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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Spheric Universe Experience

Anima

LabelReplica Records
styleMetal progressif
formatAlbum
paysFrance
sortieavril 2007
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Quand on se penche sur le cas du métal progressif français, on a parfois du mal a ressortir un nom, où alors les groupes auxquels on pense ont une résonance régionale et ne peuvent guère défier les poids lourds américains et scandinaves de la discipline. Il faut dire que ce style est ingrat, on ne peut guère s'improviser groupe de prog, car au delà des qualités musicales, il faut une vraie cohésion de groupe et un sens de l'écriture hors du commun. Alors la première fois que je me suis penché sur Anima de Spheric Universe Experience, je me suis dit qu'on tenant enfin quelque chose dans l'Hexagone.

En fait ce qui marque d'entrée de jeu dans ce deuxième album, c'est le son, on sent l'ambition des Niçois à travers la puissance et la clarté du mix et de la production. Ils ont voulu que tous leurs efforts de composition soient entendus et ça marche parfaitement. Il n'y a pas de parent pauvre chez les musiciens et l'équilibre est adéquat pour un groupe de progressif, le tout sans mettre de côté l'aspect métal de la chose. Et d'ailleurs on sent cette puissance et cette mélodie dès le premier titre Sceptic qui met plutôt la guitare en avant. Tout au long de l'album les guitaristes garderont un niveau constant dans la patate qu'ils mettent dans leur jeu. D'un autre côté, le clavier fait son œuvre, il est souvent utilisé en nappe en fond de manière judicieuse comme dans Neptune's Revenge où il soutient une ambiance un peu glauque du titre. Mais il sait prendre les devants dans certaines intros ou encore dans End of Trauma où il soutient le tout par toutes les méthodes possibles: nappes, soli etc...

La prépondérance d'un tel instrument est assez représentatif du prog et si l'on regarde par ailleurs les caractéristiques constitutives du genre on remarque qu'elle sont toutes présentes ou presque: des chœurs à gogo, des titres à rallonge (difficile de passer sous les sept minutes) dont un qui a de forts accents épiques The Key, des soli et de la démonstration de technicité, des instru et une ballade (beurk). Ce qui me mène à une des choses que je regretterai à propos de cet album c'est son côté académique, SUE respecte les critères et les exigences du genre au point que son album en est imprégné jusqu'à la moelle et du coup manque peut-être encore un peu d'une touche qui les ferait sortir encore plus du lot et éviterait la légère langueur qui parfois exhale en fin d'album.

Pour éviter cet écueil, on peut aisément se raccrocher à quelques détails originaux comme les passages déclamés en différentes langues: japonais, français, italien, espagnol. Le groupe a il semblerait choisi ces idiomes en fonction de l'ambiance de la chanson, et on ne s'en porte pas plus mal. Impossible de ne pas parler du chanteur qui brille aussi par sa justesse et son timbre qui ne me semble pas si varié mais toujours approprié, sa diction parfaite et l'absence totale d'accent, ce qui mérite d'être signalé! Il ne déborde pas trop dans les aigus ou les graves, on reste plutôt dans une zone moyenne mais qui colle à la musique.

Musique qui, aux dires du groupe, se veut plus sombre et rentre-dedans. Ce point de vue est assez discutable, personnellement je leur trouve un petit côté heavy pas désagréable dans Heal my Pain ou groovy dans World of Madness. Le reste de l'album sonne très prog, je ne vois pas d'autre explication! Et je ne vois pas pourquoi j'en apporterai d'autres tant la qualité du groupe parle d'elle-même. Soyons honnêtes nous n'avons pas une œuvre de référence dans ce milieu mais sans aucun doute la preuve d'existence d'un groupe dont l'avenir est radieux tellement ses qualités sont nombreuses et déterminantes.

1. Sceptic
2. Being
3. The Inner Quest
4. Neptune's Revenge
5. Stormy Dome
6. World of Madness
7. End of Trauma
8. Heal My Pain
9. Questions
10. The Key
11. Black Materia
12. Waltz opus 64 no.2 (Frédéric Chopin cover)