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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

The Gates of Slumber

The Wretch

LabelRise Above
styleTrVe Doom
formatAlbum
paysUSA
sortiemai 2011
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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The Gates Of Slumber est un groupe pourvu d'un grande réputation dans la scène Heavy Doom mais pourtant, je n'ai jamais eu l'envie de m'y plonger pleinement m'attendant à ce que le Heavy prenne le pas sur le Doom. Quand j'avais vu le groupe en première partie de Cathedral, ce sentiment s'était confirmé, The Gates Of Slumber jouait d'un Heavy bien trop musclé pour moi. Je préfère quand il y a plus de mélodies et une belle voix de tapette. Là, c'est la vie.

Sauf que quand on vous met un promo du groupe sous le nez, qu'on vous l'agite un peu, qu'on vous le vend bien, et bah, on prend la bête puis on se pose pour enfin apprendre à connaître le groupe et qui sait aimer. Au pire, je lui foutrais 2 en faisant genre de l'avoir écouté comme j'aime le faire assez souvent. La surprise est d'autant plus grande quand vous vous rendez que le groupe a changé son fusil d'épaule et qu'il ne joue pas ce que vous attendiez de lui.

N'avez vous jamais eu l'impression de ne pas être né à la bonne période ? D'avoir raté des concerts incroyables comme Metallica à Rouen pendant la tournée de Ride The Lightning (!), que vous auriez aimé voir Candlemass avec Johan Längqvist, que vous auriez donné n'importe quoi pour écouter Saint Vitus en vinyle à l'époque de la sortie des premiers avec votre shperbe veste à patch? « Born Too Late » comme l'ont si bien écrit et mis en musique ces derniers. Si le parallèle avec Metallica est purement gratuit dans le but de ramener ma science et donner des regrets à tous un tas de Normands trop jeunes, les deux autres ne sont pas anodins. En effet, écouter The Wretch de The Gates Of Slumber, c'est un peu comme un voyage dans le temps. On revient à l'époque mythique des années '80 le temps d'un album.

Avec The Wretch, le trio américain cache ses muscles et sa testostérone et nous tend son petit cœur tout tendre. On ralentit le rythme, on chante juste sans trop forcer sur ses cordes vocales et surtout on groove et ça donne... La résurrection de Saint Vitus. Pour faire simple, durant une bonne partie de cet album, j'ai fait un parallèle avec le Born Too Late des Américains. La voix proche de Scott « Wino » Weinrich, le groove des compositions et, l'ambiance générale monolithique et pachydermique. Quand, je ne pensais pensais pas à Saint Vitus, je songeais à Candlemass à cause des ambiances sur les morceaux plus longs en fin d'album comme « The Wretch » et « Iron And Fire ».

Il serait simple de taper sur The Gates Of Slumber pour cet hommage nostalgique qui n'est en rien déguisé. La démarche est même pleinement assumée et c'est peut être ce qui fait la force de cet album pétri de qualités. Et puis, il faut dire que The Wretch garde un peu de l'identité du groupe sous certains aspect et n'est pas qu'une simple addition de l'influence des pontes du genre. Déjà, le groupe a voulu garder le temps de « Coven Of Cain », la trace de son passé avec un morceau assez rapide et très Heavy. Et puis, le feeling sur les soli n'est absolument pas le même que ceux des groupes précités. Il y a une approche plus raffinée, douce très influencée par le Blues. Ainsi, avec cette basse excellente qui reprend le thème principal par dessus lesdits soli, cela donne des résultats explosifs.

Quid de ce The Wretch alors ? C'est une très bonne surprise. L'album a beau être monolithique dans son ambiance, on ne s'ennuie pourtant pas un seul instant. Alors qu'un « Iron And Fire » d'une durée de douze minutes peut faire peur sur le papier, il passe comme une lettre à la poste du fait de la profondeur des compositions et de la tristesse de la voix de Karl Simon. On ne parle pas ici d'une sortie cultissime, ni même de l'album de l'année mais d'un album profond qui fera son bout de chemin car il contient suffisamment de pépites pour attirer tout amateur de Doom. Entre « Bastards Born », « Iron And Fire », « Castle Of The Devil » et surtout la bombe se plaçant directement dans la playlist des tubes de l'année, « The Scovrge Ov Drvnkenness ».

Cela faisait longtemps que je n'avais pas apprécié une sortie d'un album de vrai Doom Metal (Le dernier Candlemass ?) et ça m'aurait fait bien mal de passer à coté.

1. Bastards Born
2. The Scovrge Ov Drvnkenness
3. To the Rack with Them
4. Day of Farewell
5. Castle of the Devil
6. Coven of Cain
7. The Wretch
8. Iron and Fire