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mercredi 13 novembre 2019

The Black Dahlia Murder + Insomnium @Paris

Alhambra - Paris

Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Mardi dernier (12 novembre), l’Alhambra de Paris accueillait la première date de la tournée européenne d’Insomnium, l’un des leaders de la scène Death mélodique finlandaise. Dans ses bagages, les Heavy metalleux de Stam1na et les Américains de The Black Dahlia Murder. Une affiche franchement éclectique que l’on avait hâte de découvrir.

The Black Dahlia Murder

Immense fan des premiers albums du combo du Michigan, j’ai peu à peu arrêté de le suivre, principalement suite à la sortie de l’album Everblack. Le groupe qui nous offrait un Death Metal mélodique survitaminé a peu à peu fait évoluer sa musique vers un Death Metal plus extrême et moins branché mélodies, ce qui me séduit moins. Du coup, après avoir fait une pause du groupe pendant quelques années, j’étais franchement séduit à l’idée de retrouver le charismatique Trevor sur scène.

Le premier constat, très positif, est relatif au format de la soirée. Régulièrement, les tournées composées d’au moins 3 groupes retiennent un format 30 minutes pour la première partie, 45 pour la seconde première partie et 1h30 pour le groupe en tête d’affiche. Aujourd’hui, The Black Dahlia Murder va bénéficier d’une heure complète de show, ce qui justifie réellement que tous les fans du groupe se déplacent, y compris ceux qui habitent loin.

Et la transition est toute trouvée : personne ou presque n’est venu pour les Américains. Une poignée de fans tout au plus ont alimenté le pit pendant tout le set, mais c’est à peu près tout. C’est toujours un peu le problème avec ce genre d’affiche très éclectique : certes, TBDM et Insomnium font tous les deux du Death Metal mélodique, mais il est aisé de voir la différence de courant entre les deux groupes… Du coup, malgré tous les efforts de Trevor, on ne peut pas dire que l’ambiance a été au beau fixe pendant la prestation du groupe. Et c’est dommage, car c’est une musique qui prend toute son ampleur lorsque le public devient débile. Je fais aussi probablement partie des gens qui ont besoin d’une ambiance globale pour me sentir porté par un show.

Quoi qu’il en soit, le groupe aura distillé son Death mélodique bien rentre-dedans avec un son globalement pas trop mal, en faisant clairement la part belle à son dernier opus. Pas moins de 6 titres qui m’ont, globalement, aussi peu convaincu en live que sur CD. Je trouve que le groupe a un peu perdu de la magie des premiers albums avec des riffs ultra dynamiques qui ont laissé place à un Death plus classique, plus violent, mais moins original. Tout en gardant une certaine patte musicale, le tournant pris par Everblack a été énorme.

Heureusement, le groupe nous a distillé quelques pépites pour nous en mettre plein la gueule. Miasma, Warborn (!!!), Contagion (!!!), What a Horrible Night to Have a Curse et le duo final pour nous achever : Everything Went Black et DeathmaskDivine. Cette dernière - qui est vraiment une des meilleures du groupe, a fortiori en live - est venue clore un set en demi-teinte. Bien que foncièrement content d’avoir pu retrouver le groupe sur scène (même si Ryan Knight manque beaucoup, Trevor est toujours aussi bon, Brian toujours aussi drôle, Alan aussi véloce et précis), l’ambiance globale et la setlist m’ont un peu refroidi. A revoir dans de meilleures conditions, donc.

Setlist :
Widowmaker
Jars
Contagion
Miasma
Matriarch
Warborn
What a Horrible Night to Have a Curse
Nightbringers
As Good As Dead
Malenchantments of the Necrosphere
On Stirring Seas of Salted Bloods
Kings of the Nightworld
Everything Went Black
Deathmask Divine

Insomnium

Dire qu'Insomnium était attendu est un doux euphémisme. Le groupe est clairement venu en terre conquise à Paris, devant un public qui lui aura mangé dans la main pendant près d’une heure trente. Du mouvement dans la fosse, des refrains chantés à tue-tête, j’ai rarement vu un public aussi impliqué dans un concert d’Insomnium. Il faut dire aussi que le son était vraiment très bon, que le jeu de guitare et de batterie ont été justes et précis tout du long, sans compter sur un Niilo très agréable qui a beaucoup communiqué avec le public.

Tournée de promotion du nouvel album oblige, le groupe a joué pas moins de 6 titres de sa nouvelle galette sortie le 4 octobre dernier, intitulée Heart Like A Grave (Valediction, Neverlast, Pale Morning Star, And Bells They Toll, Mute is my Sorrow et Heart Like a Grave venue clore le set). Le résultat est un peu mitigé, certains titres passant clairement haut la main le test du live comme Valediction, et d’autres peinant un peu plus à prendre de l’ampleur malgré un bon aperçu sur CD. Je pense notamment à Mute is My Sorrow qui m’a laissé un peu sur ma faim.

Quoi qu’il en soit, c’est toujours un plaisir de revoir le groupe sur scène, a fortiori maintenant qu’il compte dans ses rangs Jani Liimatainen, dont j’avais beaucoup apprécié le travail sur la première partie de carrière de Sonata Arctica. Si Niilo est assez immobile sur scène, il passe le plus clair de son temps à haranguer la foule, laissant le soin à ses deux guitaristes de bouger un peu partout et de faire les poseurs. Markus peut parfois être un peu exaspérant à cet égard, mais on lui pardonne tant son jeu est propre en live et qu’il donne un dynamisme certain aux prestations d’Insomnium.

Et c’est au bout d’un show intense, tout juste handicapé par des lights vraiment pas terribles, que le groupe s’en va. Plutôt pas mal pour la première date d’une tournée… !

Setlist :
Valediction
Neverlast
Into the Woods
Through the Shadows
Pale Morning Star
Change of Heart
And Bells They Toll
Mute is my Sorrow
Ephemeral
In the Groves of Death
The Primeval Dark
While we Sleep
One for Sorrow
Heart like a Grave

Merci à Garmonbozia pour l’accréditation et à l’Alhambra pour l’accueil.

Photos