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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Sigillum Diabolicum

Dégénérescence d'un monde souillé

LabelOccult Sadism Records
styleBlack Metal
formatAlbum
paysFrance
sortiemai 2007
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Sigillum Diabolicum... Ou le signe du diable. Plus connu sous les initiales S.D., ce groupe ne vous dit probablement rien. Pourtant, ce duo d'origine clermontoise le mériterait aisément. Créé en 2002, il a fallu cinq ans au combo pour sortir leur première démo intitulée Dégénerescence d'un monde souillé. La démo, limitée à 100 copies seulement, est apparue depuis peu en tant que première production chez le label belge Occult Sadism Records.

J'ai eu l'occasion de lire quelques rapports du concert de S.D. qui s'était produit il y a quelques mois à Clermont-Ferrand en compagnie d'Astaroth. J'ai cru comprendre que plusieurs personnes considéraient S.D. comme étant un groupe de true black. Certes, on peut dire que le black des Auvergnats est somme toute assez traditionnel. Et à l'instar de tous les groupes de black, on peut éventuellement lui trouver des traits communs à Darkthrone. D'ailleurs, le nom pourrait également prêter à confusion. Toujours est-il que S.D. n'est pas un groupe de true black. Je suppose que le chant du vocaliste de session Ardraos (Veratyr, Sühnopfer, Ordalia), quant à lui plutôt darkthronien, conduit à cette conclusion. N'empêche que les cinq morceaux de cette démo ne sont pas des morceaux à un riff et demi. Les structures des morceaux s'avéreraient plutôt complexes et le chant est trop marginal pour considérer S.D. comme tel. On pourrait d'autre part critiquer la formation d'avoir été trop influencée par des groupes tels que Seigneur Voland ou Satanic Warmaster, voire Burzum pour le chant de "L'avancée de la peste...". Mais pas Darkthrone. Trêve de parlotte, intéressons nous de plus près à la musique des Auvergnats...

Si une chose est sûre, c'est que pour aimer S.D., il faut savoir être patient. Les guitares, tranchantes, mélodiques et tragiques, nous balancent des riffs difficiles d'accès à l'abord. Mais une fois que l'on s'en imprègne des pieds à la tête et que l'on écoute la démo dans son ensemble, il est difficile de rester de marbre. Si l'introduction martiale et le premier morceau laisse présager un black plutôt rentre-dedans, les titres suivants trahissent cette impression. L'atmosphère distillée par la démo, froide et terriblement mélancolique, semble s'accroître progressivement après chaque morceau pour atteindre son paroxysme avec "Sous l'égide de la roue solaire".
Le chant accentue comme quatre l'aspect tragique des guitares, tempêtant, fulminant, dégénérant, débectant son désespoir. Les parties de chant, pourtant réalisées par le même homme - exception faite de "La mémoire trahie des Hyperboréens" -, diffèrent selon chaque morceau. Si "L'avancée de la peste... sur les décombres du Kotel" nous livre une voix à la Burzum plutôt commune, le vocaliste semble s'égosiller par degrés, morceaux après morceaux, pour terminer avec un chant non-conformiste et sublime tant il s'époumone, haletant, et déverse sa haine. C'est d'ailleurs assez déroutant d'écouter cette démo une première fois, car les meilleurs morceaux se trouvent en fait à la fin.
Tout comme les guitares, le jeu de batterie se révèle relativement technique, compte tenu du fait que S.D. est un groupe de black metal. Une batterie finalement brutale, en perpétuels changements et avec laquelle on ne s'ennuie pas.

En définitive, Dégénerescence d'un monde souillé est sans conteste une démo digne d'intérêt. On sent bien que le combo a été influencé par des groupes de black du Sud tels que Seigneur Voland ou Kristallnacht, mais ce premier effort reste très loin du plagiat. Il nous séduit par sa subtilité et par sa variabilité à la fois rythmique que mélodique. Mais soyez prévenus, il faut être patient pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur.

1. Prélude au massacre
2. Dégénerescence d'un monde souillé, part I - La mémoire trahie des Hyperboréens
3. L'avancée de la peste... sur les décombres du Kotel
4. Flavius Vespasien
5. Dégénerescence d'un monde souillé, part II - Sous l'égide de la roue solaire