Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Baroness

Red Album

LabelRelapse Records
styleStoner/Sludge
formatAlbum
paysUSA
sortieseptembre 2007
La note de
U-Zine
10/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

En attendant patiemment la sortie, cette année, de leur second opus, je vais vous parler aujourd’hui de la première galette des américains de Baroness, le « Red Album », parue en 2007 et dont la chronique manque dans nos colonnes.
Formé en 2003 par John Dyer Baizley, dessinateur talentueux, mais cette fois-ci guitariste chanteur, Baroness sort alors deux EP intitulés sobrement « First » et « Second » en 2004 et 2005. Ces deux premiers essais se sont avérés être remarquables et promettent quelque chose d’excellent pour l’avenir. Après un split-cd sorti avec Unpersons la même année, Baroness confirme alors tous les espoirs placés sur eux en sortant un « Red Album », qui même après des centaines d’écoutes jusqu’à aujourd’hui, me refout une baffe comme pour la première fois.

L’univers unique de ce « Red Album » commence dès alors avec un artwork sublime, signé des mains de maître par John Dyer Baizley. Cette pochette très colorée et fleurie colle à merveille avec les compositions de l’album, à un tel point que l’artwork donne l’impression de prendre vie tout au long de la galette.
Un disque qui débute doucement par l’intro de « Rays On Pinion » qui fait déjà voyager, une montée en puissance radieuse grâce au jeu très fin entre les guitares de John Baizley et Brian Blickle, laissant place à des riffs à la fois mélodiques et énervés où John partage un chant tantôt clair mais aussi bien plus rauque.
« Rays On Pinion » nous donne alors un aperçu global de l’album rouge : des parties instrumentales hallucinantes de maîtrise, un nombre incroyable de riffs, un souci du détail poussé à son extrême. Bien souvent tout cela est synonyme d’un disque complexe qu’il faudra assimiler avec patience et acharnement. Mais ce n’est pas le cas du « Red Album », ici la magie opère dès la première écoute, comme si tout coulait de source. Les dix titres ont tous un rôle déterminant et aucun d’eux n’est dispensable. « Rays On Pinion » ouvre magistralement le disque et « Grad » le conclu de la meilleure façon possible.
Si musicalement Baroness s’est éloigné du sludge ultra lourd de ces deux premiers EP pour aller vers quelque chose de définitivement plus rock et aéré (on y retrouve même un soupçon de post rock sur des parties instrumentales) le résultat est à mes mieux parfait. Il est difficile pour moi de reprocher quelque chose à ce disque tant il est cohérent. Et je ne vous cache pas que pour une fois, je n’ai pas envie de chercher la petite bête mais juste de me laisser transporter par cet album, qui fût un de mes plus gros coups de cœur musical.

Lorsque plus haut, je vous disais que les dix titres ont tous un rôle déterminant, c’est qu’ils forment un tout, une seule et même pièce, l’album aurait pu contenir qu’une seule piste que ça ne m’aurait même pas semblé étrange. Après avoir lancé le « Red Album », il en est difficile de s’en détacher et d’arrêter en chemin. On ne peut que saluer le talent des compositeurs qui ont accompli un travail hallucinant.
Certains morceaux plus accrocheurs et simples que d’autres (« The Birthing », « Wanderlust ») permettent alors de ne jamais décrocher et continuer dans ce périple haut en couleurs, dont la fin magistrale et lumineuse par « Grad » est un retour en douceur dans le monde réel.

Tout est dit, il ne me reste plus grand-chose à ajouter, saluons de même la production de leur voisin et collègue : Philippe Cope (Kylesa), qui a su donner le son parfait à ce disque, un son naturel et chaleureux.

Le pari sera difficile pour Baroness, je ne vous cache pas mes craintes concernant le prochain opus, surtout après le départ de Brian Blickle, guitariste soliste, qui s’est visiblement retiré de la musique. Mais restons confiants, après tout, lorsque l’on voit le talent de composition des musiciens formant Baroness, il n’y a pas de grosses inquiétudes à avoir.

1. Rays On Pinion
2. The Birthing
3. Isak
4. Wailing Wintry Wind
5. Cockroach en Fleur
6. Wanderlust
7. Alpeh
8. Teeth of a Cogwheel
9. O'Appalachia
10. Grad
11. [Hidden Track]

Les autres chroniques