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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Iperyt

Totalitarian Love Pulse

LabelAgonia Records
styleBlack Metal Indus
formatAlbum
paysPologne
sortienovembre 2006
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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La Pologne, quand elle fait du metal extrême, très souvent, elle ne fait pas dans la dentelle. Généralement, la scène tape dans le gras, avec plus ou moins de finesse, et Iperyt représente fièrement les couleurs d’un Black Metal industrialisé à l’excès, qui te défouraille les esgourdes à grand coups de blast-beat et d’assauts rageurs.

L’entrée en matière de cette chronique est aussi rapide et expédiée que l’intro de ce Totalitarian Love Pulse, paru en 2006 et successeur du très prometteur EP Particular Hatred, qui fixait déjà les ambitions belliqueuses de la formation Polonaise, mais dont on ignorait si elles allaient tenir la mesure sur un full–length. Pourtant un rapide coup d’œil au line-up, composé de 5 extrémistes musicaux, nous apprendra que deux d’entre eux, Abuser à la basse et People Hater aux vocaux, officiaient déjà chez Infernal War, pas spécialement connu pour bercer l’auditeur de dégoulinantes ballades.

Non, tout comme cet autre projet, Iperyt ne veut pas vous lâcher une seule seconde, il vous saute à la jugulaire dès Transgression of Inhumanity et ses riffs travaillés et ne relâchera la pression qu’au bout de ses 11 titres expédiés en moins de 40 minutes. Iperyt, c’est le Mal avec un grand M, c’est une putain d’entité aussi corruptrice d’oxygène que les gaz employés par les teutons lors de la première guerre mondiale et dont est tiré le nom de baptême du groupe. Iperyt, c’est un empreint à la vitesse libératoire d’un The Berserker, avec une touche malfaisante en plus, ce Black Metal mécanique et rouleau-compresseur suinte bon le vice et le terrorisme sonore, qui n’a d’autre vocation que celle de t’atomiser la gueule à grand coups de grattes affûtées comme des lames de rasoir, de tempos frénétiques et de vocaux agressifs.
La rythmique, ciselée, poinçonne sans coup férir, ne mise pas tout sur la décharge de blast, sait varier le relief, permettant aux tentacules colossales d’Iperyt de ramper plus sournoisement pour mieux éclater au visage de l’auditeur, soufflé par cette épouvante sonique qui puise sa puissance et tout son impact dans la précision de son exécution.

Production ultra riche, il n’y a rien qui dépasse, tout est millimétré, l’équilibre entre agression brute et atmosphères est à tout instant préservé, l’architecture des morceaux est diaboliquement intelligente de variations, le riffing black thrashisant libère une énergie destructrice et des morceaux qui t’attaquent frontalement comme Superior Breed achèvent de te désintégrer les feuilles et le cortex.

Iperyt et son bébé c’est un tandem irrésistible que rien ne peut arrêter une fois le bulldozer lancé, immédiatement à plein régime. La trajectoire est en ligne droite, mais le parcours en montagne russe, il y a assez de cylindre sous le capot pour dévaster encore et encore toute zone de douceur alentours, en somme Totalitarian Love Pulse est une galette monstrueuse, qui connaît parfois des faiblesses de pertinence, mais qui ne sauraient entacher cet hymne à la corrosion et à l’animosité primitive.

C’est la guerre bordel !


1. Transgression of Inhumanity
2. Adoration of Social Demise
3. Abuse You Fucking Christ
4. Calm Regained
5. The Silent Murderer
6. Scorched Earth Creed
7. Wolfcalls
8. Let's Fucking Rejoice
9. Filthy Criminals
10. Superior Breed
11. Totalitarian Love Pulse

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