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The New Order est le second album mythique d'un des fers-de lance du thrash metal américain, Testament. Originaire tout comme Slayer et autre Exodus de la Bay Area de San Francisco, Testament appartient à la 2ème vague de groupes de Thrash du milieu des années 80, aux côtés de Heathen, Vio-lence et Forbidden. Il est aussi probablement le groupe du style le plus connu après ceux du Big Four(Metallica, Megadeth, Anthrax et Slayer).
Après un premier album très remarqué mais encore classique dans le genre, Testament embarque pour New York enregistrer son successeur au Pyramid Sound Studio sous la houlette d'Alex Perialas (également responsable du son de leur premier essai). Si The Legacy dévoilait déjà les aspects mélodique du combo, ainsi qu'une certaine capacité à rendre cinglé l'auditoire avec des riffs imparables d'une précision étonnante pour l'époque, c'est bien avec The New Order sorti en Mai 1988 que Testament commence à trouver son propre style, à commencer par le chant de
Chuck Billy, totalement intégré aux rythmiques démentielles d'Eric Peterson et d'Alex Skolnick, les guitaristes et principaux compositeurs du groupe. Le reste du line-up est composé de Greg Christian à la basse et Louie Clemente à la batterie.
L'album démarre par une intro inquiétante en arpèges son clair du meilleur effet, laissant présager un orage après quelques gouttes de pluie, mais c'est en fait une véritable tempête qui s'abat sur nous dés la fin de celle ci. Eerie Inhabitants vous emporte en une poignée de seconde, et pour peu que l'auditeur soit fan du genre, on n'a qu'une seule envie après avoir écouté ce morceau : le remettre immédiatement (ce sera le cas de nombres de titres sur ce disque par ailleurs) ! Le morceau éponyme confirme la volonté de Testament de se démarquer du reste de la scène, en privilégiant la mélodie dans les riffs et les solos, mais tout en gardant la vitesse d'exécution et l'esprit thrash-metal des compos du premier opus.
Les textes sont également plus profonds, abordant pour la première fois le thème de l'écologie, cher à Chuck Billy, et que l'on retrouvera par la suite sur tout le reste de la discographie du groupe, ou les messages politiques (The Preacher, A Day Of Reckoning). La suite du disque est très variée, alternant les tempos et les ambiances (Trial by Fire, A Dirge), tout en mettant en avant les progrès guitaristiques du jeune prodige Alex Skolnick (Hypnosis), ayant à peine 20 ans à l'enregistrement des faits ! Cet ancien élève de Joe Satriani quittera le groupe en 1992 pour se consacrer au Jazz (avec son Alex Skolnick Trio) avant de le réintégrer le groupe en 2005 (j'attendais ça depuis le temps !). The New Order marque également ses réels débuts en tant que compositeur, The Legacy ayant été majoritairement composé avant son arrivée.
Mais c'est en plage 4 qu'arrive l'un des morceau les plus cultes du groupe; j'ai nommé Into The Pit qui, comme son nom le laisse deviner, fait référence à la fosse et ceux qui sont dedans...
Ce morceau, systématiquement interprété en live depuis plus de 20ans, nous montre à quel point Testament a digéré ses influences, Metallica en tête, et maitrise aujourd'hui son sujet. Après une intro entrainante avec guitares harmonisées, Testament nous martèle littéralement le cervelet avec une succession de riffs tous plus allumés les uns que les autres, suivi d'un solo dantesque du magicien Skolnick (qui pour moi reste LE guitariste Thrash) ! En moins de 3min, on assiste à une véritable démonstration de mise à sac en règles qui ferait bien d'inspirer la plupart des formations Thrash/Death/Metalcore et autres True Black qui se disent extrêmes!
Au delà de ce détail, Testament nous montre qu'enfin il a trouvé sa personnalité propre sans se compromettre, et qu'il sait jouer vite de manière bien plus subtile que la plupart des groupes de base (Disciple Of The Watch). La paire de guitaristes est tout simplement phénoménale, et leur complémentarité maintient une unité forte dans le fil conducteur du disque, tout comme ce frontman d'exception qu'est Chuck Billy, qui contribue lui aussi grandement à faire de The New
Order une oeuvre magistrale et superbement construite. Les lignes de basse, bien que malheureusement peu audibles (comme de nombreuses productions de la fin des années 80), tiennent bien la route, même si elles mériteraient de s'écarter davantage des plans de guitares(tout le monde ne s'appelle pas Steve Harris ! ). Le seul réel défaut au niveau de l'interprétation pourrait se trouver sur les parties de batterie, souvent peu recherchées, et relativement « simplistes » pour une musique aussi complexe que celle de The New Order. Cependant ce léger problème n'atténue en rien le plaisir d'écoute, et sachez qu'une bonne partie de ces titres on été réenregistrés en 2001 avec une production monumental et un accordage plus grave, un nouveau batteur (John Tempesta), bassiste(Steve DiGiorgio), et de nouveaux solis sur l'album First Strike Still Deadly. En fait, The New Order ne souffre que d'un réel défaut, c'est sa vieille production qui, bien que très honnête pour l'époque, a du mal à passer l'épreuve du temps. Certains auront quand même du mal avec ça et lui préfèreront probablement First Strike Still Deadly.
Malgré tout, avec ses compos jouissives et ses nombreux solis à couper le souffle, cet album reste mythique dans la féconde discographie de Testament et il sera toujours, quelles que soient les modes et les tendances, une référence en matière de Thrash old-school ! Si vous vous revendique Thrasher, ou que vous aimez la musique mélodique et agressive, courrez vous procurer au plus vite ce joyau indispensable dans toute metalthèque qui se respecte ! Un disque d'exception pour un groupe qui l'est tout autant ! A noter également la reprise très réussi d'Aerosmith, Nobody's Fault, qui s'adapte parfaitement au reste de l'album !
1. Eerie Inhabitants
2. The New Order
3. Trial By Fire
4. Into The Pit
5. Hypnosis
6. Disciples of The Watch
7. The Preacher
8. Nobody`s Fault (Aerosmith cover)
9. A Day of Reckoning
10.Musical Death (A Dirge)
