dire que jouer de la guitare, c'est simple parce que tes doigts bougeront tous seuls dès que tu l'auras entre les mains. Bury The Light est montée comme une horloge suisse : artisanalement, méthodiquement et magistralement. On note de temps en temps dans petits clins d'oeil au bon vieux temps comme avec ce vocoder sur « Castles In The Sky » que Paul Masvidal adore utiliser sur les albums de Cynic. Toute la partie instrumentale est là pour vous rendre nostalgique des groupes de Floride pré-cités.

Il n'y a bien que le chant de Tim Aymar pour se rendre compte que nous n'avons pas devant une formation de Death Progressif mais bien devant un groupe de Power Metal. Comme quoi la frontière entre deux styles qui sur le papier n'ont rien à voir, peut être, au final, très fine. Je découvre le sieur avec cet album et je n'ai pas besoin de plus pour comprendre pourquoi le dénicheur de talent Chuck l'a choisi pour rejoindre l'aventure Control Denied. A la manière d'un Russel Allen (Symphony-X, Adrenaline Mob), il est absolument parfait techniquement sur toutes les facettes de son chant qu'il soit rauque, clair ou qu'il faille chercher de très hautes notes aigües. Il y a également de grosses influences de la part des Iron Maiden et Judas Priest - qui ont influencé toutes les scène y compris la scène Death Prog - car Pharaoh est un groupe, dans les faits, plus épique que spirituel.

Bury The Light souffre d'un paradoxe. L'écoute est très agréable et on reviendra souvent vers cet album car ce son sponsorisé par les studios Morrisound rend totalement nostalgique et dépendant. D'un autre coté avec des morceaux aux formes classiques – même si le fond est très riche – le groupe n'arrive pas à nous sortir un seul tube de ces quarante-huit minutes. Même parfois, des refrains agacent avec « The Wolves » en tête de wagon. On a toujours cette envie d'y revenir et pourtant, rien ne retient l'attention plus que cela – C'est pour cela qu'il y a si peu de morceaux de noter dans cette chronique. La forme et le fond sont très jolis mais il manque de l'éclat à Bury The Light pour faire parti des albums qui vont compter cette année. Je ne ressens pas les frissons qui s'imposent devant une grande œuvre de Musique alors que je pense que Pharaoh a les moyens de nous les foutre. Peut être l'ont-ils déjà fait avec leurs trois premiers albums. Peut être que Tim Aymar l'a fait sur The Fragile Art Of Existence, l'unique album de Control Denied. Je n'en sais rien mais m'est avis que j'aurais une réponse à vous apporter d'ici peu.

Alors il se pourrait bien que j'ai chroniqué trop vite Bury The Light, ne laissant pas le temps à son essence de m'atteindre. Je reviendrais vers vous sans hésiter vous faire mon mea culpa. Néanmoins, vu le temps qu'il est resté dans mes écouteurs, je pense que mon jugement aura du mal à évoluer.

PS : Si vous avez d'autres albums avec ce son et cette fluidité, je suis preneur. Merci!

1. Leave Me Here To Dream
2. The Wolves
3. Castles In The Sky
4. The Year Of The Blizzard
5. The Spider's Thread
6. Cry
7. Graveyard Of Empire
8. Burn With Me
9. In Your Hands
10. The Spider's Thread (reprise)

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