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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Porcupine Tree

The Incident

LabelRoadrunner Records
styleRock Metal Progressif
formatAlbum
paysUK
sortieseptembre 2009
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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Cela fait maintenant sept ans que Porcupine Tree a sorti In Absentia et a enfin réussi à décrocher la gloire qui lui tendait les bras depuis ses débuts. Et maintenant la bande de Steven Wilson fait parti des privilégiés pouvant se vanter de remplir complètement à chacun de ses passages la plus grande salle française : l'Olympia. Quel autre groupe de Rock Metal Progressif peut en faire de même ? The Mars Volta ? Marillion ? Et puis c'est tout. C'est dire la renommée de ce groupe en France et dans le monde aussi bien Rock que Metal. La signature chez Roadrunner n'y est surement pas non plus étrangère. Mais ce succès n'a pas empêché de sortir de très bons albums qui ne sont pas passés inaperçus (Deadwing en 2005 et surtout Fear Of A Blank Planet en 2007). Après les dix sept minutes de « Anesthetize » sur le précédent album (on se rappelle qu'un « The Sky Moves Sideways » dans la première carrière du groupe durait plus longtemps), l'arbre du porc-épic a décidé de faire encore plus long avec un morceau de cinquante cinq minutes pour un double album durant une heure et quinze minutes. Cela change des cinquante petites minutes de Fear Of A Blank Planet qui suffisait déjà à notre bonheur.

Mais pour rendre son long « morceau » plus écoutable, il a décidé de découper The Incident en quatorze parties mais pas de la manière la plus fluide qui soit, il faut bien le reconnaître. Si on écoute attentivement ce premier album, on se rend bien compte du changement de morceau entre certains titres (entre « Drawing The Line » et « The Incident » ou entre « The Yellow Of The Evening Train » et « Time Flies ».Ce qui n'est pas le cas sur le Cybion de Kalisia ou le Colors de Between The Buried And Me). Pour autant et fort heureusement, l'ambiance générale, il est vrai, est homogène. Si nous n'avons pas l'impression que Steven Wilson ait complètement accompli sa tache de composer un long titre, il est incontestable que son songwriting ne s'est pas volatilisé et que « The Incident » ne finira pas sa vie à caler un meuble.

Encore plus que le précédent album, The Incident est d'une grande noirceur parlant d'une vie qui n'est pas stable et qui peut changer d'un moment à un autre en drame. Le nom vient d'une virée en voitures de Steven sur les routes anglaises où il passa à coté de voitures accidentées et où des signaux de la police prévenaient « Police - Incident ». De plus, l'expérience d'avoir sorti un album solo (L'excellent Insurgentes sorti l'année passée) lui a permis d'avoir une nouvelle approche de la musique de Porcupine Tree, un peu plus sombre et expérimental. On y retrouve notamment des éléments electros (le break de « Blind House » ou « The Incident » ou encore « Bonnie The Cat », par exemple) qui se marient parfaitement avec la musique particulière de la formation (Ce mélange entre la tradition progressive et ce coté Rock énervé plus moderne et complexe à la saveur unique). Cela rappelle encore un titre comme « The Sky Moves Sideways » qui avait également ce coté electro prononcé.

Malgré ce manque de fluidité dans certains enchainement, l'album, partagé entre interludes et vrais morceaux, n'ennuie jamais et les vrais morceaux sont menés d'une composition de maître même si par moment on peut être surpris. Le chant sur le refrain de « Drawing The Lines » ou encore l'entrée en matière presque Folk de « Time Flies » étonnent. Mais la constance dans la qualité, que ce soit sur le premier ou le second album, étonne bien plus. Porcupine Tree n'a plus rien à prouver mais nous enchante encore et encore en mettant juste le petit détail qui fait passer un bon morceaux au rang d'excellent titre. Ce petit filet de voix sur la fin très Sigur Rosienne de « I Drive The Hearse » ou ce clavier exquis sur « Flicker » qui font toute la différence. Sans parler de la prestation de chacun des musiciens totalement irréprochable et qui va de pair avec celle de Steven Wilson à la production et en tant qu'ingénieur du son. Comme toujours avec lui, le son est parfait tout simplement.

Après tous ces éloges, vous me demanderez pourquoi la note n'est que de 8,5 sur 10 ? La réponse est simple, le pari de Steven Wilson n'est qu'à moitié réussi car si on peut décemment parler d'un excellent double album, on ne peut pas parler d'un excellent morceau de cinquante cinq minutes comme il le prétendait. C'est un petit détail mais qui à mon sens a une importance. Cela ne vous empêchera pas de vous procurer cet album qui est une nouvelle belle réussite pour un groupe constant depuis des années.

CD1
1. Occam's Razor
2. The Blind House
3. Great Expectations
4. Kneel and Disconnect
5. Drawing the Line
6. The Incident
7. Your Unpleasant Family
8. The Yellow Windows of the Evening Train
9. Time Flies
10. Degree Zero of Liberty
11. Octane Twisted
12. The Seance
13. Circle of Manias
14. I Drive the Hearse

CD2
1. Flicker
2. Bonnie the Cat
3. The Black Dahlia
4. Remember Me Lover

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