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Album

03 avril 2017 - S.A.D.E

When Icarus Falls

Resilience

LabelCzar Of Bullets
stylePostcore
formatAlbum
paysSuisse
sortieavril 2017
La note de
S.A.D.E
7.5/10


S.A.D.E

Chroniqueur doom, black, postcore, stoner, death, indus, expérimental et avant-garde. Podcast : Apocalypse

Tout en gardant une franche orientation Postcore, les Suisses de When Icarus Falls ont su, depuis la sortie de Over The Frozen Sea en 2009, faire bouger les lignes de force de leur musique pour proposer à chaque sortie une nouvelle expérience. Sans révolutionner le genre, le combo a su se faire une place au sein de la scène et nous revient cette année avec son quatrième album intitulé Resilience.

Si Circles, le dernier album en date, avait été sorti en autoproduction, When Icarus Falls s'associe cette fois avec le label suisse Czar Of Bullets. Et côté production, le groupe est allé voir le père Magnus Lindberg (Cult Of Luna) pour le mixage et le mastering. Et si le nom Lindberg est souvent le gage d'une production de qualité, il fait dans ce cas précis planer un léger doute : la musique de When Icarus Falls est souvent assez proche des ambiances de Cult Of Luna, du coup, une production signée Lindberg ne risque-t-elle pas de donner un album trop calqué sur COL ? La réponse est non. Mais un peu oui quand même. Explications. Si Aegean (2012) montrait la face sombre du groupe, le reste de la discographie se joue plutôt sur des ambiances lumineuses, plutôt côté Cult Of Luna que Neurosis si l'on devait grossièrement scinder la scène Postcore en deux. Resilience est lui aussi un album plutôt lumineux et, donc, la production lui donne, par moments, des allures de Cult Of Luna moins épais. Mais, et c'est bien heureux, When Icarus Falls parvient sur une grosse partie des titres à se démarquer des Suédois, avec des compositions qui empruntent autant au Postcore qu'au Postrock.

Parce qu'il ne faut pas oublier que When Icarus Falls a su, dès ses débuts, utiliser des éléments plus Postrock que Postcore et ce Resilience est peut-être l'album qui offre le plus d'oscillations entre les deux genres. Rien qu'avec le premier titre, A Blue Light, on se retrouve à avancer dans une boucle assez légère étalée sur plusieurs mesures, nappes et arrangements nous berçant presque, avant que les dernières minutes nous assènent un retour sur Terre dès plus réussis. Si, comme déjà dit plus haut, l'influence COL est toujours très présente, When Icarus Falls parvient à s'en extraire suffisamment pour se créer sa propre voie. Une voie qui passerait pas très loin du chemin de The Ocean par certains arrangements, et qui pourrait très bien croiser la route d'un Year Of No Light pour l'aspect lancinant de certains passages.

Clairement, When Icarus Falls excelle sur les titres longs : A Blue Light et One Last Stand, dépassant chacunes les dix minutes, sont deux superbes pièces aux ambiances travaillées, notamment via des guitares sublimes, et à la construction minutieuse. Deux titres qui prouvent à eux seuls que When Icarus Falls a clairement atteint un degré de maturité nouveau. Mais les titres plus courts ne sont pas en reste : Into The Storm et The Lighthouse sont deux titres vraiment efficaces. Mention spéciale pour le second et sa rythmique de batterie intéressante et tarabiscotée sur la dernière partie, une vraie réussite. Seul Resilience est un peu plus faible, la faute à, je le disais plus haut, cette trop grande similitude avec COL.

Resilience confirme la place de When Icarus Falls dans le peloton de tête du Postcore suisse. Pas exempt de tout défaut, ce quatrième long format a quand même une identité très marquée et regorge de très bons passages. Un très bon concentré de Postcore au goût de Postrock qui ravira les amateurs d'ambiances travaillées.

Tracklist de Resilience :
01.A Blue Light
02.Into The Storm
03.The Lighthouse
04.One Las Stand
05.Resilience