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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Ephrat

No Ones Words

LabelInside Out
styleRock Progressif
formatAlbum
paysIsraël
sortieaoût 2008
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

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Pas anodin ce groupe dont on entend peu parler. Pour les fans de rock progressif, il faut bien se pencher pour trouver les maigres informations qui vont nous permettre de situer ce groupe israélien et ainsi refaire les connexions plus que proches avec un certain Steven Wilson, membre éminent de Porcupine Tree. En effet le batteur Tomer Z travaille sur le projet Blackfield dont le chanteur précédemment cité fait aussi partie et qui donne dans le rock progressif encore et toujours. On reste donc dans un vase clos car l'hommage à Porcupine Tree est assez flagrant et les liens réels puisque Wilson a produit l'album. No One's Words est leur premier album et il est composé de six titres pour une durée d'environ une heure autant dire que les morceaux sont longs et on a le temps d'entendre les multiples développements que le groupe propose.

Car c'est un vrai travail de musique progressive qu'Ephrat distille, sans pour autant tomber dans l'excès de surjouer ou de montrer qu'ils maîtrisent la technique. Les titres, de par leur format, ne se donnent pas tout de suite et on tombera en premier sous le charme de l'ambiance. Le seul titre par ailleurs qui tombe sous la barre des cinq minutes est une chanson instrumentale Blocked. Le ton est assez lancinant et les rythmiques ne sont pas débridées mais tablent plutôt sur l'intensité. On en sent pas une grande joie qui se dégage des notes mais plutôt une certaine gravité et le riff de Haze n'est pas là pour me contredire, si vous ajoutez à cela une voix saturée (celle de la seconde invitée du disque : Petronella Nettermalm du groupe Paatos) et des arpèges aux accents mélancoliques, vous aurez une bonne idée de l'ambiance qui plane sur ce disque. La recette est reprise en quasi intégralité sur Better than Anything, démontrant que Ephrat joue sur la musicalité et l'ambiance qu'ils peuvent dégager de leurs instruments et non pas sur des structures alambiquées où l'on perd toute notion de rythme.

Mais n'oublions pas que nous avons aussi à faire à un album de rock, et le titre The Sum of Damage Done est là pour nous le rappeler, avec en plus le timbre et la touche de Daniel Gildenlowe (Pain of Salvation) qui élèvent la chanson au delà de ce que l'on a écouté. Le ton est plus léger et les intermèdes acoustiques nous rappellent parfois les structures des Suédois. Sans aucun doute ce titre sort du lot de l'album, même si la palme revient à la chanson « épique » Real et ses presque vingt minutes. Là on ne tergiverse pas, on se revendique plus métal que rock et le côté progressif envahit absolument chaque note de cette composition, autant par l'aspect technique que par l'expérimentation avec l'introduction de quelques sons électroniques ou bien un passage pop anglaise avec des trompettes tellement décalé par rapport au reste mais tellement frais ! On pourra regretter l'aspect vitrine de ce titre, un peu fourre-tout.

On a parlé des expérimentations sonores, on peut aussi parler des domaines dans lesquels Ephrat va jouer. Car ils ont incorporé des sonorités orientales, mais on peut penser que cela fait partie des choses à exploiter quand on peut se réclamer d'une certaine authenticité. On pensera à The Show avec percussions et guitares aux arpèges marqués, le tout placé au centre de la chanson, pas anodin lorsque que l'on veut mettre une ambiance en valeur. Après on retrouvera des sons orientaux plus électriques et insérés dans les riffs eux-mêmes dans Better than Anything. Donc on ne peut pas les considérer comme parties négligeables. Ephrat a voulu toucher a pas mal de choses sans toucher à leur esprit original. Ils ont réussi. Il faut bien préciser que ce n'est pas un album d'ouverture : si vous n'aimez pas le genre, vous allez vraiment passer une heure à vous ennuyer. Les Israéliens restent (un peu trop?) dans le vaste cadre du rock progressif et ne propose rien qui n'a pas déjà été entendu. La valeurs des invités et la chanson épique Real fera la différence, et on attendra avec plaisir la suite.

01. The Show
02. Haze
03. Better Than Anything
04. Blocked
05. The Sum Of Damage Done
06. Real