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samedi 29 juillet 2017

Xtreme Fest #5 - Jour 2

Cap Découverte - Albi / Carmaux

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Ouverture des yeux. Sensation de moiteur : pas de doute, on est dans une tente sous le soleil de juillet et on cuit à l’étouffée. Nous sommes le deuxième jour de l’Xtreme Fest et le soleil tape déjà fort ! L’occasion d’aller prendre un petit déjeuner a la buvette du camping (un poil cher pour ce que c’est mais c’est le jeu). Quelques dizaines de minutes plus tard, une moto vintage arrive en trombe, et fait le tour du camping. Sur le véhicule, une sono et deux sosies des Ramones. Le duo s’installe, branche une guitare sur la sono et commence à interpréter quelques classiques du mythique groupe punk. Un moment complètement zguen comme aime en distiller l’organisation de l’Xtreme Fest.

Après cette mise en jambe musicale nous louperons le set de Terror Shark (ayant déjà joué la veille sur le festival et qui se produiront une seconde fois en ce samedi sur le camping), pour y préférer une session d’urbex dans une usine minière toute proche. De retour quelques heures plus tard sous un soleil de plomb : direction la plage et son plan d’eau pour se rafraîchir et nous voilà prêts à enquiller le second jour !
 

SIDILARSEN
X STAGE
17:00 > 17:45

Prout : Sidilarsen, c'est typiquement ce genre de groupe français dont je connais le nom depuis des années mais auquel je ne me suis jamais mais au grand jamais intéressé. Je ne sais pas si c'est les descriptifs Electro Metal chanté en français ou quoi, ou si c'est parce que ça me donne l'impression de faire partie de la "grande famille metal française" qui me fait tellement de la peine, mais du coup, j'ai un rejet depuis l'adolescence. Mon foie, c'était l'occasion de les voir par hasard pour pas mourir idiot (car clairement, je ne suis pas venu au fest pour eux) et en fait, ça a été une super découverte !! Sidilarsen c'est de la Dance, ni plus ni moins, d'ailleurs le titre de leur album Dancefloor Bastards le présente très bien. C'est fun et pourtant revendicateur, ça a un super impact sur le public qui ne s'est pas fait prier pour danser comme s'ils étaient sur un Carpenter Brut. Leur jeu de scène avec les lights et les deux écrans projetés était sans doute le plus impressionnant que j'ai pu voir du festival et même depuis longtemps (mais ça vaut quand même pas Babymetal). Ca se sent que le show a vraiment été bien travaillé en amont et malgré tout j'ai ressenti un vrai plaisir de la part des musiciens à se produire sur scène. Très bonne mise en bouche pour cette seconde journée.

Setlist :
Retourner la France
Back to Basics
Spread It
Guerres à vendre
Walls of shame
Drum Solo
Dancefloor Bastards
Fluidité
Comme On Vibre
Des Milliards

STINKY
EMP STAGE
17:45 > 18:30

Prout : Stinky, c'est LE groupe Punk Hardcore de Clisson. Avec une chanteuse en front, Stinky a su bien défouler les foules ce second jour de festival malgré un soleil de plomb (ils auront une seconde prestation dans la cage du camping le lendemain). Faut dire que putain, ils ont la patate ! Claire est une super frontwoman avec toute l'énergie pêchue qui va bien. Après, musicalement ça tend vers un Punk Hardcore assez mélodique mais quand même bien rentre dedans, t'as envie de piter, t'as envie de courir en rond derrière tes copains comme un abruti. En tout cas c'est validé, ça m'a donné envie de casser des bras. Les backing vocals n'étaient pas toujours au top, mais donnaient quand même un côté "si! si! la famille" pas dégueulasse. J'pense qu'ils ont trouvé un bon équilibre musical et après seulement un album (et quelques EP), c'est encourageant. Un groupe français à suivre vraiment de près à mon sens.

Setlist :
Intro
The Crown
Lost
Storm Surge
Let The Way
Perspectives
Unstoppable
Pretend
Tears In Rain
Montain Peak
Labyrinth
Between Life Lies

