Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Lifelover

Dekadens

LabelOsmose Productions
styleRock / Metal Extrême Dépressif
formatAlbum
paysSuède
sortieoctobre 2009
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Lifelover est un paradoxe. De son nom à sa musique, les contradictions s'opposent. Lifelover a réussi, avec ses 3 albums, à faire s'entrechoquer une joie festive masquant les terribles et sombres peurs hantant les êtres meurtris que sont ces Suédois, créant autant un terrible état dépressif chez l'auditeur qu'un sourire ironisant sur la beauté de ce monde si superficiel. Les paradoxes s'assemblent et se ressemblent, opposants sur chaque album la beauté et la tristesse, comme sur les différentes pochettes : Pulver montrant une femme nue et ensanglantée dans un joli parterre de fleurs, Erotik désignant une superbe ville pleine de lumière prisonnière de la nuit, et Konkurs opposant la beauté de la mer à sa profondeur mystérieuse et sombre. Depuis la formation du groupe en 2005, les sorties sont réglés comme du papier à musique à un rythme annuel, et cette année sort donc cet EP qui confirmera plus que jamais ma première phrase.

Le rythme enjoué des premières notes de Luguber Framtid surprend, tandis les cris déchirants de () surplombent une fois de plus les instruments. Mais par le passé, Lifelover tenait un son si particulier en montrant ces instruments comme un tissu unique, une masse indissociable, ce sentiment étant totalement délibéré grâce à la production, le groupe voulant composer leur musique de seulement deux éléments différents : Le musique et le chant. Mais cette fois ci, on peut distinguer correctement chaque instrument, et le chant est remis au même niveau que le reste. Les mélodies douces et déprimantes si typiques à Lifelover sont toujours de mise, mais ici, elles se frottent à des grosses guitares flirtant avec le Death Metal, comme sur la fin de Myspys, ou sur Destination : Ingenstans. Naturellement, la touche si unique de Lifelover est toujours parfaitement audible et évidente, mais le groupe a plus que jamais évolué.

Les guitares se font toujours si tranchantes et froides, y compris dans les mélodies, la batterie se fait tantôt sautillante, tantôt lancinante, et incorpore quelques blast, et la basse ajoute ici de la profondeur en comblant le manque de sons graves, très peu présents dans les guitares. Le chant de () alterne toujours ses fabuleux cris inhumains et purement hallucinants que cette fameuse voix frissonnante, torturée et monotone, et ajoute même de nombreuses parties en chant clair soit aigu et mélodique, soit grave et fredonnant (Androider).

La piste en son clair Visomdsord rappelle Stangt p.g.a Semester de l'album précédent dans sa composition, mais comme sur chaque titre de cet EP, l'approche est totalement différente à ce que nous a habitué le groupe, évoquant d'ordinaire plutôt la nature et sa beauté feinte, tandis que Dekadens trouve plutôt son inspiration émotionnelle, comme l'indique sa pochette, dans un monde urbain puant le métro et la crasse que tous ces habitants on déposé sur les murs et le sol. On entre davantage dans la vision d'un être marchant inlassablement dans les multiples rues et couloirs d'un monde industriel et pollué, souillé par la masse grouillante de notre espèce.

Sur cet EP, Lifelover a réussit à synthétiser chaque élément qui a fait son style si unique, assemblant toujours les rythmes sautillants et les mélodies frissonnantes, terrifiantes et pourtant si belles, mais cette fois ci en modifiant leur vision des choses et en ajoutant des gros riffs, de la double pédale et quelques blast particulièrement étonnants, mais qui se marient bizarrement très bien au reste de cet EP.

1. Luguber Framtid
2. Myspys
3. Major Fuck Off
4. Lethargy
5. Androider
6. Visdomsord
7. Destination: Ingenstans

Les autres chroniques