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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Opeth

Watershed

LabelRoadrunner Records
styleDeath progressif
formatAlbum
paysSuède
sortiejuin 2008
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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La sortie d’un nouvel album d’Opeth reste toujours un événement pour les fans et Dieu sait qu’il y en a ! Après l’acoustique « Damnation » et « Ghost Reveries » (le premier opus du groupe sur Roadrunner Records), c’est désormais à « Watershed » de se nicher une place dans la discographie d’exception des suédois.

Pour cela, Opeth a accordé une deuxième chance à Jens Bogren pour co-produire l’album (les membres veillant évidemment au grain). Le line-up se voit quant à lui modifié au niveau de la guitare avec l'arrivée de Fredrik Åkesson (un ex-Arch Enemy) et Martin Axenrot (Bloodbath) à la batterie. Et pour ne pas bouder le plaisir de la découverte de l'opus, l’artwork et le livret sont une fois de plus remplis de mystère et nous met déjà un pied dans la musique du groupe…

Si Opeth a su se créer une telle aura en drainant des fans venant d’univers différents, il y a bien une raison. En touchant autant le cœur des amateurs de métal progressif que celui des amateurs de death métal virulent, Mikael Åkerfeldt a réussi un coup de maître dont peu peuvent se vanter. Qui n’a d’ailleurs pas été choqué la première fois qui a entendu ce mélange si peu commun entre calme et brutalité !?

Mais pour la sortie de « Watershed », je fus quelque peu inquiet par ce qui était passé par la tête Monsieur Åkerfeldt. Entre les deux titres promos ("Porcelain Heart" et "The Lotus Eater") et le titre d’ouverture "Coil", il semblerait que les fans les plus brutaux (dont je fais parti) aient du mouron à se faire. En effet la sauvagerie des compositions semble être mise plus en retrait que par le passé. Certes Opeth excelle aussi bien dans les deux ambiances, mais l’équilibre était autrefois parfait. Néanmoins un des titres cités m’a fait changer d’avis (bizarre le plus brutal), j'ai nommé "The Lotus Eater". Après un avis plutôt mitigé au départ tant il surprend, il devient rapidement le morceau de cet album ! Votre subconscient vous laisse pas d'autre choix que de vous prosterner devant cette magnificence : le chant clair de Mikael sur un blast frénétique ne laissera personne indifférent.

Les six autres morceaux sont d’une bonne qualité et il n’y a rien à redire là dessus. Seulement, attendez-vous à moins de la variation de tempo et moins de chant guttural. « Watershed », même s’il secoue (autant physiquement qu'émotionnellement), est cependant bien calme. C’est avec une petite déception que l’on voit le groupe passer du death progressif au prog ayant des influences death. Ne vous étonnez donc pas si plus d’un titre est uniquement calme et serein. Certes le death est encore présent mais bien plus en retrait que sur les précédents albums. Le single "Porcelain Heart" illustre parfaitement mes propos (notons que le titre a été une nouvelle fois écourté pour le clip avec 5 minutes contre 8 pour l’original). Alors que les anciens singles étaient relativement virulents ("Demon Of The Fall", "The Grand Conjuration",…), on a affaire ici à un morceau essentiellement à la guitare acoustique et sans même le soupçon d’un growl. Mikael Åkerfeldt a probablement comblé sa rage avec son retour dans Bloodbath mais laisse une partie des fans d'Opeth sur la touche.

Quoiqu’il en soit, la magie du groupe opère encore et toujours. Soit, le groupe s’est calmé mais propose comme à son habitude de très bonnes compositions. Et quand on vient à douter de son amour pour Opeth, ce dernier raye en quelques accords (et quelques secondes) tous soupçons de déception (comme sur la fin de "Hessian Peel"). « Watershed » n’atteigne pas la quintessence du passé mais satisfera sans aucun doute les fans die hard… Les autres n’auront qu’à attendre le prochain album !

1. Coil
2. Heir Apparent
3. The Lotus Eater
4. Burden
5. Porcelain Heart
6. Hessian Peel
7. Hex Omega

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