DER WEG EINER FREIHEIT
X STAGE
18:30 > 19:15

Prout : En moins d’une dizaine d’années, les Allemands de Der Weg Einer Freiheit ont réussi à se hisser bien haut dans la scène Black Metal et étant un des rares groupes du style à l’Xtreme, il aurait été bien dommage de rater ça. Der Weg Einer Freiheit, ou le chemin de la liberté, propose un Black Metal évasif, tantôt violent et tantôt planant. Sur un set de fin d’après-midi, difficile de couvrir convenablement l’ensemble de leur discographie, surtout que certains morceaux peuvent durer bien longtemps, donc les Allemands ont fait le choix du un morceau par skeud reconnu. On ouvre donc avec Der Stille Fluss, issu de leur EP Agonie, un morceau parfait pour une ouverture de show avec l’intro pesante mais la suite qui avoine tout en faisant retomber la pression. Premier constat, le son est bon, le groupe ne rentre pas dans les clichés du BM, que ce soit le grimé, le capuché, ou encore le dépressif. S’enchaîne le morceau Repulsion, issu de leur avant-dernier album Stellar, album dont le titre illustre bien la tenue de scène du groupe, nous envoyant tout bonnement dans un espace métaphysique. S’en suivront Ewigkeit de l’album éponyme au groupe puis le seul morceau du dernier album Finisterre (non, pas cette blague svp), Skepsis Part II, puis pour finir le set Zeichen de Unstille. Dans l’ensemble ça a été un show assez froid, le style oblige, mais très bien fait. Ce n’est pas forcément une musique facile à rendre en live tellement les passages mélodiques, calmes, limite ambiants sont présents, mais il semblerait que le public, dont de nombreux amateurs du style, a été conquis. 

Shawn : En complément du texte de mon collègue, on notera que le nom étant si peu courant et peu facile à prononcer, on aura ainsi noté que le nom du groupe était mal orthographié dans le running-order ! Ceux qui ont été ravis par Regarde les Hommes Tomber l’an dernier et ceux qui attendaient Déluge le lendemain en ont eu pour leur argent ! Pour les autres (et j’en fais partie), j’en retiendrais surtout un set froid et opaque dans lequel il est difficile de pénétrer.

Setlist :
Der stille Fluss
Repulsion
Ewigkeit
Skepsis Part II
Zeichen

GET DEAD
EMP STAGE
19:15 > 20:15

Setlist :
Dying
Welcome To Hell
Cliffs
Johnny
Process
Shook
Problematic
Hard Candy
1000
Silence
Monte Carlo
She's A Problem
Coma State
Grandios
Fuck You
Leave A Message
Cousin Marvin
Bartender

ULTRA VOMIT
X STAGE
20:15 > 21:15

Prout : Troisième fois que je me tape Ultra Vomit depuis la sortie du nouvel album, mais c’est toujours tellement rafraichissant que je ne m’en lasserai pas ! Donc comme à l’Alhambra ou au Hellfest, on commence sur l’intro du dernier album en date Panzer Surprise !, avec le thème des Looney Tunes là, pour vous faire comprendre qu’on va passer un moment débile, puis le thème de Ford Boyard, pour vous faire comprendre que ça va être néanmoins l’aventure ! On part très vite sur les deux classiques Hardcore de Objectif : Thunes, Darry Cowl Chamber et l’excellentissime Les Bonnes Manières. On part ensuite sur du dernier album avec Un Chien Géant, ode aux Tagada Jones, puis E-Tron (Digital Caca). On repart sur Objectif : Thunes avec Mechanical Chiwawa et les tubes Je Ne T'ai Jamait Autans Aimer,Mountains of Maths et Pov’ Connard (que j’aime moins). Bien entendu, on a eu le droit aux blagues entre temps. Calojira, la « cover blague » de Gojira plus tard, on arrive sur mon tube fétiche Babymetalesque Takoyaki. C’est beau de voir autant de gens danser, et de voir qu’on a tellement plus de place pour bouger dans cette pourtant grande salle. Vu qu’on parle de bouffe, on enchaine naturellement sur Boulangerie Pâtisserie et encore plus naturellement sur Pipi VS Caca, tout en notant bien que je suis de la team caca (j’insiste). Batman Vs Predator, Welcome to the Jingle que j’aime moins puis le passage Grind avec l’enchainement excellent de La Ch’nille et La Bouillie IV, qui sont juste parfaits ensembles. Manard, le batteur prend le mic pour nous faire mon morceau préféré (encore un) de Panzer Surprise !: Keken ! Même si c’est une bière de merde, le manga est un des meilleurs au monde, voire le meilleur, alors zboub. Flockos le gratteux passe à la batterie et je finis ma 8.6 sur le champ. Nous voici à l’Anthracte, qui sonne presque le dernier tournant du show ; à juste titre puisque le mec des canards vient sur scène pour nous faire sans grande surprise un petit Je collectionne des canards (vivants). Puis le groupe se tire… mais on n’est pas dupes, il manque Kammthaar !!! Bah du coup ni une ni deux, ils reviennent pour nous la faire. Mais le combo ne s’arrêtera pas là ! On gardera quand même un hommage à Lemmy avec Quand J’étais Petit mais au lieu de finir sur cette belle note, le groupe nous assènera malgré tout un horrible Evier Metal, histoire qu’on la garde bien dans la tête et que ça nous gâche tout le reste du festival. Merci les copains. 

