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Livre

19/01/18 - Pamalach

Lemmy Kilmister & Janiss Garza

La fièvre de la ligne blanche

LabelCamion BLancstyleAutobiographieformatAlbumpaysAngleterresortienovembre 2017La note de Pamalach 9.5/10
Pamalach

"Les vrais savent, les vrais font".

Un peu à la bourre, j'avais écrit ma première chronique de "La fièvre  de la ligne Blanche" en 2010 sur Vs, la parution de l'ouvrage original remontant à 2002. Deux ans avant « Inferno »,  Motörhead s'apprêtait à  renouer avec le succès artistique et commercial, cet album redonnant un souffle créatif salvateur au groupe qui proposera par la suite des albums très réussi. Cette célèbre auto biographie, beaucoup lue et commentée depuis sa parution, participera elle aussi à cet élan dynamique et portera Motörhead jusqu'à son firmament.
Très rapidement devenue culte, "La fièvre" aidera Lemmy à toucher un nouveau public et à asseoir son image d’icône du rock n' roll absolument intouchable, indiscutable et définitive. Cela motivera de nombreux jeunes fans à venir tâter de la légende sur scène, se procurer les excellents derniers albums et aller se mater le fabuleux film « Lemmy », superbe pièce cinématographique proposant le portrait d' un homme au parcours extraordinaire, plutôt humble mais pourvu d'un verbe tranchant et d'une gouaille absolument divine.
« On nous redécouvrira après ma mort, j'en suis sûr ! » prédisait déjà le musicien sur « La fièvre de la ligne blanche », et à la lumière de ce qui s'est passé ces dernières années, force est de constater qu'il avait, une fois de plus, parfaitement raison. De la même manière qu'avec Ramones (le groupe frère et les amis de toujours) les vautours se sont jetés et se jetteront encore sur les derniers oripeaux de la carcasse du bombardier en proposant albums, t shirts, claquettes ou bouteilles de bière à l'effigie du Snaggletooth. Entre les nombreux lives aux sets list tristement identiques et les futures compiles sans intérêt, Motörhead est plus bankable que jamais. Lemmy savait pertinemment comment la machine à dollars allait tourner après sa mort mais il savait aussi que pendant toutes ses années d'existence, Motörhead était resté fidèle à ses principes et avait ébranlé les fondations de cette bonne vieille Angleterre au moins aussi fort que l'avaient fait Black Sabbath ou The Sex Pistols.  

De la même manière qu'il existe des classiques dans la discographie  des grands groupes, il y a des livres qui font référence et qu'il est de bon ton d'avoir lu.  Et si cette démarche est nécessaire et salvatrice, c'est que dans un monde où on nous dit de plus en plus ce qu'il faut penser, il est toujours intéressant de chercher à comprendre le pourquoi du comment. Pourquoi Motörhead est-il un groupe majeur ? Cette autobiographie vous donnera des éléments de réponse, de la bouche des intéressés eux-mêmes.
Que l'on aime ou pas Motörhead, le metal ne serait pas ce qu'il est si le bombardier n'avait pas été là. Vous pouvez tergiverser pendant des heures que cela ne servirait à rien : Motörhead a son cul posé à la table d'honneur.
Tant et tant d'artistes ont reconnu que sans l'agressivité, l'attitude et la puissance de Motörhead, ils n'auraient pas envisagé de faire de la musique de la même manière. Et si se plonger dans l'histoire rocambolesque du groupe a des vertus pédagogiques, elle est aussi et avant tout ludique, puisque c'est "El Jefe" lui-même qui s'est collé à la tâche, avec tout le talent qu'on lui connaît.
Muni d'un flegme, d'un humour et d'une distance que seuls les Britanniques les plus distingués possèdent, Lemmy (aidé pour l'occasion de la journalise Janiss Garza) parcourt sur près de quatre décennies les montagnes russes qu'ont été sa vie personnelle et et celle de son groupe. Et c'est vraiment, vraiment génial.
Car il faut quand même le préciser même si c'est évident, "La fièvre de la ligne Blanche" se lit comme du petit lait (hérésie) et demeure un petit bijou de littérature rock, un des tout meilleurs qui soient sortis ces dernières années. A la ville comme sur scène, Lemmy ne trahit pas ici la légende et offre sur près de 300 pages un récit autobiographique quasi romanesque, qui pourrait paraître fantasque si un ruissellement de témoignages concordants n'abondaient pas dans le sens du chanteur. On rigole, on jubile et on frémit tout le long du parcours de ce gamin de Stoke On Trent et on finit par comprendre pourquoi Motörhead et Lemmy sont si importants dans l'histoire et la culture du Rock n'Roll. Bien sur, tout le monde connaît les anecdotes les plus notoires mais "La fièvre" rappelle avec justesse comment avant les Ramones et les Pistols, Lemmy défrichait l'esprit Punk avec Hawkwind, bastonnant au son d'une musique étrange tout en gobant toujours plus de speed. Quand le boss raconte ses tranches de vie avec Hendrix, l'aventure folle d'Hawkwind, les débuts chaotiques de Motörhead et ses souvenirs avec l'inénarrable paire Filthy Animal Taylor/Fast Eddie Clarke on lit avec délectation et on pénètre avec le Snaggletooth dans l'antre de la bête la plus féroce que le rock n'roll ait connu.

Franc et direct, Lemmy n'a jamais travesti ses pensées, offrant ainsi à son public des trésors de rhétoriques délicieusement acides éclaboussant tout autant le music business que ses contemporains et collègues qui le méritaient (ou pas). Cela ne veut pas dire que le monsieur n'a jamais dit de conneries mais il n'a jamais été aussi borné et obtus que certains ont bien voulu le dire. Lemmy, c'était un homme fin et passionné d'histoire couplé à un drogué/alcoolique bastonneur, vociférant tout autant un océan de paroles violentes au micro que dissertant sur des évènements méconnus de la Seconde Guerre Mondiale. On retient Overkill et Ace of Spades, il y avait aussi sa passion pour les Beatles et le jeu vidéo Power Touch, "1996" et "Whorehouse blues", son amour des femmes et la dévotion à SA cause : le rock n'roll. Un bassiste et un chanteur ayant plus d'intérêt que ce que trop de tristes sires racontent, un parolier ayant écrit de super paroles et un Capitaine ayant maintenu le cap malgré les vagues qu'il s'est pris dans la gueule. L'amertume anime certains de ses propos tout autant qu'une forme de mélancolie rampante et on finit par découvrir un Lemmy plus sensible qu'on aurait cru, laissant parfois son coté fanfaron la mettre en veilleuse pour se raconter de manière plus honnête. Lemmy n'a jamais été qu'un apôtre du rock n' roll, un animal difficilement contrôlable au caractère entier.

Nouvelle couverture, un chapitre biographique en plus à la suite du texte d'origine (pas écrit par Lemmy mais par un journaliste), quelques photos supplémentaires et un texte de Lars Ulrich qui peine à transcrire sa passion du groupe, lui qui fut le premier président Américain du fan club du groupe. Me replonger dans ces lignes m’a autant donné le sourire que peiné, mais heureusement la musique reste et les mots aussi.  

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Camion Blancrock n' rolllemmy kilmisterLa fièvre de la ligne blanche
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