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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Exodus

Let There Be Blood

LabelZaentz Records
styleThrash metal
formatAlbum
paysUSA
sortieoctobre 2008
La note de
U-Zine
5/10


U-Zine

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Le 2 février 2002, Paul Baloff, le chanteur historique d'Exodus (même s'il s'est fait virer, a été repris, a encore été viré, puis est revenu) décédait de ses problèmes de consommations abusives. Exodus a ensuite rappelé Steve "Zetro" Souza en remplacement, puis a choisi en 2005 jusqu'à ce jour Rob Dukes. Gary Holt, le guitariste emblêmatique du groupe, a voulu cette année rendre hommage à son illustre collègue disparu en proposant un réenregistrement de l'oeuvre majeure d'Exodus : Bonded By Blood. La nouvelle édition s'appelle Let There Be Blood.

Je ne vais pas faire de chronique du classique Bonded By Blood ici (mieux que ça, vous avez 2 chroniques à l'affilée) : mon unique but est de faire des comparaisons entre les 2. Avant toute chose, je vais mettre un point au clair pour vous installer le décor : entre Bonded By Blood version 1985 et Let There Be Blood (2008), il y avait déja eu une réédition par Century Media (1999).

La pochette de Let There Be Blood est une version modernisée de l'originale (visible en bas de page) : tout a été assombri (même le logo du groupe d'ailleurs, mais ça ne date pas de cet album), et les enfants siamois sont beaucoup plus "evil". Plus de sang, les yeux rouges, la couronne du Christ (qu'est-ce qu'elle vient faire là ? Aucun rapport avec l'ange) : que d'ingrédients qui pimentent la pochette, mais qui sont ridicules...
Un détail m'amuse quand même : l'enfant de droite a une aile d'ange, et celui de gauche une aile de dragon/diable. Je trouve ça fun dans l'idée. Dernière chose : je ne comprends ce que signifie le chiffre 3 que brandit le petit démon avec sa main droite...

Au niveau de la production, on note beaucoup de changements : la nouvelle version est plus chargée et massive. Elle est l'oeuvre d'Andy Sneap (présent sur les derniers albums du groupe). Là encore, par rapport à l'originale, j'aime moins : c'est plus propre, moins thrash dégueulasse. De plus, oubliez la reverb à la voix, Rob Dukes n'en bénéficie pas (autre point négatif pour moi). A l'exécution, les musiciens sont bons, il n'y a rien à y redire. Les cris de chorus, chers au mouvement thrash, sont aussi mieux maîtrisés. La technique aide bien de nos jours...
Enfin, tous les morceaux sont joués au même tempo, sauf un : "And Then There Were None" qui est ralenti (point négatif numéro... je ne sais plus combien).


En plus de tout ça, je vais me faire l'avocat du diable : Gary Holt se moque complètement de nous là :

- D'une, on ne touche pas à un chef d'oeuvre.
- Ensuite, ce prétexte d'hommage à Baloff est téléphoné. C'est uniquement l'argent qui est l'intérêt réel.
- Holt, pour appuyer encore plus ma critique d'aspect pécuniaire, sort cet album via son propre label : Zaentz Records. Certains apprécieront le pied de nez à leur label major Nuclear Blast, mais bon... voilà une maigre satisfaction vous me direz...
- Enfin, le titre du réengistrement est très accrocheur : "Let There Be Blood". Il rappelle certes le Blood dans "Bonded By Blood", mais flaire surtout le coup marketing avec le "Let There Be" tout droit sorti d'AC/DC ("Let There Be Rock" - 1977, le meilleur de l'ère Bon Scott(enfin pour moi... comme d'habitude)). En plus, il sort l'année de la parution du nouvel album des australiens... (Bah oui, quitte à employer des arguments marketing, il faut pousser ça jusqu'au bout !).

Je terminerais en comparant les chanteurs Baloff et Dukes. Dukes a des qualités indéniables, mais il n'égale pas Baloff en termes de don de soi et en folie ou en rage. Et puis, je l'ai déja dit, la reverb en moins, c'est devenu "trop clean". Non, pour ceux qui veulent écouter une meilleure version de Bonded By Blood, il y a l'album live Another Lesson In Violence (1997) avec le retour de Paul Baloff justement (une franche démonstration de la violence exodussienne).

Allez, pour faire plaisir à Gary Holt (que j'apprécie beaucoup), je dirais que cet album Let There Be Blood est une bonne occasion de faire découvrir le groupe aux oreilles des jeunes qui ne connaissent pas Exodus. En plus ils n'ont plus les moyens de trouver l'original... Mais ça reste un argument bien faible pour défendre cet album superflu dans la discographie des californiens. S'il vous plaît, sortez nous un The Atrocity Exhibition – Exhibit B du tonnerre en 2009, et faites des lives destructeurs comme vous savez mieux le faire que personne.

Vive Exodus ! Vive Bonded By Blood ! Vive Paul Baloff ! Mais naïve Let There Be Blood !!!!

1. Bonded By Blood
2. Exodus
3. And Then There Were None
4. A Lesson In Violence
5. Metal Command
6. Piranha
7. No Love
8. Deliver Us To Evil
9. Strike Of The Beast

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