Setlist :
Looney tunes theme
Fort boyard theme
Darry Cowl Chamber
Les bonnes manières
Un Chien Géant
E-Tron
Mechanical Chiwawa
Je Ne T'ai Jamait Autans Aimer
Mountains Of Maths
Pov' Connard
Calojira
Takoyaki
Boulangerie pâtisserie
Pipi VS Caca
Batman Vs Predator
Welcome to the Jingle
La Ch'nille
La Bouillie IV
Keken (Manard au Chant, Flockos à la batterie)
Anthracte
Je collectionne des canards (vivants)(Feat Andréas)
Kammthaar
Quand j'étais petit
Evier Metal

PEARS
EMP STAGE
21:15 > 22:15

Prout : Encore un groupe que je découvre aujourd’hui sur scène, Pears nous assène une sorte de Punk Hardcore bien énergique, bien couillu. Le chanteur est tout bonnement excellent et charismatique. Il est déchainé, saute partout, et son gratteux le suit volontiers dans cette impression de gros bordel scénique. Le public est déjanté, surtout ce gars-là qui faisait de l’art de rue et dansait comme un dieu en faisant franchement n’importe-quoi. Pour une première impression, les Américains m’en ont fait une bonne. Très violents, limite agressifs, avec pourtant une good mood face au public, Pears a vraiment envoyé la purée. Quand tu sais que c’est un groupe qui existe tout juste depuis 3 ans et qu’ils sont déjà là, en début de soirée sur un fest… Bravo les gars, et c’est mérité !

Setlist:
Forever sad 
Sycophant
Hinged by spine
Sisters in christ
Youre boring
Victim to be
Snowflake
I love my kennel
The flu
Cumshots 
Partidge
Breakfast
Grimespree
Green star

MASS HYSTERIA
X STAGE
22:15 > 23:15

Prout : Mass Hysteria fait partie de ces groupes que j’ai connus très tôt, mais vraiment survolés, au point où j’étais encore bloqué à : je m’en bats les couilles frère, ils font du Neo. J’foutais ça dans le panier du Metal français Team Nowhere (Pleymo, Enhancer, AqME, Watcha, Wünjo, Noisy Fate) / Sriracha Records (Eths, Black Bomb A, Lofofora…), bref, tout ce que j’ai toujours détesté. Du coup quand on m’a fait écouter un peu du dernier album de Mass dans la caisse à l’aller vers l’Xtreme Fest, j’ai été très surpris. Mais en fait ils font du Hardcore maintenant ?! Allé, on va les revoir sur scène, 16 ans après les avoir vus la première fois (et la dernière), en essayant d’oublier ses a prioris, et… et la première chose qui m’est venue à l’esprit une fois le show commençé est une blague de l’époque Fury Fest : « Qu’est-ce que c’est la différence entre le Hardcore et le Neo-Metal ? Le marketing ». Ayant écouté du Hardcore depuis, je ne pouvais qu’être en désaccord avec cette boutade, mais elle prend tout son sens ici, devant le show de Mass Hysteria. Alors oui ça a envoyé plus que dans mes souvenirs de l’époque de l’album de Cercle en Cercle mais très vite le « jump jump jump » a bien trop pris le pas pour moi et putain le chanteur, même s’il a toujours sa voix typique, qu’est-ce qu’il jacte bordel -_-. Et exit le style revendicateur, aujourd’hui le Metal c’est la mode Hellfest, on est tout propre en monsieur tout le monde, tout en l’ouvrant que faut changer le monde et qu’on est tous des frères, mode gauche caviar (mais je ne dis pas qu’ils font Mass de thune avec leur zic, j’en doute même). Ils ont surtout joué du dernier album avec quelques titres éparpillés de leur discographie (dont Furia oui oui je vous rassure) mais j’ai quand même pas tenu jusqu’à la fin. C’était beaucoup trop gentillet pour moi. 

