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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Sclavinia

Liber Magnum

LabelAuto-Production
styleDeath/Grind
formatDémo
paysAngleterre
sortiejanvier 2009
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Parler d’anonymat pour évoquer Sclavinia tient de l'évidence tant les informations sont maigres lorsque l’on cherche à en savoir plus sur ce groupe Anglais.
Une fois le CD promo reçu, sans autre précision que les contacts et le logo anti-émo au cul de la pochette, les investigations cessent rapidement, et tout juste aurons-nous glané que le trio britannique sort avec ce Liber Magnum sa deuxième démo, après un confidentiel Our heritage en 2008 et qu’il a tout de même ouvert pour quelques combos prestigieux au Royaume-Uni, Napalm Death et Desecration pour les plus renommés.
Sans avoir posé une oreille sur la première démo, Liber Magnum est annoncé comme doté d’un meilleur son et de compos plus dynamiques. Soit, voyons donc si l’argument théorique passe l’épreuve pratique.

Liber Magnum, morceau éponyme ouvre les hostilités, malheureusement pas de la plus belle manière qui soit, et c’est peu de le dire. La production générale manque largement de richesse, le riffing est assez basique et surtout, singulière catastrophe lorsque l’on officie dans du death aux contours grind, le batteur semble très peu à l’aise avec ses plans, donnant souvent l’impression (avérée au final) de frapper en décalage, interrompant faute d’endurance sans doute les blast surmixés, semblant finalement jouer dans son coin, plus ou moins indépendamment des autres musiciens. Bref l’introduction de cette démo est simplement d’un amateurisme à faire peur et on croise les doigts pour que la suite ne soit pas de la même tenue, afin de ne pas assassiner définitivement Sclavinia.

Fort heureusement, la suite redresse sensiblement la barre, mais compte tenu du niveau de départ, inutile de préciser que l’on n’atteint pas des sommets death metalliques. D’ailleurs, on ne sait pas trop si l’on a droit en l’occurrence à du Death Metal, à du Grind gentillet, ou à autre chose, Sclavinia passant du coq à l’âne d’une compo à l’autre, sans ligne de conduite apparente ou recherche de cohésion. La brutalité d’un Heritage manque de mordant, les parties mélodiques, parfois plutôt sympas, il faut leur concéder, sont trop bancales faute d’une technique peaufinée, ça bave un peu et ça décale le rythme, à croire que le clic à été oublié lors des sessions d’enregistrement. Les transitions sont abruptes et peu en place, les idées intelligentes sont sous exploitées, et finalement, dans ce pêle-mêle de genre mal maîtrisé, avec même un final de claviers cheap qui me rappellent les synthés d’un Nokturnal Mortum, nous retiendrons de Liber Magnum une démo peu encourageante, qui se cherche et qui manque de professionnalisme pour espérer aller plus avant dans l’industrie du disque.

Lorsque l’on connaît l’extrême sympathie de Greg, de Godz ov War Production, qui pourtant s’illustre bien souvent par la qualité des groupes promus, écrire une chronique aussi assassine est une horreur morale, et franchement j'ai les glandes rien qu'à l'écrire, d'autant que les membres du groupe m'ont l'air tout ce qu'il y a de plus agréables. Mais ce n'est pas ça qui sauvera le bateau du naufrage et qui donnera une qualité subite à la musique proposée ici. Il ne faut pas se voiler la face : Sclavinia ne donne pas un visage d’espoir à la scène metal, et il faudra corriger la technique, la précision, la construction, bref il faudra travailler dur pour dévoiler un potentiel qui pour le moment est loin d’être révélé.

Et plus que jamais, tenant en ce Liber Magnum une démo, je suis plus que ravi de me soustraire à l’exercice douloureux de la notation, vous comprendrez pourquoi.

Dur.




1. Liber Magnum
2. Heritage
3. The Black Knight
4. Devil's Parade
5. Finis Coronat Opus