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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Exhumed

All Guts, No Glory

LabelRelapse Records
styleDeath grind
formatAlbum
paysUSA
sortiejuillet 2011
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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Enfin ! S’il y a bien un retour qu’attendaient les amateurs de riffs gras, de rythmes groovy, de blasts déchaînés et surtout de boyaux, de viscères, de cadavres en putréfaction et autre joyeusetés, c’est bien celui des Californiens d’Exhumed ! Car ce « All Guts No Glory » (référence détournée du « No Guts No Glory » de Bolt Thrower) est le premier album du groupe à paraître depuis 2003, si l’on excepte le disque de reprises « Garbage Daze Re-Regurgitated » (décidément amateurs de jeux de mots les bouchers) paru en 2005 et le split « Something Sickened This Way Comes » partagé avec les Tchèques d’Ingrowing en 2006 ; autant dire que l’attente fut bien longue !
Pour ce, on reprend le line-up de 2003 composé de Wes Calley à la guitare, Leon Del Muerte à la basse et l’indéboulonnable Matt Harvey en tant que frontman/guitariste, alias l’unique membre formateur, à l’origine du groupe du haut de ses 15 ans à l’époque. Et celui qui prend la place derrière les fûts n’est autre que (roulements de tambour)… Danny Walker, ex-Phobia et Uphil Battle. C’est dire si pour ma part j’attendais avec impatience le fruit de cette reformation, qui s’est d’ores et déjà faite remarquer en bien chez nous lors de l’édition 2011 du Hellfest !

Alors au programme, de nombreuses surprises avec un groupe qui a résolument voulu faire évoluer son style, grâce à l’ajout de claviers, de voix claire, quelques petites touches de progressif… Mais nan calmez-vous, j’déconnais ! Nan, pas ma jambe ! Couchés, les zombies ! Je disais donc qu’avec cet album, c’est comme si Exhumed n’avait jamais fait de pause en fait. Toujours ce bon vieux grind/death aux accents thrash fortement inspiré Carcass, et le groupe ne nous laisse pas le temps de douter dès l’introduction groovy « All Guts, No Glory », suivie du désormais très connu « As Hammer To Anvil » puisque souvent joué sur scène. Et on n’a qu’une chose à dire : ça fait bien plaisir de retrouver du bon vieux Exhumed !
Danny Walker ne lésine pas sur le rythme, très soutenu et souvent agrémenté de blasts ravageurs. Le groupe n’aurait pas pu trouver meilleur batteur tant son jeu est impressionnant de fluidité et adapté à la musique des Californiens ! Et bien sûr, la marque de fabrique des gore metalleux, ce sont les vocaux criards (assez proches du timbre d’un Jeff Walker) de Matt Harvey répondant à ceux plus caverneux de Leon Del Muerte, toujours redoutables d’efficacité… Surtout quand les deux voix se mêlent pour former des refrains d’une grande puissance de feu (« Your Funeral, My Feast », « I Rot Within » dont le refrain fait penser à « Open The Abscess ») ! Matt Harvey se montre d’ailleurs en très grande forme, sa voix n’a rien perdu de son intensité avec les années, bien au contraire, et Matt se montre même parfois très impressionnant comme sur le final de « I Rot Within » où on s’attendrait presque à ce qu’il dégueule ses tripes tellement il pousse loin son cri !

Exhumed, en plus d’un riffing inspiré et ultra efficace, prend également toujours le temps de poser des soli de bonne qualité dans presque tous ses morceaux, soli qui ont la particularité d’être extrêmement mélodiques. La plupart semblent même tout droit sortis d’un album de thrash ou de heavy metal, ces mélodies étant même parfois présentes dans les riffs (« Death Knell »). Pourtant, jamais ça ne nuit au style, bien au contraire, le groupe étant très habile pour insérer ces lignes mélodiques en plein milieu de passages bien gras. Ça fait plus de dix ans qu’ils nous font le coup, et pourtant ça arrive encore à me surprendre parfois !

J’ai trouvé le choix de « As Hammer To Anvil » assez étrange pour ouvrir l’album, car je trouve que c’est le moins bon morceau. En fait, « All Guts, No Glory » monte en puissance du début à la fin : on a l’impression de se prendre baffe sur baffe ! Lors des premières écoutes, lorsque je n’avais pas encore mes repères sur cet album, j’avais toujours ce sentiment que le morceau que j’écoutais était supérieur au précédent. « Your Funeral, My Feast » vous avait déjà fait lever popol ? Eh ben « Through Cadaver Eyes » démarre sur les chapeaux de roues et vous tartine la gueule de blasts surpuissants et de rythmes groovy. Ah, ça fait mal à la nuque, hein ? « Death Knell » vous a fait trembler l’estomac ? Voilà « Distorted And Twisted To Form » avec son groove que n’aurait pas renié un Sublime Cadaveric Decomposition! Oups, attention, y’a vos intestins qui sont en train de se barrer ! Et c’est comme ça jusqu’au dernier titre, « So Let It Be Rotten… So Let It Be Done », qui possède juste le meilleur refrain de l’album, si bien que dès la deuxième écoute vous vous surprendrez à beugler comme un âne !

L’album a été enregistré au Arcane Digital Recordings avec Ryan Butler (Misery Index), ainsi qu'au Trench Studios avec John Haddad (Abysmal Dawn, Intronaut). Le mixage, lui, est le fruit de Brian Elliott au Mana Recording Studios. Et que dire à part que cette production offre enfin un bon gros son aux Californiens ! On peut certes regretter le côté « RAW » des premières productions du combo, mais les compos y gagnent en puissance et rassurez-vous, on n’a pas affaire à un son trop lisse ! Je terminerai avec un petit conseil : si vous êtes fan d’Exhumed, ce serait criminel de ne pas prendre l’édition limitée ! Cette dernière permet de prolonger de 20 minutes le plaisir avec quatre compos qui auraient eu parfaitement leur place sur l’album et deux vieilles compos dépoussiérées : « Necromaniac » et « Forged In Fire (Forged In Flames) ». Le premier est rendu plus audible et puissant par la nouvelle production même si on peut regretter le côté crade de l’original, et surtout la puissance du growleur qui à l’époque donnait le change à Matt Harvey, Ross Sewage. Pour le second j’en voyais un peu moins l’utilité, mais ça reste un bonus agréable !

Alors oui, je pourrais revenir sur le manque de variété criant de l’album, oui Exhumed fait ce qu’il a toujours fait et ne surprend pas… Mais mon petit doigt (oh merde ! Ma main ! Où elle est passée ? Les chacals, ils m’ont eu !) me dit que si vous lisez cette chronique, c’est que vous vous en branlez. Vous voulez du Exhumed, point barre ! Et les Californiens vous ont exaucés avec un très grand cru 2011. Alors je n’ai plus qu’une chose à dire : profitez, bande de morfales !

1. All Guts, No Glory
2. As Hammer to Anvil
3. Your Funeral, My Feast
4. Through Cadaver Eyes
5. Death Knell
6. Distorted and Twisted to Form
7. I Rot Within
8. Dis-assembly Line
9. Necrotized
10. Funereality
11. So Let It Be Rotten ... So Let It Be Done