Setlist :
Intro
Chiens de la casse
Vae soli !
Une somme de détails
Notre complot
L'Enfer des Dieux
Positif à bloc
Pulsion
Vector equilibrium
Plus que du metal
P4
Contraddiction
Respect
Furia

TEENAGE BOOTLEROCKET
EMP STAGE
23:15 > 00:15

Setlist :
Freak Out!
Skate or Die
Don't Want To Go
Bigger Than Kiss
Nothing Else Matters (When I'm With You)
Stupid Games
Crashing
They Call Me Steve
Cruising for Chicks
In the Pit
Bottlerocket
Blood Bath at Burger King
Radio
Don't Go
Go Away
Why the Big Pause
Via Munich (Tony Sly cover)
Headbanger
Maverick
Welcome to the Nuthouse
Fatso
Dead Saturday
So Far Away

 

ABBATH
X STAGE
00:15 > 01:30

Shawn : Il y aurait beaucoup de choses à dire sur Abbath. Son style, sa sympathie, son crab-walk, son groupe de reprise de Motorhead, son groupe fondé avec un certain Varg Vikernes, … Ces temps-ci, si on parle de Olve Eikemo (ouaip, c’est son vrai nom !), c’est surtout pour sa magnifique vautre au MetalDays dont la vidéo a tourné en boucle sur les réseaux sociaux. Après l’imbroglio autour d’Immortal dont les tenants et les aboutissants ont tendance à m’échapper quelque peu, on retrouve donc Abbath dans son groupe éponyme, ayant sorti l’an dernier un album … éponyme. Passons rapidement sur un fait que tout le monde ou presque savait : l’homme à la batterie sur l’album n’est autre que Kevin Foley (ex-Benighted) qui officie sous le nom de Creature. Et après une prestation au Hellfest l’an dernier qui aura marqué les esprits, on attendait beaucoup de leur passage en terres albigeoises. Et pourtant, tout ne s’est pas passé comme prévu …

Dès l’après-midi, des rumeurs commencent à circuler sur place indiquant que les membres du groupe souffrent d’intoxication alimentaire, tant et si bien qu’Abbath lui-même aurait blagué en affirmant installer sa loge directement aux toilettes. Et l’information ne tardera pas à être confirmée par David, organisateur de l’évènement, qui se présente sur scène en tout début de concert. Il indiquera que le groupe est passé à deux doigts de l’annulation pure et simple, que deux membres (Abbath et King) sont souffrants, ont passé l’essentiel de la journée à vomir et qu’il faudra être indulgent. Il précise enfin que King (basse) jouera son set assis depuis l’arrière de scène. La situation ubuesque n’est d’ailleurs pas sans rappeler les mésaventures d’un autre genre de Behemoth au Motocultor poussant le groupe à jouer sans maquillage, sans décors ni costumes, et avec des instruments prêtés suite à un souci de routage de leur matériel.

Bref, c’est donc un concert un peu spécial qui nous attend, le groupe jouant amputé de la présence sur scène de son charismatique bassiste au pédigrée notablement fourni (Audrey Horne, God Seed, Gorgoroth, …). Abbath n’hésitera pas à ironiser sur la situation en proposant au public « the virus » en tendant à l’assistance une bouteille d’eau dans laquelle il a bu. Malgré ces entrefaites, et sans leur bassiste sur scène, le groupe s’en sort avec les honneurs, proposant un bel aperçu de la carrière d’Abbath, puisant dans la discographie d’Immortal (One By One, Nebular Ravens Winter, …) ou encore avec le titre Warriors de son groupe I. Evidemment, les compositions récente de l’album éponyme ne seront pas oubliés avec Winterbane ou encore Count the Dead. Après 45 minutes de show, Abbath sort de scène, pour ne plus en revenir, probablement épuisé par la maladie et la prestation. David, l’organisateur reviendra sur scène pour confirmer la fin du concert, donnant au tout un petit gout d’inachevé. A ceux qui criaient au scandale de s’être fait voler la fin du concert, prenez note que la setlist n’indiquait que All Shall Fall en plus, titre qui ne sera pas joué. Bel exploit quand on connait leur état de santé en backstage ! Respect !

Setlist :
To War!
Winterbane
Ashes of the Damned
Warriors (I cover)
Nebular Ravens Winter (Immortal cover)
In My Kingdom Cold (Immortal cover)
Tyrants (Immortal cover)
One by One (Immortal cover)
Count the Dead
All Shall Fall (Immortal cover) (Initialement prévue mais non jouée)

Sur ce concert somme toute un peu spécial, retour aux tentes. Apéro dans le calme, discussion d’ivrogne jusqu’à extinction des lanternes dans la nuit. C’est pas le tout, mais il reste une journée à assurer !

 

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Crédits :
Textes par l'équipe Horns Up.
Photos par Baptistin Pradeau, équipe Horns Up.

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