U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Faisons du vieux avec du jeune. L'une des choses qui marchent en ce moment, ce sont les revivals. Tous ces jeunes groupes qui font du vieux avec l'esprit des vieux et sans aucun élément moderne. Regardons juste le succès aussi rapide que monumental d'Airbourne pour s'en rendre compte. Ghost n'est pas loin d'emprunter le même chemin, lui qui enchaine les premières parties de grands noms. Et puis, il y a ces groupes que l'on croirait tout droit sortis de la New Wave Of British Heavy Metal alors que leurs membres n'étais pas ou à peine nés quand cette vague a déferlé sur le monde entier. C'était le cas pour Bullet (dont l'album sorti cette année est vraiment bon), c'est le cas pour Dark Forest.
Dawn Of Infinity est le deuxième album des Britanniques après un premier opus qui a, semble t-il, bien plu. D'entrée, il surprend dans le bon sens avec des leads de guitares conquérantes, inspirés ainsi que des breaks mélodiques pour le moins séduisants. Le groupe, ne laissant pas les choses au hasard, a su choisir une production qui, d'une, mettait bien en valeur les guitares (le Heavy c'est avant tout des grattes qui te font rêver, même pour Steve Harris et Iron Maiden) et, de deux, sonnait d'époque. Une production pas trop puissante et surtout qui a ce petit grain dans le son qui fait tout le charme des travaux d'époque. Et puis « Hourglass » et son riff principal ayant un gros air des mélodies d'Edge Of Sanity, ça avait tout pour me plaire.
Là où j'ai tiqué d'emblée, c'est la voix de Will Lowry-Scott. Son chant est proche de celui de Blaze Bayley (Ex-Iron Maiden et Wolfsbane) envers qui, je n'ai pas toujours eu une très grande estime. n'est pas un mauvais chanteur même s'il paraît limité et manque de puissance mais n'est pas le meilleur choix possible pour une formation de cet ordre. Sa voix ne colle pas avec la musique de Dark Forest qui se veut épique et pas du tout mystique. De superbes mélodies vocales et des refrains vraiment accrocheurs ont été écrits (« Lightyears On », « Seize The Day ») mais avec un autre chanteur, ça aurait fait bien plus de dégâts.
En plus de cela, la surprise ne dure qu'un temps et si Dawn Of Infinity est jalonnée de bons moments (« Under The Greenwood Tree », « Black Delta »,...), il y a quand même un sentiment de mollesse qui apparaît au bout d'une bonne dose d'écoutes. Ce sentiment fait qu'au bout d'une dizaine d'écoutes, je n'ai plus du tout écouté envie de me pencher sur cet album alors qu'il m'avait, de suite, séduit. La faute incombant également à certaines longueurs. « The Tor » mérite t-elle de durer sept minutes ? Je ne pense pas. L'album aurait, donc, pu/du être amputé de dix bonnes minutes.
Dark Forest est jeune et veut trop en faire. Il faudrait qu'il commence déjà par cadrer leur musique pour ne pas donner plus que ce que l'auditeur souhaite recevoir. Après, voir si le chanteur ne peut pas être remplacé car il est le talon d'Achille de la formation. En attendant, Dawn Of Infinity aurait pu être bon si Dark Forest s'était remis en question plus tôt mais pour le coup, c'est un album très lourd sur la longueur. Dommage.
1. Hourglass
2. Lightyears On
3. The Green Knight
4. Seize the Day
5. The Tor
6. Through a Glass Darkly
7. The Stars My Destination
8. Under the Greenwood Tree
9. Black Delta
10. Deadly Premonition
